Alexandre OLIVA Saillagouse, 1823 - Paris, 1890 Portrait d'Hector Lefuel (1810-1880) Plâtre d'édition Hauteur : 19,50 cm (7,67 in.) (Tête cassée) Provenance : Collection de la famille Lefuel ; Puis par descendance Commentaire : EUGENE GUILLAUME ET HECTOR LEFUEL Rares sont les artistes qui ont connu autant de distinctions et d'honneurs dans leur vie que le sculpteur Eugène Guillaume : Prix de Rome en 1845, chevalier de la Légion d'honneur en 1855, Membre de l'Institut en 1862, professeur puis directeur de l'École des Beaux-Arts en 1863 et 1865, nommé directeur de l'Académie des Beaux-Arts en 1878-79, directeur de l'Académie nationale de France à Rome de 1891 à 1904, professeur d'esthétique au Collège de France en 1882, enfin élu au siège du duc d'Aumale à l'Académie française en 1898. Ce palmarès vertigineux met en lumière son investissement sans faille dans le monde de l'art. Critique d'art et penseur, il établit publiquement des positions esthétiques et théoriques pour la sculpture par l'intermédiaire de nombreuses publications. Il est tout aussi investi dans le développement de l'enseignement du dessin. Il reçoit des missions institutionnelles en étant membre de la commission de l'Instruction publique, puis inspecteur général de l'enseignement du dessin ; enfin il est également membre du Jury des Salons de 1863 à 1890 (voir la valise comprenant un certain nombre des ouvrages publiés d'Eugène Guillaume et son sceau (lot 21)). Ces missions et distinctions sont aussi pléthoriques que sa carrière de sculpteur et il s'agit bien là d'un tour de force que d'avoir su mener de front une carrière officielle aussi remplie et un travail de création aussi foisonnant. Le journaliste Henry Jouin loue d'ailleurs Eugène Guillaume, premier sculpteur à être élu à l'Académie française en ces termes en 1898 : " Il nous plait de rencontrer un homme en mesure de tenir la plume ou le ciseau avec une égale sûreté sachant se mouvoir en liberté dans les régions de l'esthétique la plus élevée1 " Cet ensemble d'œuvres conservé précieusement par la famille Lefuel apparentée à l'artiste et présenté aujourd'hui offre un large éclairage sur les thèmes qui ont fait la réputation de ce sculpteur au parcours exemplaire : Né à Montbard et formé à l'école de dessin de Dijon avant de rejoindre Paris en 1841 à l'âge de 19 ans, Eugène Guillaume commence sa formation à l'École des Beaux-Arts dans l'atelier du célèbre James Pradier : le portrait en plâtre (lot 5) réalisé avec une grande sensibilité par son maître donne l'image d'un jeune provincial aux allures romantiques, tel un Rastignac qui n'attend que l'opportunité de faire éclore son talent et d'accéder au succès. Talent et succès trouvent rapidement leur concrétisation. Le portrait de profil en médaillon (lot 28) réalisé en 1857 par son camarade de classe à Rome Gabriel Jules Thomas le présente dans cette posture académique que l'on retrouve ensuite, à la fin de sa vie dans le magnifique portrait peint de Paul Baudry (lot 7) et son buste posthume par Hippolyte Lefèbvre (lot 22). Sous l'influence et la direction de Pradier dont l'enseignement se définit par une admiration absolue de la sculpture grecque, il fait sien l'art classique qui ne l'a plus jamais quitté. Encouragé par son maître, il remporte donc le prix de Rome de 1845 avec son œuvre Thésée trouvant sur un rocher l'épée de son père. Son séjour dans la Cité éternelle conforte son amour profond de l'art antique et des principes académiques qui se révèle dans la très jolie suite du Mnésymaque (lots 24,25 et 26), Danaé (lot 1), Diane et Endymion (lot 3), l'ensemble de six esquisses en terre crue (lot 23), enfin le Lion d'après la Loggia dei Lanzi de Florence (lot 12). À son premier Salon en 1852, il envoie son ultime travail de cinquième et dernière année de la Villa Médicis, une figure assise en marbre d'Anacréon qui connait un beau succès : " Il y a dans son bagage une statue qui est tout à fait grecque d'inspiration, de rythme, j'allais dire de chant,
Alexandre OLIVA Saillagouse, 1823 - Paris, 1890 Portrait d'Hector Lefuel (1810-1880) Plâtre d'édition Hauteur : 19,50 cm (7,67 in.) (Tête cassée) Provenance : Collection de la famille Lefuel ; Puis par descendance Commentaire : EUGENE GUILLAUME ET HECTOR LEFUEL Rares sont les artistes qui ont connu autant de distinctions et d'honneurs dans leur vie que le sculpteur Eugène Guillaume : Prix de Rome en 1845, chevalier de la Légion d'honneur en 1855, Membre de l'Institut en 1862, professeur puis directeur de l'École des Beaux-Arts en 1863 et 1865, nommé directeur de l'Académie des Beaux-Arts en 1878-79, directeur de l'Académie nationale de France à Rome de 1891 à 1904, professeur d'esthétique au Collège de France en 1882, enfin élu au siège du duc d'Aumale à l'Académie française en 1898. Ce palmarès vertigineux met en lumière son investissement sans faille dans le monde de l'art. Critique d'art et penseur, il établit publiquement des positions esthétiques et théoriques pour la sculpture par l'intermédiaire de nombreuses publications. Il est tout aussi investi dans le développement de l'enseignement du dessin. Il reçoit des missions institutionnelles en étant membre de la commission de l'Instruction publique, puis inspecteur général de l'enseignement du dessin ; enfin il est également membre du Jury des Salons de 1863 à 1890 (voir la valise comprenant un certain nombre des ouvrages publiés d'Eugène Guillaume et son sceau (lot 21)). Ces missions et distinctions sont aussi pléthoriques que sa carrière de sculpteur et il s'agit bien là d'un tour de force que d'avoir su mener de front une carrière officielle aussi remplie et un travail de création aussi foisonnant. Le journaliste Henry Jouin loue d'ailleurs Eugène Guillaume, premier sculpteur à être élu à l'Académie française en ces termes en 1898 : " Il nous plait de rencontrer un homme en mesure de tenir la plume ou le ciseau avec une égale sûreté sachant se mouvoir en liberté dans les régions de l'esthétique la plus élevée1 " Cet ensemble d'œuvres conservé précieusement par la famille Lefuel apparentée à l'artiste et présenté aujourd'hui offre un large éclairage sur les thèmes qui ont fait la réputation de ce sculpteur au parcours exemplaire : Né à Montbard et formé à l'école de dessin de Dijon avant de rejoindre Paris en 1841 à l'âge de 19 ans, Eugène Guillaume commence sa formation à l'École des Beaux-Arts dans l'atelier du célèbre James Pradier : le portrait en plâtre (lot 5) réalisé avec une grande sensibilité par son maître donne l'image d'un jeune provincial aux allures romantiques, tel un Rastignac qui n'attend que l'opportunité de faire éclore son talent et d'accéder au succès. Talent et succès trouvent rapidement leur concrétisation. Le portrait de profil en médaillon (lot 28) réalisé en 1857 par son camarade de classe à Rome Gabriel Jules Thomas le présente dans cette posture académique que l'on retrouve ensuite, à la fin de sa vie dans le magnifique portrait peint de Paul Baudry (lot 7) et son buste posthume par Hippolyte Lefèbvre (lot 22). Sous l'influence et la direction de Pradier dont l'enseignement se définit par une admiration absolue de la sculpture grecque, il fait sien l'art classique qui ne l'a plus jamais quitté. Encouragé par son maître, il remporte donc le prix de Rome de 1845 avec son œuvre Thésée trouvant sur un rocher l'épée de son père. Son séjour dans la Cité éternelle conforte son amour profond de l'art antique et des principes académiques qui se révèle dans la très jolie suite du Mnésymaque (lots 24,25 et 26), Danaé (lot 1), Diane et Endymion (lot 3), l'ensemble de six esquisses en terre crue (lot 23), enfin le Lion d'après la Loggia dei Lanzi de Florence (lot 12). À son premier Salon en 1852, il envoie son ultime travail de cinquième et dernière année de la Villa Médicis, une figure assise en marbre d'Anacréon qui connait un beau succès : " Il y a dans son bagage une statue qui est tout à fait grecque d'inspiration, de rythme, j'allais dire de chant,
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