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Auktionsarchiv: Los-Nr. 91

LIVRE TISSÉ

Livres rares et Manuscrits
22.06.2023 - 05.07.2023
Schätzpreis
10.000 € - 15.000 €
ca. 10.998 $ - 16.497 $
Zuschlagspreis:
n. a.
Auktionsarchiv: Los-Nr. 91

LIVRE TISSÉ

Livres rares et Manuscrits
22.06.2023 - 05.07.2023
Schätzpreis
10.000 € - 15.000 €
ca. 10.998 $ - 16.497 $
Zuschlagspreis:
n. a.
Beschreibung:

Details
LIVRE TISSÉ
Livre de prières tissé d’après les enluminures des manuscrits du XIVe au XVIe siècle. Lyon : A. Roux, 1886 [achevé “de tisser” du 8 septembre 1887].
Rare exemplaire de ce livre entièrement tissé sur métier Jacquard - un tour de force technique.
La première expérimentation visant à imiter parfaitement les caractères d’imprimerie par le tissage date de 1827, avec le Testament de Louis XVI. Soixante ans plus tard paraît un deuxième essai, beaucoup plus ambitieux : celui de réaliser un livre de dévotion, à l’image des livres d’heures médiévaux, où l’on substituerait la broderie à l’enluminure.
La Maison Henry, spécialisée depuis le milieu du XVIIIe siècle dans les broderies religieuses, est à l’origine de ce tour de force absolu.
L’outil utilisé est le métier Jacquard, un métier à tisser, fonctionnant selon un système de cartes perforées, qui déterminent les mouvements des crochets soulevant les fils de chaîne – métier programmable donc, qui est, en quelque sorte, l’ancêtre de l’ordinateur.
Deux ans de travail sont nécessaires pour mener le projet à son terme et, au moment de sa parution, les observateurs ne tarissent pas d’éloges et les comptes-rendus sont émerveillés : “J’ai pensé, messieurs, qu’il pourrait être intéressant de [rendre hommage] à ce chef d’œuvre, qui a l’incontestable mérite...d’être à la fois artistique et industriel....Il est vrai que la matière employée est la quintessence des soies cévenoles, et l’artiste qui a fait les mises en carte n’a pas eu à compter avec les exigences du prix de revient. Le compte serré des fils en chaîne et en trame le prouve suffisamment...Les mises en carte réunies donnent une surface de 70m2 et, quant aux cartons, il en a fallu 500,000”. (Alfred Laillier).
Ce livre tissé s’inscrit évidemment dans la tradition du livre de dévotion personnel, par de nombreux aspects : le format réduit, qui le rend facilement transportable, comme un objet quotidien qui ne quitte pas le fidèle ; l’iconographie et l’esthétique générale, avec les rinceaux, les bouts-de-ligne, les miniatures, les lettrines, les drôleries ; et les pratiques et habitudes de leurs propriétaires et de leurs destinataires. Ainsi, de la même manière qu’un manuscrit médiéval était souvent personnalisé en fonction de son commanditaire, en insérant son blason ou son portait dans une composition, ou faisant mention particulière dans le calendrier d’un saint auquel il était particulièrement attaché, dans le cas du livre de prières tissé, l’ouvrage s’ouvre, comme en frontispice, sur un écu dont le champ et les phylactères sont laissés vides, pour pouvoir éventuellement broder les armes, le nom et la devise du destinataire. Dans l’optique d’en faire un cadeau de mariage, cela pouvait par exemple permettre de broder les armes et devise de la nouvelle famille de la mariée.
Dans le cas de notre exemplaire, le champ est laissé vierge. La marque de personnalisation se trouve sur la garde de la reliure, où l’on peut lire : « J.M.V. 26 juin 1906 ». S’agit-il de la date du cadeau, de la date d’un événement particulier, comme un mariage par exemple ? Les hypothèses sont nombreuses.
Alfred Laillier, « Une merveille artistique : notice sur un livre de prières tissé en soie », in Bulletin de la Société industrielle de Rouen, 1er janvier 1890, pp. 267-270 ; Images de soie, de Jacquard à l’ordinateur. Catalogue d'exposition, Paris et Saint Étienne, 2004,p. 41 ; Paul Marais, "Note sur un livre de prières en tissu de soie ", Bulletin du bibliophile, 1889, pp. 163-166.
In-8 (172 x 136 mm). 3 miniatures à pleine page : Sainte famille, Crucifixion et Vierge à l’enfant.
Reliure de l’époque de Pagnant [probablement Edouard Pagnant (1851-1916), à son compte à partir de 1876, formé à l’atelier Chambolle Duru], maroquin sable, encadrement doré sur les plats, doublure et garde de moire noisette avec encadrement de maroquin sable et fleurons dans les angles, tête dorée. Sur la première garde, mention dorée apposée postérieurement à la reliure : “J.M.V. 26 juin 1906”. L’ouvrage est entièrement monté sur onglets.
A rare curiosity and a true marvel of bookmaking : a woven prayer book, crafted with the help of a Jacquard machine. The machine was controlled by a number of punched cards laced together into a sequence, allowing for meticulous and very accurate movements and designs. Only around 50 copies in the end could be produced, at what was an enormous cost.
Special notice
Please note this lot is the property of a consumer. See H1 of the Conditions of Sale.

Auktionsarchiv: Los-Nr. 91
Auktion:
Datum:
22.06.2023 - 05.07.2023
Auktionshaus:
Christie's
King Street, St. James's 8
London, SW1Y 6QT
Großbritannien und Nordirland
+44 (0)20 7839 9060
+44 (0)20 73892869
Beschreibung:

Details
LIVRE TISSÉ
Livre de prières tissé d’après les enluminures des manuscrits du XIVe au XVIe siècle. Lyon : A. Roux, 1886 [achevé “de tisser” du 8 septembre 1887].
Rare exemplaire de ce livre entièrement tissé sur métier Jacquard - un tour de force technique.
La première expérimentation visant à imiter parfaitement les caractères d’imprimerie par le tissage date de 1827, avec le Testament de Louis XVI. Soixante ans plus tard paraît un deuxième essai, beaucoup plus ambitieux : celui de réaliser un livre de dévotion, à l’image des livres d’heures médiévaux, où l’on substituerait la broderie à l’enluminure.
La Maison Henry, spécialisée depuis le milieu du XVIIIe siècle dans les broderies religieuses, est à l’origine de ce tour de force absolu.
L’outil utilisé est le métier Jacquard, un métier à tisser, fonctionnant selon un système de cartes perforées, qui déterminent les mouvements des crochets soulevant les fils de chaîne – métier programmable donc, qui est, en quelque sorte, l’ancêtre de l’ordinateur.
Deux ans de travail sont nécessaires pour mener le projet à son terme et, au moment de sa parution, les observateurs ne tarissent pas d’éloges et les comptes-rendus sont émerveillés : “J’ai pensé, messieurs, qu’il pourrait être intéressant de [rendre hommage] à ce chef d’œuvre, qui a l’incontestable mérite...d’être à la fois artistique et industriel....Il est vrai que la matière employée est la quintessence des soies cévenoles, et l’artiste qui a fait les mises en carte n’a pas eu à compter avec les exigences du prix de revient. Le compte serré des fils en chaîne et en trame le prouve suffisamment...Les mises en carte réunies donnent une surface de 70m2 et, quant aux cartons, il en a fallu 500,000”. (Alfred Laillier).
Ce livre tissé s’inscrit évidemment dans la tradition du livre de dévotion personnel, par de nombreux aspects : le format réduit, qui le rend facilement transportable, comme un objet quotidien qui ne quitte pas le fidèle ; l’iconographie et l’esthétique générale, avec les rinceaux, les bouts-de-ligne, les miniatures, les lettrines, les drôleries ; et les pratiques et habitudes de leurs propriétaires et de leurs destinataires. Ainsi, de la même manière qu’un manuscrit médiéval était souvent personnalisé en fonction de son commanditaire, en insérant son blason ou son portait dans une composition, ou faisant mention particulière dans le calendrier d’un saint auquel il était particulièrement attaché, dans le cas du livre de prières tissé, l’ouvrage s’ouvre, comme en frontispice, sur un écu dont le champ et les phylactères sont laissés vides, pour pouvoir éventuellement broder les armes, le nom et la devise du destinataire. Dans l’optique d’en faire un cadeau de mariage, cela pouvait par exemple permettre de broder les armes et devise de la nouvelle famille de la mariée.
Dans le cas de notre exemplaire, le champ est laissé vierge. La marque de personnalisation se trouve sur la garde de la reliure, où l’on peut lire : « J.M.V. 26 juin 1906 ». S’agit-il de la date du cadeau, de la date d’un événement particulier, comme un mariage par exemple ? Les hypothèses sont nombreuses.
Alfred Laillier, « Une merveille artistique : notice sur un livre de prières tissé en soie », in Bulletin de la Société industrielle de Rouen, 1er janvier 1890, pp. 267-270 ; Images de soie, de Jacquard à l’ordinateur. Catalogue d'exposition, Paris et Saint Étienne, 2004,p. 41 ; Paul Marais, "Note sur un livre de prières en tissu de soie ", Bulletin du bibliophile, 1889, pp. 163-166.
In-8 (172 x 136 mm). 3 miniatures à pleine page : Sainte famille, Crucifixion et Vierge à l’enfant.
Reliure de l’époque de Pagnant [probablement Edouard Pagnant (1851-1916), à son compte à partir de 1876, formé à l’atelier Chambolle Duru], maroquin sable, encadrement doré sur les plats, doublure et garde de moire noisette avec encadrement de maroquin sable et fleurons dans les angles, tête dorée. Sur la première garde, mention dorée apposée postérieurement à la reliure : “J.M.V. 26 juin 1906”. L’ouvrage est entièrement monté sur onglets.
A rare curiosity and a true marvel of bookmaking : a woven prayer book, crafted with the help of a Jacquard machine. The machine was controlled by a number of punched cards laced together into a sequence, allowing for meticulous and very accurate movements and designs. Only around 50 copies in the end could be produced, at what was an enormous cost.
Special notice
Please note this lot is the property of a consumer. See H1 of the Conditions of Sale.

Auktionsarchiv: Los-Nr. 91
Auktion:
Datum:
22.06.2023 - 05.07.2023
Auktionshaus:
Christie's
King Street, St. James's 8
London, SW1Y 6QT
Großbritannien und Nordirland
+44 (0)20 7839 9060
+44 (0)20 73892869
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