DIDEROT, Denis (1713-1784)
Au Public et aux magistrats. S.l.n.d. [Paris, Pissot (?), 1771]. [Relié avec :] ROUSSEAU, Jean-Jacques (1712-1778) Discours sur l’origine et les fondemens de l’inégalité parmi les hommes. Amsterdam : Marc-Michel Rey, 1755. [Relié avec :] [VOLTAIRE (1694-1778)] Les Questions de Zapata, traduites par le sieur Tamponet Docteur de Sorbonne. Leipzig : s.n., 1766 [1767]
Rarissime factum de Diderot prenant la défense des éditeurs de L’Encyclopédie : connu à seulement deux exemplaires, celui-ci le seul en mains privées
Jeu d'épreuves, il est annoté par l’auteur : 3 lignes autographes complètent le texte de la réponse au troisième chef d’accusation, qui se retrouvent imprimées sur le second exemplaire connu.
Relié à l’époque avec deux ouvrages de Rousseau et Voltaire : les Lumières en un volume
Ce curieux factum est rédigé par Diderot dans le cadre d’un procès intenté à la corporation des libraires par Pierre-Joseph Luneau de Boisjermain (1732-1802), homme de lettres qui voulut en 1768 donner une édition de Racine ornée de figures et la vendre lui-même. Or, cette pratique était formellement interdite par le code de la librairie de 1723, qui défendait tout individu en dehors de la corporation de “faire le commerce de Livres”. Les libraires s’opposèrent donc à son édition, accusant l’auteur d’activité commerciale illicite. En réponse, Luneau de Boisjermain trouva opportun d’attaquer les éditeurs de l’Encyclopédie, dont Le Breton était le dernier libraire associé encore en vie : « Luneau et quelques adhérents qu'il réussit à entraîner à sa suite, prétendaient, en leur qualité d'anciens souscripteurs, non seulement recevoir gratuitement neuf volumes, mais encore se faire rembourser cent soixante-quatorze livres huit sols, qui, selon eux, avaient été exigées indûment. Si chaque confrère de Luneau avait émis une prétention semblable, les libraires auraient été tenus de rembourser 1,948,052 livres. » (Tourneux)
Diderot, qui avait connu Le Breton et souffert de leur collaboration, commit l’imprudence d’écrire à Boisjermain, qui réutilisa et déforma ses propos à deux reprises, poussant l’écrivain à rédiger le présent factum, dont Naigeon explique la non-publication dans les Mémoires : "C'est à l'occasion de ce procès inique que Diderot adressa au public et aux magistrats un mémoire dans lequel il démontre par une suite de faits et de raisonnements qui ne souffrent point de réplique, que les prétentions de Luneau sont d'une injustice et d'une absurdité palpables. Ce mémoire, quoique imprimé à temps, ne fut pas rendu public. Plusieurs amis de Diderot, par un excès de zèle et de prudence que leur attachement rend très excusable, lui persuadèrent de le supprimer. Ils craignirent que ce mémoire, dans lequel Diderot avouait qu'il avait été l'éditeur des dix derniers volumes de l'Encyclopédie, discontinuée par arrêt du Conseil, ne fut le signal d'une nouvelle persécution...” La destruction de l'édition semble avoir été rigoureuse, puisqu'on ne connaît que deux exemplaires du factum, chacun dans un tirage différent. L'affaire s'éternisa jusqu'en 1778, date à laquelle Luneau et ses partisans furent déboutés et condamnés aux dépens.
« On demandera sans doute pourquoi je parais dans la contestation des Libraires associés à l’Encyclopédie et de M. Luneau. Je vais répondre à cette question de manière à satisfaire tout homme honnête. […] Je ne demande rien aux Libraires […] Je les défends aujourd’hui sans les mépriser, ni les estimer plus qu’il ne faut, comme j’ai précédemment défendu M. Luneau sans le connaître. » (première page)
L’auteur annote cet exemplaire de trois lignes autographes à l’encre, s’emportant contre son accusateur (p. 11) : « Mais songez que celui qui ose ce que vous faites, est un mauvais citoyen, s’il n’est pas un homme très juste. Et vous êtes cet homme là ? Vous ! » Ces lignes viennent conclure sa réponse au troisième chef d’accusation de M. Luneau, qui s’offusquait avec mauvaise foi : « On a promis dix volumes de discours, & l’on en a publié dix-sept ». Diderot s’insurge contre tant d’audace et souligne l’absurdité de l’argument : « sans faire l’éloge de l’ouvrage, je vous montrerai tout à l’heure qu’on vous a trompé, comme vous l’auriez été par celui qui ne vous devroit qu’un écu, & qui vous en donneroit deux […] C’est ainsi que, pour la première fois peut-être, on a vu un Ouvrage souscrit se perfectionner d’un volume à l’autre. »
Le seul autre exemplaire connu est aujourd’hui conservé à la Bibliothèque nationale de Saint-Pétersbourg : non annoté, il s’agit également d’un in-8 de 32 pages, dépourvu de page de titre. Il comprend dans le texte imprimé les trois lignes rajoutées par Diderot dans le présent exemplaire (avec une légère variante, "un citoyen très méchant"), ce qui prouve l’antériorité du présent exemplaire. Autre ajout entre les deux tirages, le faux-titre de l'exemplaire de Saint-Pétersbourg porte au verso l’adresse du libraire, à la suite de l’avertissement : “chez Pissot, libraire, à la descente du Pont-Neuf". La présence d’un exemplaire dans les collections publiques russes s’explique par le rachat de la bibliothèque de Diderot par Catherine II, en 1765. L’impératrice laissa l’écrivain disposer de ses livres jusqu’à sa mort, en 1784. Un an plus tard, les quelque 3000 volumes furent installés à l’Ermitage – l’inventaire manuscrit de la collection dressé par Grimm est aujourd’hui perdu. Les volumes furent ensuite dispersés dans différents musées : en 1885, Maurice Tourneux retrouve la trace de cette “insigne curiosité” dans le tome XVIII des volumes passés de l’Ermitage à la Bibliothèque impériale publique en 1863. Il décrit l’exemplaire ainsi : “c’est un exemplaire imprimé (le seul que je connaisse) d’un mémoire de Diderot relatif au procès de Luneau de Boisjermain contre les libraires de l’Encyclopédie” avant de lui consacrer une brochure en 1901 (Un factum inconnu de Diderot), reproduisant dans son éntièreté le texte du factum et donnant des précisions sur l'exemplaire.
Absent des bibliographies de référence, ce factum manque à la BnF qui possède pourtant un important recueil de factums relatifs à l’affaire dite “de l’Encyclopédie” (cote RES 4-NFE-24).
S. Korolev, La bibliothèque de Diderot : vers une reconstitution, pp. 9-15 ; M. Tourneux, Les manuscrits de Diderot conservés en Russie, pp. 18-21 ; M. Tourneux, Un factum inconnu de Diderot, pp. 13-41 ; J.-A. Naigeon, Mémoires historiques et philosophiques sur la vie et les ouvrages de Denis Diderot, p. 195 ; F. A. Kafker et J. Loveland, « André-François-Le Breton, initiateur et libraire en chef de l’Encyclopédie », Recherches sur Diderot et sur l'Encyclopédie, 51, pp. 107-125.
[Relié avec :]
- ROUSSEAU, Jean-Jacques (1712-1778).
Discours sur l’origine et les fondemens de l’inégalité parmi les hommes. Amsterdam : Marc-Michel Rey, 1755.
Édition originale d’un texte fondateur de la philosophie politique moderne. Exemplaire de premier tirage : avec les cartons, l’accent aigu rajouté au mot “conformé” et la faute au prénom de l’auteur sur le titre. Illustré d'un frontispice gravé par Sornique d’après Eisen, page de titre avec vignette par Fokke. Dufour, n° 55 ; Gagnebin, pp. 1861-1862.
- [VOLTAIRE, François-Marie Arouet, dit, (1694-1778)]
Les Questions de Zapata, traduites par le sieur Tamponet Docteur de Sorbonne. Leipzig : s.n., 1766 [1767]
Édition à la date de l’originale, non encadrée et avec pagination différente (43 pp.), non citée dans Bengesco. Le texte a, en fait, été écrit en 1767. “Ces questions consistent dans soixante-sept difficultés contre l’Ancien et le Nouveau Testament et contre l’infaillibilité de l’Eglise” (Bengesco, n° 1737 pour les autres éditions datées 1766)
3 ouvrages en 1 vol. in-8 (192 x 120 mm). Reliure de l’époque : basane marbrée, filet à froid en encadrement des plats, dos lisse orné de roulettes formant des compartiments ornés de fleurons dorés, pièce de titre de maroquin vert, tranches rouges. (Rousseurs éparses, reliure restaurée, mors frottés, texte de Diderot très court de marges avec quelques caractères atteints en marge inférieure)
Provenance : J. Pieron (ex-libris manuscrit sur la première garde) ; annotations manuscrites au titre du factum de Diderot, “m m m mons”
Extremely rare factum by Diderot, written to take the defense of the publishers of L'Encyclopédie: only two copies are known, this one being the last in private hands. Set of proofs, annotated by the author: 3 autograph lines by Diderot complete the text of the reply to the third count of indictment, which proves that this copy is prior to the one held by the public library of Saint-Petersburg. Unknown to the reference bibliographies, and missing in the collections of the Bibliothèque nationale de France. Bound at the time with two works by Rousseau and Voltaire: three capital thinkers of the Enlightenment reunited in one volume.
DIDEROT, Denis (1713-1784)
Au Public et aux magistrats. S.l.n.d. [Paris, Pissot (?), 1771]. [Relié avec :] ROUSSEAU, Jean-Jacques (1712-1778) Discours sur l’origine et les fondemens de l’inégalité parmi les hommes. Amsterdam : Marc-Michel Rey, 1755. [Relié avec :] [VOLTAIRE (1694-1778)] Les Questions de Zapata, traduites par le sieur Tamponet Docteur de Sorbonne. Leipzig : s.n., 1766 [1767]
Rarissime factum de Diderot prenant la défense des éditeurs de L’Encyclopédie : connu à seulement deux exemplaires, celui-ci le seul en mains privées
Jeu d'épreuves, il est annoté par l’auteur : 3 lignes autographes complètent le texte de la réponse au troisième chef d’accusation, qui se retrouvent imprimées sur le second exemplaire connu.
Relié à l’époque avec deux ouvrages de Rousseau et Voltaire : les Lumières en un volume
Ce curieux factum est rédigé par Diderot dans le cadre d’un procès intenté à la corporation des libraires par Pierre-Joseph Luneau de Boisjermain (1732-1802), homme de lettres qui voulut en 1768 donner une édition de Racine ornée de figures et la vendre lui-même. Or, cette pratique était formellement interdite par le code de la librairie de 1723, qui défendait tout individu en dehors de la corporation de “faire le commerce de Livres”. Les libraires s’opposèrent donc à son édition, accusant l’auteur d’activité commerciale illicite. En réponse, Luneau de Boisjermain trouva opportun d’attaquer les éditeurs de l’Encyclopédie, dont Le Breton était le dernier libraire associé encore en vie : « Luneau et quelques adhérents qu'il réussit à entraîner à sa suite, prétendaient, en leur qualité d'anciens souscripteurs, non seulement recevoir gratuitement neuf volumes, mais encore se faire rembourser cent soixante-quatorze livres huit sols, qui, selon eux, avaient été exigées indûment. Si chaque confrère de Luneau avait émis une prétention semblable, les libraires auraient été tenus de rembourser 1,948,052 livres. » (Tourneux)
Diderot, qui avait connu Le Breton et souffert de leur collaboration, commit l’imprudence d’écrire à Boisjermain, qui réutilisa et déforma ses propos à deux reprises, poussant l’écrivain à rédiger le présent factum, dont Naigeon explique la non-publication dans les Mémoires : "C'est à l'occasion de ce procès inique que Diderot adressa au public et aux magistrats un mémoire dans lequel il démontre par une suite de faits et de raisonnements qui ne souffrent point de réplique, que les prétentions de Luneau sont d'une injustice et d'une absurdité palpables. Ce mémoire, quoique imprimé à temps, ne fut pas rendu public. Plusieurs amis de Diderot, par un excès de zèle et de prudence que leur attachement rend très excusable, lui persuadèrent de le supprimer. Ils craignirent que ce mémoire, dans lequel Diderot avouait qu'il avait été l'éditeur des dix derniers volumes de l'Encyclopédie, discontinuée par arrêt du Conseil, ne fut le signal d'une nouvelle persécution...” La destruction de l'édition semble avoir été rigoureuse, puisqu'on ne connaît que deux exemplaires du factum, chacun dans un tirage différent. L'affaire s'éternisa jusqu'en 1778, date à laquelle Luneau et ses partisans furent déboutés et condamnés aux dépens.
« On demandera sans doute pourquoi je parais dans la contestation des Libraires associés à l’Encyclopédie et de M. Luneau. Je vais répondre à cette question de manière à satisfaire tout homme honnête. […] Je ne demande rien aux Libraires […] Je les défends aujourd’hui sans les mépriser, ni les estimer plus qu’il ne faut, comme j’ai précédemment défendu M. Luneau sans le connaître. » (première page)
L’auteur annote cet exemplaire de trois lignes autographes à l’encre, s’emportant contre son accusateur (p. 11) : « Mais songez que celui qui ose ce que vous faites, est un mauvais citoyen, s’il n’est pas un homme très juste. Et vous êtes cet homme là ? Vous ! » Ces lignes viennent conclure sa réponse au troisième chef d’accusation de M. Luneau, qui s’offusquait avec mauvaise foi : « On a promis dix volumes de discours, & l’on en a publié dix-sept ». Diderot s’insurge contre tant d’audace et souligne l’absurdité de l’argument : « sans faire l’éloge de l’ouvrage, je vous montrerai tout à l’heure qu’on vous a trompé, comme vous l’auriez été par celui qui ne vous devroit qu’un écu, & qui vous en donneroit deux […] C’est ainsi que, pour la première fois peut-être, on a vu un Ouvrage souscrit se perfectionner d’un volume à l’autre. »
Le seul autre exemplaire connu est aujourd’hui conservé à la Bibliothèque nationale de Saint-Pétersbourg : non annoté, il s’agit également d’un in-8 de 32 pages, dépourvu de page de titre. Il comprend dans le texte imprimé les trois lignes rajoutées par Diderot dans le présent exemplaire (avec une légère variante, "un citoyen très méchant"), ce qui prouve l’antériorité du présent exemplaire. Autre ajout entre les deux tirages, le faux-titre de l'exemplaire de Saint-Pétersbourg porte au verso l’adresse du libraire, à la suite de l’avertissement : “chez Pissot, libraire, à la descente du Pont-Neuf". La présence d’un exemplaire dans les collections publiques russes s’explique par le rachat de la bibliothèque de Diderot par Catherine II, en 1765. L’impératrice laissa l’écrivain disposer de ses livres jusqu’à sa mort, en 1784. Un an plus tard, les quelque 3000 volumes furent installés à l’Ermitage – l’inventaire manuscrit de la collection dressé par Grimm est aujourd’hui perdu. Les volumes furent ensuite dispersés dans différents musées : en 1885, Maurice Tourneux retrouve la trace de cette “insigne curiosité” dans le tome XVIII des volumes passés de l’Ermitage à la Bibliothèque impériale publique en 1863. Il décrit l’exemplaire ainsi : “c’est un exemplaire imprimé (le seul que je connaisse) d’un mémoire de Diderot relatif au procès de Luneau de Boisjermain contre les libraires de l’Encyclopédie” avant de lui consacrer une brochure en 1901 (Un factum inconnu de Diderot), reproduisant dans son éntièreté le texte du factum et donnant des précisions sur l'exemplaire.
Absent des bibliographies de référence, ce factum manque à la BnF qui possède pourtant un important recueil de factums relatifs à l’affaire dite “de l’Encyclopédie” (cote RES 4-NFE-24).
S. Korolev, La bibliothèque de Diderot : vers une reconstitution, pp. 9-15 ; M. Tourneux, Les manuscrits de Diderot conservés en Russie, pp. 18-21 ; M. Tourneux, Un factum inconnu de Diderot, pp. 13-41 ; J.-A. Naigeon, Mémoires historiques et philosophiques sur la vie et les ouvrages de Denis Diderot, p. 195 ; F. A. Kafker et J. Loveland, « André-François-Le Breton, initiateur et libraire en chef de l’Encyclopédie », Recherches sur Diderot et sur l'Encyclopédie, 51, pp. 107-125.
[Relié avec :]
- ROUSSEAU, Jean-Jacques (1712-1778).
Discours sur l’origine et les fondemens de l’inégalité parmi les hommes. Amsterdam : Marc-Michel Rey, 1755.
Édition originale d’un texte fondateur de la philosophie politique moderne. Exemplaire de premier tirage : avec les cartons, l’accent aigu rajouté au mot “conformé” et la faute au prénom de l’auteur sur le titre. Illustré d'un frontispice gravé par Sornique d’après Eisen, page de titre avec vignette par Fokke. Dufour, n° 55 ; Gagnebin, pp. 1861-1862.
- [VOLTAIRE, François-Marie Arouet, dit, (1694-1778)]
Les Questions de Zapata, traduites par le sieur Tamponet Docteur de Sorbonne. Leipzig : s.n., 1766 [1767]
Édition à la date de l’originale, non encadrée et avec pagination différente (43 pp.), non citée dans Bengesco. Le texte a, en fait, été écrit en 1767. “Ces questions consistent dans soixante-sept difficultés contre l’Ancien et le Nouveau Testament et contre l’infaillibilité de l’Eglise” (Bengesco, n° 1737 pour les autres éditions datées 1766)
3 ouvrages en 1 vol. in-8 (192 x 120 mm). Reliure de l’époque : basane marbrée, filet à froid en encadrement des plats, dos lisse orné de roulettes formant des compartiments ornés de fleurons dorés, pièce de titre de maroquin vert, tranches rouges. (Rousseurs éparses, reliure restaurée, mors frottés, texte de Diderot très court de marges avec quelques caractères atteints en marge inférieure)
Provenance : J. Pieron (ex-libris manuscrit sur la première garde) ; annotations manuscrites au titre du factum de Diderot, “m m m mons”
Extremely rare factum by Diderot, written to take the defense of the publishers of L'Encyclopédie: only two copies are known, this one being the last in private hands. Set of proofs, annotated by the author: 3 autograph lines by Diderot complete the text of the reply to the third count of indictment, which proves that this copy is prior to the one held by the public library of Saint-Petersburg. Unknown to the reference bibliographies, and missing in the collections of the Bibliothèque nationale de France. Bound at the time with two works by Rousseau and Voltaire: three capital thinkers of the Enlightenment reunited in one volume.
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