Beschreibung:

Deux figures en haut-relief formant pendant. Terre cuite, XVIIIe siècle. Deux saints martyrs, un homme et une femme, sont représentés de face, les mains attachées dans le dos, à moitié nus. Chacun présenté dans un encadrement en bois mouluré formant autel (H_23,5 cm L_14,5 cm) fermé, au dos, par un verre sur lequel figure, inscrite en rouge, une référence : 1239 R, pour le premier, 1240 R sur le second. Au dos du second, un document collé portant l'inscription "San Acisclo & Sta Vittoria Patronos de Cordova, òriginales de Alonso Cano Stos Martires, 17 Nov es ta fiesta" ; (Saint Aciscle et Sainte Victoire, patrons de Cordoue, originaux de Alonso Cano saints Martyrs, fête le 17 novembre) ; ainsi qu'un autre, parcellaire. Ces documents témoignent probablement de l'histoire de l'acquisition de ces oeuvres mais n'ont pas été retenus, en l'état actuel des connaissances, comme pertinents pour leur identification. Personnage féminin : H_17,5 cm L_7,5 cm (léger éclat à la base, restauration dans la partie supérieure, au niveau de l'arc). Personnage masculin : H_17,2 cm L_8 cm (léger éclat à la base, traces de peinture noire, traces, au dos, d'une ancienne fixation et papier collé). Provenance : ancienne collection Gustave et Robert de Rothschild. La terre claire et fine commune aux deux hauts reliefs témoigne d'une réalisation contemporaine au sein d'un unique atelier même si deux mains s'y sont probablement confrontées comme l'indiquent les nuances de traitement des cheveux ou des drapés mouillés. Les sources d'inspiration de ces deux figures se rattachent en particulier à la Renaissance et à ses origines antiques. On peut ainsi rapprocher l'expression extatique de l'homme - peut-être saint Sébastien - de celle de l'antique Tête d'Alexandre mourant (repr. G. Mansuelli, Galleria degli Uffizi, le Sculture, I, Roma, 1961, pp. 94-96) et souligner le maniérisme du hanchement contrarié exagérément accentué et des pieds qui touchent à peine le sol. La pose de la jeune martyre, poitrine nue, trouve de nombreux ascendants possibles, parmi lesquels les estampes du recueil des Vierges martyres d'Antonio Tempesta (Bartsch vol. 35). De telles plaques en terre cuite, obtenues par estampage, peuvent correspondre à des transferts de modèles entre ou au sein des ateliers, d'un medium vers un autre, par exemple vers un art décoratif comme l'orfèvrerie ou un autre type de fonte (plomb, décor pour cloches etc) (pour des exemples, cf. Bayerische Rokokoplastik, vom Entwurf bis Ausführung, Munich, 1985 p. 66 et suivantes). Le caractère général de ces pratiques rend, pour l'instant, une identification géographique délicate. On peut cependant remarquer que les références maniériste et classique présentes conjointement dans ces haut reliefs se retrouvent, notamment, dans l'art du XVIIIe siècle autrichien, à la suite de Georg Raphaël Donner (1693-1741).