Beschreibung:

Belle arbalète de chasse à cranequin. Fort arc en fer forgé poinçonné. Arbrier en bois fruitier roux, renflé, muni d'un anneau étrier à l'avant, profusément décoré d'incrustations d'os à décor de feuillages, glands et fleurs. Entablement entièrement recouvert d'os avec hausse de visée en métal réglable. Tige dite "plume" en corne, noix en os, détente cheveux, sous garde en fer forgé, ligature de l'arc en chanvre. Corde en chanvre (postérieure). Longueur: 65,5 cm - Envergure: 54 cm A.B.E. Allemagne, datée en dessous "1579". (Petites restaurations et usures). On y joint un carreau à pointe en fer forgé. Provenance: Collection Sommer. Marcel Pitel est né dans une ferme en bordure de la baie du Mont Saint-Michel. Son contact avec la nature fut donc très précoce, à l’école de son père, chasseur chevronné. Très jeune, il savait tout des oiseaux sédentaires et migrateurs et du gibier à poil, de plaine ou des bois de la région du Mont. L’envie d’en savoir davantage le tenaillait, mais la sombre période de la guerre et de l’occupation stoppera pour un temps sa soif de connaissances. Requis pour le STO, il s’évade du train qui le conduit en Allemagne, rejoint la Résistance et les maquis bretons, puis en 1944 intègre l’armée du général Patton et termine la guerre dans la 25e division aéroportée de l’armée française. Rendu à la vie civile, il reprend ses activités professionnelles et le chemin de la nature: l’heure est enfin venue pour lui de réaliser son désir de connaissances, qui passera par la collection. Au début des années soixante sa rencontre avec Gisèle, elle aussi native des confins du Mont, et qui deviendra son épouse, aura deux conséquences importantes: - une très forte augmentation de l’activité commerciale. Le couple deviendra le premier fournisseur d’articles-souvenirs du Mont Saint-Michel; - la passion de collectionner étant partagée par Gisèle, le résultat de leur labeur intense leur permettra d’acquérir des collections très complètes, de manière méthodique, tant auprès d’amateurs ou de leurs familles que par le biais de la fréquentation assidue des salles de ventes. Marcel Pitel pratiquera toujours la chasse, mais avec grande circonspection et intelligence. On dirait aujourd’hui qu’il pratiquait la "chasse durable"ne prélevant systématiquement, chaque année, qu’un spécimen unique des espèces chassables et encore, à condition que l’occasion lui en soit offerte. Composée de faune locale, enrichie d’espèces migrantes, puis par celles du monde entier, sa collection d’oiseaux atteindra le chiffre de 3386 spécimens; des centaines de nids, des milliers d’oeufs complètent les spécimens naturalisés. L’ensemble a été dûment répertorié, le plus souvent daté. Mammifères et reptiles sont environ un millier auxquels il faut encore ajouter quelques centaines d’invertébrés marins et quelques insectes. La curiosité de Marcel Pitel ne se limitera pas à la collecte de spécimens venant de la terre entière. Il s’intéressera aussi aux moyens techniques utilisés par les hommes pour capturer leurs proies. Depuis les pointes de flèches et les massues de l’âge de pierre, jusqu’à l’invention de la culasse mobile à la fin du XIXe siècle, il va rechercher et judicieusement collecter des centaines d’armes blanches, de jet, et à feu de toutes sortes. La richesse et l’originalité de la collection de Marcel et Gisèle Pitel est de couvrir en fait 1 500 ans de contact de l’Homme et de la Nature. Chacun aura compris que cette collection présente un intérêt considérable. Sa dispersion devrait en toute logique attirer l’attention perspicace des responsables de collections, institutionnelles ou privées, français ou étrangers. La collection Marcel Pitel parcourt l’histoire des armes de chasse, de l’arquebuse à rouet au fusil moderne, sans oublier de se passionner pour les nombreux et intéressants fusils de chasse à système réalisés au XVIIIe siècle et surtout au XIXe siècle, d’origine française, autrichienne, allemande, anglaise, belge, espagnole ou américaine