Beschreibung:

Livres et Manuscrits des XIX & XXe siècles (lot 99 à 171) CÉLINE, LOUIS-FERDINAND Lettre autographe signée [à Albert Paraz].26 [été 1951 ?] LETTRE INÉDITE À SON AMI, SURNOMMÉ "JJJ". 2 pages petit in-folio (340 x 210 mm). Signée "L.F." De retour sur le sol français après des années d’exil, Céline ironise à propos de sa situation financière et de la cupidité des uns et des autres, notamment celle des parents de sa femme Lucette. "Oh cher JJJJ. Je t’ai pas tout dit. J’ai possédé la pierre philosophale. Grâce à elle depuis 7 ans sans plus jamais gagner un sou, je vis comme un Prince. […] En plus on me donne tant ! Et si je voulais j’aurais une chambre à Fresnes ! Ah je m’écœure souvent ! Me parle plus de pèze je regorge ! Les contorsions de Tirelire [sa belle-mère] parole sont marrantes ! A la pensée qu’on va leur en demander, ils se barricadent ! Le cureton il fuye un peu faux fuyant. Il a dû outrepasser un peu son budget un brin. Pas entendu parler de lui précisément depuis le retour (parlez pas de ça !) Ah le veau d’or si il est debout !" À leur retour du Danemark, Céline et Lucette se rendirent tout d’abord chez les parents de celle-ci, à Menton, mais l’entente fut difficile. L’écrivain surnommait Ercole Pirazzoli "Couscous" ou "Ravioli", et sa belle-mère Gaby "Tirelire", comme dans cette lettre-ci, les qualifiant parfois de Thénardiers. Il s’empressa de les quitter dès qu’il le put, accueilli à Neuilly le 23 juillet par Paul Marteau et son épouse, avant l’installation définitive à Meudon. De cinq ans l'aîné de Paraz, Céline s'adressait souvent à lui en le nommant "J", "JJ" ou encore "JJJ", s’inspirant des catégories de tickets de rationnement, variant selon l’âge des bénéficiaires, lui-même signant parfois "ton jeune JJ", "ton archi pote" ou "ton vieux JJ"… [On joint :]RASSINIER, Paul. 4 lettres autographes signées, Mâcon 19 octobre-10 novembre 1950, à un ami (4 pages ½ in-8). À propos de son livre Le Mensonge d’Ulysse, préfacé par Albert Paraz, d’exemplaires hors commerce et sur Japon qu’il destine à son correspondant, et des premières attaques dont lui et Paraz sont l’objet. Dans Le Mensonge d’Ulysse, Rassinier revenait sur sa propre expérience de déporté, critiquant la "littérature concentrationnaire" exagérant selon lui la réalité des camps nazis. La préface révisionniste de Paraz, attaquant les résistants en général, et certains propos du livre menèrent à des procédures judiciaires, engagées par Edmond Michelet (nommément mis en cause dans la préface de Paraz) et par des associations de déportés pour injures et diffamation. L’affaire, d’abord jugée à Grenoble au printemps 1951, puis en appel à Lyon et de nouveau à Grenoble en cassation, aboutit finalement à une relaxe de Rassinier en 1955. LITERATURE:Ne figure ni dans Lettres à Albert Paraz (1947-1957), Cahiers Céline, n° 6, ni dans Lettres, Pléiade.