Lettre signée à Mr de Fourquevaux. Paris, 4 Novembre 1567 ; une page in-fol. avec adresse. Document historique écrit quatre jours après la bataill e de St Denis. Il le met en garde contre de pernicieuses entreprises. " Je ne scay comme il est possible que une telle meschanceté puisse entrer au coeur de ceulx qui croient qu'il y a ung Dieu pardessus vous " puis il lui raconte la bataille de St Denis : " Par mesme moyens j'ay esté bien ayse d'avoir occasion de vous fere entendre ce qui s'est passé depuis deus jours entre moy et ceulx qui ont pris les armes pour troubler mon estat. Qui est qu'ayant, la veille St Martin, faict sortir les forces que j'ay, puis six sepmaines en çà, mises ensemble, je le feictz droit marcher contre nos ennemys qui estoient à Sainct Denys ; lesquels se mectant de l'autre costé en bataille, assez pres toutesfois de leurs logis dud. St Denys, après les avloir saluez de quelques vollées d'artillerye pour les atacquer, les contraignans enfin sur les quatre heures du soir de venir aux mains, ou Dieu me favorisa tant, qu'après un grand combat qui dura plus de deux heures, la victoire demeura de mon costé, les ayant mis en routte et deffaictz, estant demeurez sur la place plusieurs des leurs tuez et ung bon nombre de prisonniers amenez en ceste ville, sans perte de mon côté que bien peu de gens. Il est vray que le malheur est tombé sur mon compère Monsr le Connestyable [Anne de Montmorency], lequel combattant vigoureusement et extrêmement bien avesque sa trouppe, fut grandement blecé en deux ou trois en droitz. Mais à la fin par sa vertu et mes autres bons serviteurs, le champ où s'est donné la bataille m'est demeuré, y ayant couché la nuict noz genz de pied. Nous scavons bonnement encore quelz gens des leurs sont demeurez sur la place ; mais dans quelque temps l'on se recongnoistra ; et s'il reste quelque chose à fere, on n'y oublira rien faisant cependant avancer de toute partz mes forces pour aller retrouver ce qui reste avecques eulx. Ce que le present porteur nous contera plus particulièrement, y ayant assisté, et comme mon compere s'est trouvé depuis. A quoy j'ay tel regret que vous pouvez pencer pour la necessité qu'il me fera en cele saison, en laquelle j'avais plus de besoing que jamais de la dextérité, longue expérience et grand vertu qui estoient en luy lesquelles choses ne se trouvans ordinairement en ung homme, si le temps, les auctoritez et les charges telz qu'il avoit euz en sa vye ne lui en ont donné l'usage. Toutefois je me veulx consoller d'une telle perte avecque Dieu, et tant d'autres bons et grands capittaines que j'ay ici lesquelz marchans soubz mon frère le Duc d'Anjou seront bien pour satisfaire au deffault de mond. compère et continuer le beau commencement de victoire que j'ay sur si malheureux subjectc, faisans à ceste cause haster les forces qui me viennent de toute partz pour les aller retrouver et combattre encore, s'ils ont la hardiesse de m'attendre, espérant que Dieu me fera la grace d'en venir si bien a bout que j'auray moyen d'en faire une pugnition si exemplaire qu'il en sera mémoire à l'advenir. Le secours que mon cousin le duc d'Albe me debvoit envoyer de Flandres n'est encores arrivé, mais il sera icy assez à temps pour avoir part au gasteau, ayans nouvelles que nous l'aurons dans trois ou quatre jours. Vous ne scauriez penser combien de gens de tous costez arrivent à moy pour me fere service, estans induictz d'une affection particulière qu'ilzs ont d'emploier leurs biens et vye pour déffendre leur Roy, ayant entendu que l'on le voulait offenser... Depuis cette depesche escripte, ceulx qui s'estoient retirez dans St Denys en sont sortis aujourd'huy tout en effroy, de craincte qu'ils avoient que l'on ne les voullust retourner visiter et ne scay bonnement quel chemyn ils veullent tenir, encore que nous ayons eu advis qu'ilz prendront celluy de Picardye pour aller au devant du secours qui nous vient de Flandres, ou bien celluy de Champaigne pour aller recevoir les reistre
Lettre signée à Mr de Fourquevaux. Paris, 4 Novembre 1567 ; une page in-fol. avec adresse. Document historique écrit quatre jours après la bataill e de St Denis. Il le met en garde contre de pernicieuses entreprises. " Je ne scay comme il est possible que une telle meschanceté puisse entrer au coeur de ceulx qui croient qu'il y a ung Dieu pardessus vous " puis il lui raconte la bataille de St Denis : " Par mesme moyens j'ay esté bien ayse d'avoir occasion de vous fere entendre ce qui s'est passé depuis deus jours entre moy et ceulx qui ont pris les armes pour troubler mon estat. Qui est qu'ayant, la veille St Martin, faict sortir les forces que j'ay, puis six sepmaines en çà, mises ensemble, je le feictz droit marcher contre nos ennemys qui estoient à Sainct Denys ; lesquels se mectant de l'autre costé en bataille, assez pres toutesfois de leurs logis dud. St Denys, après les avloir saluez de quelques vollées d'artillerye pour les atacquer, les contraignans enfin sur les quatre heures du soir de venir aux mains, ou Dieu me favorisa tant, qu'après un grand combat qui dura plus de deux heures, la victoire demeura de mon costé, les ayant mis en routte et deffaictz, estant demeurez sur la place plusieurs des leurs tuez et ung bon nombre de prisonniers amenez en ceste ville, sans perte de mon côté que bien peu de gens. Il est vray que le malheur est tombé sur mon compère Monsr le Connestyable [Anne de Montmorency], lequel combattant vigoureusement et extrêmement bien avesque sa trouppe, fut grandement blecé en deux ou trois en droitz. Mais à la fin par sa vertu et mes autres bons serviteurs, le champ où s'est donné la bataille m'est demeuré, y ayant couché la nuict noz genz de pied. Nous scavons bonnement encore quelz gens des leurs sont demeurez sur la place ; mais dans quelque temps l'on se recongnoistra ; et s'il reste quelque chose à fere, on n'y oublira rien faisant cependant avancer de toute partz mes forces pour aller retrouver ce qui reste avecques eulx. Ce que le present porteur nous contera plus particulièrement, y ayant assisté, et comme mon compere s'est trouvé depuis. A quoy j'ay tel regret que vous pouvez pencer pour la necessité qu'il me fera en cele saison, en laquelle j'avais plus de besoing que jamais de la dextérité, longue expérience et grand vertu qui estoient en luy lesquelles choses ne se trouvans ordinairement en ung homme, si le temps, les auctoritez et les charges telz qu'il avoit euz en sa vye ne lui en ont donné l'usage. Toutefois je me veulx consoller d'une telle perte avecque Dieu, et tant d'autres bons et grands capittaines que j'ay ici lesquelz marchans soubz mon frère le Duc d'Anjou seront bien pour satisfaire au deffault de mond. compère et continuer le beau commencement de victoire que j'ay sur si malheureux subjectc, faisans à ceste cause haster les forces qui me viennent de toute partz pour les aller retrouver et combattre encore, s'ils ont la hardiesse de m'attendre, espérant que Dieu me fera la grace d'en venir si bien a bout que j'auray moyen d'en faire une pugnition si exemplaire qu'il en sera mémoire à l'advenir. Le secours que mon cousin le duc d'Albe me debvoit envoyer de Flandres n'est encores arrivé, mais il sera icy assez à temps pour avoir part au gasteau, ayans nouvelles que nous l'aurons dans trois ou quatre jours. Vous ne scauriez penser combien de gens de tous costez arrivent à moy pour me fere service, estans induictz d'une affection particulière qu'ilzs ont d'emploier leurs biens et vye pour déffendre leur Roy, ayant entendu que l'on le voulait offenser... Depuis cette depesche escripte, ceulx qui s'estoient retirez dans St Denys en sont sortis aujourd'huy tout en effroy, de craincte qu'ils avoient que l'on ne les voullust retourner visiter et ne scay bonnement quel chemyn ils veullent tenir, encore que nous ayons eu advis qu'ilz prendront celluy de Picardye pour aller au devant du secours qui nous vient de Flandres, ou bien celluy de Champaigne pour aller recevoir les reistre
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