[DUNOYER DE SEGONZAC (André)]. Ensemble d’environ 50 documents imprimés ou dactylographiés pendant l’Occupation allemande, certains avec annotations autographes. Intéressant dossier sur l’attitude de Segonzac sous l’Occupation. L’artiste a notamment participé, en novembre 1941, à un « voyage d’études » en Allemagne, organisé par Arno Breker avec Othon Friesz Vlaminck, Despiau, Van Dongen, Paul Landowski (directeur de l’École des Beaux-Arts), Paul Belmondo etc. Impressions d’Allemagne, récit dactylographié avec corrections autographes : « Je dirai tout d’abord que ce qui m’a frappé au cours de notre beau voyage en Allemagne, c’est l’accueil spontané et amical que nous y avons trouvé […]. Cette volonté et cette grandeur nous la trouvons, tant dans l’ébauche de la Salle du Congrès [de Nuremberg], qu’à la Luitpold Arena, à la Zeppelin Vice, expressions magnifiques de l’âme de la jeune Allemagne. Cette conception, nous la retrouvons dans le projet architectural du Grand Berlin et dans la réalisation du Kunsthaus de Munich. Là aussi on est frappé par l’appui considérable et immédiat que les artistes allemands trouvent, tant auprès du Führer que du Gouvernement... » Mise au point, avec corrections autographes au stylo rouge, tout à fait différente de la relation précédente (rédigée probablement juste après la guerre, afin de se disculper) : « La première invitation à un voyage d’étude des artistes français en Allemagne a été formulée en juillet 1941. Les peintres et sculpteurs pressentis déclinèrent l’offre qui leur a été faite. Une promesse de geste très large en faveur des artistes prisonniers avait été formulée dès le début. C’est en Octobre 1941 [par la Propagande] qu’une liste qui désignait un certain nombre d’artistes fut faite pour un voyage d’études artistiques en Allemagne. Des artistes de l’Art officiel et de l’Art Indépendant étaient désignés […]. Paul Landowski Directeur de l’École des Beaux-Arts accepta, ayant la promesse de la libération des artistes prisonniers. A. Dunoyer de Segonzac fournit la liste des prisonniers du Salon d’Automne […]. Après l’exposition d’Arno Breker, qui avait promis d’en faire libérer une centaine à lui tout seul, devant la lenteur de l’exécution, Paul Landowski fit faire une démarche à l’Ambassade d’Allemagne, demandant des explications. Après enquête, on lui répondit que les listes des prisonniers avaient été égarées ; cette liste fut reconstituée aussitôt et remise à l’Ambassade qui répondit par la négative, prétextant l’évasion du Général Giraud »… Comité Arno Breker page dactylographiée sous forme de confession personnelle de Segonzac visant à se disculper en énumérant les démarches entreprises auprès d’Arno Breker pour faire libérer un certain nombre d’amis victimes de la déportation : « J’ai depuis cessé tous rapports artistiques ou autre avec les représentants de la sculpture allemande à Paris. Néanmoins, j’ai cru devoir conserver des relations cordiales avec Arno Breker sachant quelle influence il avait, et pensant à utiliser sa grande influence, pour sauver des prisonniers israélites déportés et protéger leurs intérêts. J’ai fait de nombreuses démarches auprès de lui pour sauver les biens de Georges Lévy […]. Vers la même époque j’ai mis en contact le peintre Clairin (une des figures héroïques de la Résistance) et Arno Breker pour tâcher d’intervenir en faveur de son fils qui devait être déporté de Compiègne en Allemagne. Démarche au début 44 pour tâcher de sauver Denis, fils de Claude Roger-Marx arrêté près de Grenoble […]. Démarche pour Bertrand Guégan et, à Paris, pour tâcher de faire libérer Maurice Goudeket ; démarche en commun avec José Maria Sert, pour faire revenir le peintre Zamorano déporté en Allemagne »... Jeux d’épreuves dactylographiées préparatoires à des articles de journaux ou émissions radiophoniques, certaines comportant quelques corrections autographes. Sont jointes les coupures de divers journaux s’y rapportant. Plusieurs minutes de lettres dactylographiée
[DUNOYER DE SEGONZAC (André)]. Ensemble d’environ 50 documents imprimés ou dactylographiés pendant l’Occupation allemande, certains avec annotations autographes. Intéressant dossier sur l’attitude de Segonzac sous l’Occupation. L’artiste a notamment participé, en novembre 1941, à un « voyage d’études » en Allemagne, organisé par Arno Breker avec Othon Friesz Vlaminck, Despiau, Van Dongen, Paul Landowski (directeur de l’École des Beaux-Arts), Paul Belmondo etc. Impressions d’Allemagne, récit dactylographié avec corrections autographes : « Je dirai tout d’abord que ce qui m’a frappé au cours de notre beau voyage en Allemagne, c’est l’accueil spontané et amical que nous y avons trouvé […]. Cette volonté et cette grandeur nous la trouvons, tant dans l’ébauche de la Salle du Congrès [de Nuremberg], qu’à la Luitpold Arena, à la Zeppelin Vice, expressions magnifiques de l’âme de la jeune Allemagne. Cette conception, nous la retrouvons dans le projet architectural du Grand Berlin et dans la réalisation du Kunsthaus de Munich. Là aussi on est frappé par l’appui considérable et immédiat que les artistes allemands trouvent, tant auprès du Führer que du Gouvernement... » Mise au point, avec corrections autographes au stylo rouge, tout à fait différente de la relation précédente (rédigée probablement juste après la guerre, afin de se disculper) : « La première invitation à un voyage d’étude des artistes français en Allemagne a été formulée en juillet 1941. Les peintres et sculpteurs pressentis déclinèrent l’offre qui leur a été faite. Une promesse de geste très large en faveur des artistes prisonniers avait été formulée dès le début. C’est en Octobre 1941 [par la Propagande] qu’une liste qui désignait un certain nombre d’artistes fut faite pour un voyage d’études artistiques en Allemagne. Des artistes de l’Art officiel et de l’Art Indépendant étaient désignés […]. Paul Landowski Directeur de l’École des Beaux-Arts accepta, ayant la promesse de la libération des artistes prisonniers. A. Dunoyer de Segonzac fournit la liste des prisonniers du Salon d’Automne […]. Après l’exposition d’Arno Breker, qui avait promis d’en faire libérer une centaine à lui tout seul, devant la lenteur de l’exécution, Paul Landowski fit faire une démarche à l’Ambassade d’Allemagne, demandant des explications. Après enquête, on lui répondit que les listes des prisonniers avaient été égarées ; cette liste fut reconstituée aussitôt et remise à l’Ambassade qui répondit par la négative, prétextant l’évasion du Général Giraud »… Comité Arno Breker page dactylographiée sous forme de confession personnelle de Segonzac visant à se disculper en énumérant les démarches entreprises auprès d’Arno Breker pour faire libérer un certain nombre d’amis victimes de la déportation : « J’ai depuis cessé tous rapports artistiques ou autre avec les représentants de la sculpture allemande à Paris. Néanmoins, j’ai cru devoir conserver des relations cordiales avec Arno Breker sachant quelle influence il avait, et pensant à utiliser sa grande influence, pour sauver des prisonniers israélites déportés et protéger leurs intérêts. J’ai fait de nombreuses démarches auprès de lui pour sauver les biens de Georges Lévy […]. Vers la même époque j’ai mis en contact le peintre Clairin (une des figures héroïques de la Résistance) et Arno Breker pour tâcher d’intervenir en faveur de son fils qui devait être déporté de Compiègne en Allemagne. Démarche au début 44 pour tâcher de sauver Denis, fils de Claude Roger-Marx arrêté près de Grenoble […]. Démarche pour Bertrand Guégan et, à Paris, pour tâcher de faire libérer Maurice Goudeket ; démarche en commun avec José Maria Sert, pour faire revenir le peintre Zamorano déporté en Allemagne »... Jeux d’épreuves dactylographiées préparatoires à des articles de journaux ou émissions radiophoniques, certaines comportant quelques corrections autographes. Sont jointes les coupures de divers journaux s’y rapportant. Plusieurs minutes de lettres dactylographiée
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