APOLLINAIRE, Guillaume Autoportrait en canonnier Dessin original. [1916]. Aquarelle, 14 x 9, 5 cm, encadrement sous verre. Composition mêlant le bleu de l'uniforme et le rouge du sang, la menace des armes (obus et canon) et la splendeur des fruits de la terre. " Ah Dieu ! que la guerre est jolie " (Guillaume Apollinaire . Après avoir fait sans succès une première demande d'engagement en août 1914, Apollinaire fut enrôlé en novembre 1914 dans un régiment d'artillerie. Après un entraînement à Nîmes, il fut envoyé sur le front en Champagne en avril 1915 ; promu brigadier le même mois puis maréchal des logis en août 1915, il fut finalement versé en novembre suivant dans l'Infanterie avec le grade de sous-lieutenant. Monté en ligne en mars 1916, il fut blessé à la tête quelques jours après. Cette expérience de la guerre lui inspira nombre de poèmes où se mêlent étroitement la sidération du spectacle moderne des batailles et l'expression d'un sentiment amoureux exacerbé par l'éloignement : " Ah Dieu ! que la guerre est jolie " écrit-il en 1915 dans le poème " L'Adieu au cavalier " (paru dans Calligrammes en 1918), ou encore le 30 janvier 1915 à Louise de Coligny-Châtillon : " Si je mourais là-bas sur le front de l'armée Tu pleurerais un jour ô Lou ma bien-aimée Et puis mon souvenir s'éteindrait comme meurt Un obus éclatant sur le front de l'armée Un bel obus semblable aux mimosas en fleur Et puis ce souvenir éclaté dans l'espace Couvrirait de mon sang le monde tout entier La mer les monts les vals et l'étoile qui passe Les soleils merveilleux mûrissant dans l'espace Comme font les fruits d'or autour de Baratier [Baratier, où habitait Lou...] " (numéro XII des Poèmes à Lou, 1955) " Aquarelliste ". Outre ses dessins à la plume et aux crayons de couleurs, Apollinaire a laissé d'étonnantes aquarelles, presque exclusivement produites en 1916, lors de sa convalescence après sa blessure de guerre. Marthe Roux raconte que c'est elle qui à sa demande lui apporta à l'hôpital une boîte de couleurs. Apollinaire indique néanmoins dans son poème " Aquarelliste " (écrit en 1901 mais publié en 1925 dans Il y a) qu'il avait pratiqué cette technique dès l'enfance : " Quand j'étais petit aux cheveux longs rêvant, Quand je stellais le ciel de mes ballons d'enfant, Je peignais comme toi, ma mignone Yvonnette, Des paysages verts avec la maisonnette " L'influence de l'avant-garde russe. Apollinaire fréquenta l'avant-garde russe à Paris, Chagall, Larionov, Goncharova, et ses propres dessins et peintures révèlent des emprunts au matériel iconographique et stylistique du néoprimitivisme, inspiré des gravures populaires, des enseignes, voire des dessins d'enfants. Expositions - APOLLINAIRE AU FEU. Péronne, Historial de la Grande Guerre, 25 février-12 juin 2005. Reproduction p. 50 du catalogue. - EL POETA COMO ARTISTA. Las Palmas, Centro Atlántico de Arte Moderno, 4 avril-21 mai 1999. Reproduction p. 90 du catalogue. Bibliographie - CAILLER (Pierre). Guillaume Apollinaire Genève, Pierre Cailler éditeur, 1965. Reproduction p. 72. - DEBON (Claude) et Peter READ. Les Dessins de Guillaume Apollinaire Paris, Éditions Buchet-Chastel, 2008. Reproduction p. 125.
APOLLINAIRE, Guillaume Autoportrait en canonnier Dessin original. [1916]. Aquarelle, 14 x 9, 5 cm, encadrement sous verre. Composition mêlant le bleu de l'uniforme et le rouge du sang, la menace des armes (obus et canon) et la splendeur des fruits de la terre. " Ah Dieu ! que la guerre est jolie " (Guillaume Apollinaire . Après avoir fait sans succès une première demande d'engagement en août 1914, Apollinaire fut enrôlé en novembre 1914 dans un régiment d'artillerie. Après un entraînement à Nîmes, il fut envoyé sur le front en Champagne en avril 1915 ; promu brigadier le même mois puis maréchal des logis en août 1915, il fut finalement versé en novembre suivant dans l'Infanterie avec le grade de sous-lieutenant. Monté en ligne en mars 1916, il fut blessé à la tête quelques jours après. Cette expérience de la guerre lui inspira nombre de poèmes où se mêlent étroitement la sidération du spectacle moderne des batailles et l'expression d'un sentiment amoureux exacerbé par l'éloignement : " Ah Dieu ! que la guerre est jolie " écrit-il en 1915 dans le poème " L'Adieu au cavalier " (paru dans Calligrammes en 1918), ou encore le 30 janvier 1915 à Louise de Coligny-Châtillon : " Si je mourais là-bas sur le front de l'armée Tu pleurerais un jour ô Lou ma bien-aimée Et puis mon souvenir s'éteindrait comme meurt Un obus éclatant sur le front de l'armée Un bel obus semblable aux mimosas en fleur Et puis ce souvenir éclaté dans l'espace Couvrirait de mon sang le monde tout entier La mer les monts les vals et l'étoile qui passe Les soleils merveilleux mûrissant dans l'espace Comme font les fruits d'or autour de Baratier [Baratier, où habitait Lou...] " (numéro XII des Poèmes à Lou, 1955) " Aquarelliste ". Outre ses dessins à la plume et aux crayons de couleurs, Apollinaire a laissé d'étonnantes aquarelles, presque exclusivement produites en 1916, lors de sa convalescence après sa blessure de guerre. Marthe Roux raconte que c'est elle qui à sa demande lui apporta à l'hôpital une boîte de couleurs. Apollinaire indique néanmoins dans son poème " Aquarelliste " (écrit en 1901 mais publié en 1925 dans Il y a) qu'il avait pratiqué cette technique dès l'enfance : " Quand j'étais petit aux cheveux longs rêvant, Quand je stellais le ciel de mes ballons d'enfant, Je peignais comme toi, ma mignone Yvonnette, Des paysages verts avec la maisonnette " L'influence de l'avant-garde russe. Apollinaire fréquenta l'avant-garde russe à Paris, Chagall, Larionov, Goncharova, et ses propres dessins et peintures révèlent des emprunts au matériel iconographique et stylistique du néoprimitivisme, inspiré des gravures populaires, des enseignes, voire des dessins d'enfants. Expositions - APOLLINAIRE AU FEU. Péronne, Historial de la Grande Guerre, 25 février-12 juin 2005. Reproduction p. 50 du catalogue. - EL POETA COMO ARTISTA. Las Palmas, Centro Atlántico de Arte Moderno, 4 avril-21 mai 1999. Reproduction p. 90 du catalogue. Bibliographie - CAILLER (Pierre). Guillaume Apollinaire Genève, Pierre Cailler éditeur, 1965. Reproduction p. 72. - DEBON (Claude) et Peter READ. Les Dessins de Guillaume Apollinaire Paris, Éditions Buchet-Chastel, 2008. Reproduction p. 125.
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