Claude Michel dit Clodion Nancy, 1738 - Paris, 1814 Le Chasseur Terre cuite Signée et datée 'CLODION 1798' sur la terrasse (Manques) The Hunter, terracotta, signed and dated, by Clodion Hauteur : 35,50 cm Provenance : Collection particulière française, depuis le milieu du XIXe siècle Bibliographie : en rapport : Anne L. Poulet, Guilhem Scherf, 'Clodion 1738-1814', cat. exp., Paris, musée du Louvre, 17 mars - 29 juin 1992 Guilhem Scherf (dir.), 'Clodion et la sculpture française de la fin du XVIIIe siècle', Actes du colloque organisé au musée du Louvre, 20-21 mars 1992, Paris, 1993 Commentaire : Récemment redécouverte, cette terre cuite du 'Chasseur' n'apparaît pas dans les études consacrées à Clodion. Néanmoins, elle est à rapprocher de deux autres terres cuites de mêmes dimensions du sculpteur, avec lesquelles elle forme un ensemble consacré au thème de la chasse. - La première, 'Le Retour du chasseur'(1), signée et datée " Clodion 1798 ", fait partie des collections du musée Bonnat-Helleu à Bayonne : elle appartenait auparavant à la collection Paul Cailleux. - La deuxième, 'L'Homme primitif, Retour de la Chasse', signée et datée " Clodion 1799 ", est connue par des photographies, et sa trace se perd après 1967 (2). Elle appartenait auparavant à la collection Marius Paulme. Le thème de la chasse Ces trois sculptures, dont les compositions sont très proches, présentent toutes un jeune homme aux traits classiques, dont la nudité est tout juste couverte d'une peau de bête, et qui adopte un fort mouvement de torsion pour porter sur son dos du gibier mort. Mais elles diffèrent par de subtiles variantes, et notre 'Chasseur', bien que réalisé la même année que 'Le Retour du Chasseur' (1798), possède plus de similitudes avec 'L'Homme primitif, Retour de la Chasse', daté de l'année suivante. Dans ces deux statuettes, les hommes adoptent en effet rigoureusement la même posture, avec mouvement de course des jambes, bras droit replié, et équilibre instable de la figure. Au contraire, le jeune homme du 'Retour du Chasseur' est fièrement campé sur ses deux jambes, bras gauche replié, et dressé de toute sa hauteur. Dans les éléments qui distinguent notre terre cuite de celle de la collection Marius Paulme, il faut relever la forte inclinaison de la tête, et le pied avant, posé sur la demi-pointe. Ces trois œuvres forment bien un groupe à part entière pour traiter du thème de la chasse. Ce thème n'est pas fréquent dans l'œuvre de Clodion, mais son apparition rappelle le goût du sculpteur pour les univers sylvestres et pastoraux. La peau du lion et les oiseaux que notre 'Chasseur' tient à la main le rapproche également de l'iconographie d'Hercule vainqueur des oiseaux du lac Stymphale. Des statuettes destinées à séduire les collectionneurs 'Le Chasseur' fait partie de l'ensemble des créations les plus prisées de Clodion, que sont les statuettes de petites dimensions destinées aux collectionneurs : " On recherchait ses charmantes productions, les unes inspirées par l'antique, et les autres par ce goût qui lui était naturel pour le genre aimable et gracieux. Elles étaient achetées avant même qu'il les eut finies. Des amateurs français, italiens, anglais, allemands et russes s'empressèrent de l'occuper (…) Son génie fécond multipliait les sujets aimables, sans se répéter ni se copier (…) Il savait rendre intéressant jusqu'aux sujets les plus simples (3)". Cette citation, extraite d'un texte paru en 1814 (4), montre l'engouement que rencontre très tôt, dès son premier séjour romain (1762-1771), la production de Clodion pour les cabinets d'amateurs. Les collectionneurs français de l'artiste comprennent essentiellement des membres de l'Académie, des artistes, des financiers (dont certains francs-maçons), des aristocrates, et quelques personnalités proches de la cour. Même si Clodion reçoit différentes commandes publiques, c'est véritablement la sculpture pour amateurs qui trace le fil conducteur de sa carrière, et cette singularité est à relever da
Claude Michel dit Clodion Nancy, 1738 - Paris, 1814 Le Chasseur Terre cuite Signée et datée 'CLODION 1798' sur la terrasse (Manques) The Hunter, terracotta, signed and dated, by Clodion Hauteur : 35,50 cm Provenance : Collection particulière française, depuis le milieu du XIXe siècle Bibliographie : en rapport : Anne L. Poulet, Guilhem Scherf, 'Clodion 1738-1814', cat. exp., Paris, musée du Louvre, 17 mars - 29 juin 1992 Guilhem Scherf (dir.), 'Clodion et la sculpture française de la fin du XVIIIe siècle', Actes du colloque organisé au musée du Louvre, 20-21 mars 1992, Paris, 1993 Commentaire : Récemment redécouverte, cette terre cuite du 'Chasseur' n'apparaît pas dans les études consacrées à Clodion. Néanmoins, elle est à rapprocher de deux autres terres cuites de mêmes dimensions du sculpteur, avec lesquelles elle forme un ensemble consacré au thème de la chasse. - La première, 'Le Retour du chasseur'(1), signée et datée " Clodion 1798 ", fait partie des collections du musée Bonnat-Helleu à Bayonne : elle appartenait auparavant à la collection Paul Cailleux. - La deuxième, 'L'Homme primitif, Retour de la Chasse', signée et datée " Clodion 1799 ", est connue par des photographies, et sa trace se perd après 1967 (2). Elle appartenait auparavant à la collection Marius Paulme. Le thème de la chasse Ces trois sculptures, dont les compositions sont très proches, présentent toutes un jeune homme aux traits classiques, dont la nudité est tout juste couverte d'une peau de bête, et qui adopte un fort mouvement de torsion pour porter sur son dos du gibier mort. Mais elles diffèrent par de subtiles variantes, et notre 'Chasseur', bien que réalisé la même année que 'Le Retour du Chasseur' (1798), possède plus de similitudes avec 'L'Homme primitif, Retour de la Chasse', daté de l'année suivante. Dans ces deux statuettes, les hommes adoptent en effet rigoureusement la même posture, avec mouvement de course des jambes, bras droit replié, et équilibre instable de la figure. Au contraire, le jeune homme du 'Retour du Chasseur' est fièrement campé sur ses deux jambes, bras gauche replié, et dressé de toute sa hauteur. Dans les éléments qui distinguent notre terre cuite de celle de la collection Marius Paulme, il faut relever la forte inclinaison de la tête, et le pied avant, posé sur la demi-pointe. Ces trois œuvres forment bien un groupe à part entière pour traiter du thème de la chasse. Ce thème n'est pas fréquent dans l'œuvre de Clodion, mais son apparition rappelle le goût du sculpteur pour les univers sylvestres et pastoraux. La peau du lion et les oiseaux que notre 'Chasseur' tient à la main le rapproche également de l'iconographie d'Hercule vainqueur des oiseaux du lac Stymphale. Des statuettes destinées à séduire les collectionneurs 'Le Chasseur' fait partie de l'ensemble des créations les plus prisées de Clodion, que sont les statuettes de petites dimensions destinées aux collectionneurs : " On recherchait ses charmantes productions, les unes inspirées par l'antique, et les autres par ce goût qui lui était naturel pour le genre aimable et gracieux. Elles étaient achetées avant même qu'il les eut finies. Des amateurs français, italiens, anglais, allemands et russes s'empressèrent de l'occuper (…) Son génie fécond multipliait les sujets aimables, sans se répéter ni se copier (…) Il savait rendre intéressant jusqu'aux sujets les plus simples (3)". Cette citation, extraite d'un texte paru en 1814 (4), montre l'engouement que rencontre très tôt, dès son premier séjour romain (1762-1771), la production de Clodion pour les cabinets d'amateurs. Les collectionneurs français de l'artiste comprennent essentiellement des membres de l'Académie, des artistes, des financiers (dont certains francs-maçons), des aristocrates, et quelques personnalités proches de la cour. Même si Clodion reçoit différentes commandes publiques, c'est véritablement la sculpture pour amateurs qui trace le fil conducteur de sa carrière, et cette singularité est à relever da
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