BOSWELL (James). An Account of Corsica, the journal of a tour to that island ; and memoirs of Pascal Paoli. Glasgow, printed by Robert and Andrew Foulis for Edward and Charles Dilly, in [...] London ; 1768. In-8, xxi-(3 dont les première et dernière blanches)-382 pp., demi-veau brun pâle marbré à coins, dos à nerfs avec pièce de titre grenat (Bayntun. binder. Bath. Eng). ÉDITION ORIGINALE. Illustration gravée sur cuivre : carte de Corse dépliante hors texte, établie par Thomas Phinn d’après celle publiée par Bernard-Antoine Jaillot en 1738 ; vignette dans le texte au titre, aux armes du royaume de Corse. « UN TEMOIGNAGE INDISPENSABLE SUR LA CORSE AU MOMENT DU GOUVERNEMENT DE PAOLI » (Francis Beretti). Fils d’un juge des cours suprêmes d’Écosse, l’avocat et écrivain écossais James Boswell (1740-1795) rendit visite à Voltaire et à Rousseau lors de son Grand Tour, étape traditionnelle des enfants de la haute société des îles britanniques. C’est manifestement Rousseau, auteur d’un projet de Constitution pour la Corse, qui lui inspira le désir de visiter l’île, détour inhabituel pour un Grand Tour. Il s’y rendit en octobre 1765, vit Pasquale Paoli pendant huit jours à Sollacarò, et, impressionné par celui-ci, se lança dans une campagne de presse en faveur de la cause insulaire. Il rédigea donc le présent Account, dans lequel il fait récit de son séjour en Corse, développe une présentation géographique et historique de l’île, avec de longs développements sur la Corse moderne aux plans politique, économique et anthropologique. L’ouvrage rencontra un immense succès, faisant l’objet de plusieurs éditions, de traductions dans toute l’Europe, et également une diffusion par extraits en périodiques : en effet, quelques années après la fin de la guerre de Sept Ans, les premières réalisations du Gouvernement de Paoli et l’occupation de l’île par les Français suscitaient la curiosité du public et l’intérêt de penseurs comme Rousseau. James Boswell gagna ainsi la célébrité, et surtout contribua à susciter dans l’Europe éclairée un courant de sympathie en faveur de Pasquale Paoli. James Boswell demeura en relations avec ce dernier et le vit pour la dernière fois à Londres en 1790. LA CORSE SELON BOSWELL, « UNE UTOPIE MODELE [...] OU REVIVENT LES IDEAUX ANTIQUES DE LIBERTE, DE PATRIOTISME ET DE VERTU » : « Le voyageur écossais sut combler l’attente d’esprits éclairés de [toute l’Europe]. À la lecture de la Relation de Corse, ils se trouvaient transportés par Boswell comme dans une machine à remonter le temps, dans une île de la Méditerranée où ils voyaient se réincarner un idéal classique de liberté, de patriotisme et de vertus dont ils déploraient le déclin dans leurs propres foyers de civilisation [...]. Les années 1764-1769 qui correspondent au voyage de Boswell et à la publication de son best-seller, sont donc capitales dans l’histoire de la Corse, une île qui représente alors un enjeu diplomatique, politique et militaire, entre Gênes, la France et la Grande-Bretagne. Mais elle est aussi un enjeu philosophique qui s’inscrit dans la contexte des Lumières, car ces années-là sont aussi marquantes dans l’histoire de la représentation de l’île auprès des foyers de civilisation de l’Europe du nord. Par un puissant effet d’imaginaire inspiré en grande partie par Rousseau qui rêvait de devenir l’instituteur des Corses, et grâce à Boswell qui, lui, a osé entreprendre le voyage, la Corse sort de l’ombre et apparaît pour la première fois comme une utopie modèle, une nouvelle république, une nouvelle Sparte, où revivent les idéaux antiques de liberté, de patriotisme et de vertu dans un siècle et dans des capitales, où ces idéaux se sont dégradés. En allant en Corse, Boswell et ses compagnons de voyage s’écartent littéralement des sentiers battus du Grand Tour, et aussi au sens figuré, dans la mesure où ils expriment une remarquable inversion des stéréotypes jusque-là appliqués aux insulaires. Un spectaculaire renversement des valeurs s’est en effet opér
BOSWELL (James). An Account of Corsica, the journal of a tour to that island ; and memoirs of Pascal Paoli. Glasgow, printed by Robert and Andrew Foulis for Edward and Charles Dilly, in [...] London ; 1768. In-8, xxi-(3 dont les première et dernière blanches)-382 pp., demi-veau brun pâle marbré à coins, dos à nerfs avec pièce de titre grenat (Bayntun. binder. Bath. Eng). ÉDITION ORIGINALE. Illustration gravée sur cuivre : carte de Corse dépliante hors texte, établie par Thomas Phinn d’après celle publiée par Bernard-Antoine Jaillot en 1738 ; vignette dans le texte au titre, aux armes du royaume de Corse. « UN TEMOIGNAGE INDISPENSABLE SUR LA CORSE AU MOMENT DU GOUVERNEMENT DE PAOLI » (Francis Beretti). Fils d’un juge des cours suprêmes d’Écosse, l’avocat et écrivain écossais James Boswell (1740-1795) rendit visite à Voltaire et à Rousseau lors de son Grand Tour, étape traditionnelle des enfants de la haute société des îles britanniques. C’est manifestement Rousseau, auteur d’un projet de Constitution pour la Corse, qui lui inspira le désir de visiter l’île, détour inhabituel pour un Grand Tour. Il s’y rendit en octobre 1765, vit Pasquale Paoli pendant huit jours à Sollacarò, et, impressionné par celui-ci, se lança dans une campagne de presse en faveur de la cause insulaire. Il rédigea donc le présent Account, dans lequel il fait récit de son séjour en Corse, développe une présentation géographique et historique de l’île, avec de longs développements sur la Corse moderne aux plans politique, économique et anthropologique. L’ouvrage rencontra un immense succès, faisant l’objet de plusieurs éditions, de traductions dans toute l’Europe, et également une diffusion par extraits en périodiques : en effet, quelques années après la fin de la guerre de Sept Ans, les premières réalisations du Gouvernement de Paoli et l’occupation de l’île par les Français suscitaient la curiosité du public et l’intérêt de penseurs comme Rousseau. James Boswell gagna ainsi la célébrité, et surtout contribua à susciter dans l’Europe éclairée un courant de sympathie en faveur de Pasquale Paoli. James Boswell demeura en relations avec ce dernier et le vit pour la dernière fois à Londres en 1790. LA CORSE SELON BOSWELL, « UNE UTOPIE MODELE [...] OU REVIVENT LES IDEAUX ANTIQUES DE LIBERTE, DE PATRIOTISME ET DE VERTU » : « Le voyageur écossais sut combler l’attente d’esprits éclairés de [toute l’Europe]. À la lecture de la Relation de Corse, ils se trouvaient transportés par Boswell comme dans une machine à remonter le temps, dans une île de la Méditerranée où ils voyaient se réincarner un idéal classique de liberté, de patriotisme et de vertus dont ils déploraient le déclin dans leurs propres foyers de civilisation [...]. Les années 1764-1769 qui correspondent au voyage de Boswell et à la publication de son best-seller, sont donc capitales dans l’histoire de la Corse, une île qui représente alors un enjeu diplomatique, politique et militaire, entre Gênes, la France et la Grande-Bretagne. Mais elle est aussi un enjeu philosophique qui s’inscrit dans la contexte des Lumières, car ces années-là sont aussi marquantes dans l’histoire de la représentation de l’île auprès des foyers de civilisation de l’Europe du nord. Par un puissant effet d’imaginaire inspiré en grande partie par Rousseau qui rêvait de devenir l’instituteur des Corses, et grâce à Boswell qui, lui, a osé entreprendre le voyage, la Corse sort de l’ombre et apparaît pour la première fois comme une utopie modèle, une nouvelle république, une nouvelle Sparte, où revivent les idéaux antiques de liberté, de patriotisme et de vertu dans un siècle et dans des capitales, où ces idéaux se sont dégradés. En allant en Corse, Boswell et ses compagnons de voyage s’écartent littéralement des sentiers battus du Grand Tour, et aussi au sens figuré, dans la mesure où ils expriment une remarquable inversion des stéréotypes jusque-là appliqués aux insulaires. Un spectaculaire renversement des valeurs s’est en effet opér
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