Portrait de Caroline Murat, reine de Naples Huile sur toile 54,5 x 45, 8 cm Portrait of Caroline Murat, queen of Napoli Oil on canvas, 21,5 x 18 in. PROVENANCE Collection privée BIBLIOGRAPHIE Maria Teresa Caracciolo, Les soeurs de Napoléon. Trois destins italiens, Paris, Hazan, 2013. Florence de Baudus, Caroline Bonaparte, soeur d'empereur, reine de Naples, Paris, Perrin, 2014. Parmi les nombreux portraits de Caroline Bonaparte (1782-1839), soeur cadette de Napoléon, les toiles exécutées par François- Pascal Simon Gérard avec son atelier occupent une place à part. Et cette oeuvre en est le plus marquant exemple. L'artiste, considéré à son époque comme «le peintre des rois, le roi des peintres», présente, aidé de ses disciples la jeune femme en buste, de trois quarts à droite. Vêtue d'une robe blanche aux broderies dorées avec bande de soutien bleu ciel, aux manches surmontées de dentelles, elle a le regard évasif et les lèvres parfaitement dessinées. Coiffée à l'antique avec un diadème à l'orientale surmonté de plumes d'autruche, elle porte une parure de perles autour du cou et en boucles d'oreilles. La peinture n'est pas sans évoquer les portraits de cour de l'Ancien Régime mais comporte un certain nombre d'innovations graphiques et stylistiques. À commencer par la fraîcheur des traits, le caractère néoclassique du traitement du coup de pinceau et le retour à un certain sfumato en guise de fond. Ici, aucun paysage ni ouverture : seule la personnalité est valorisée, dans la veine engagée par le maître de Gérard, l'ancien conventionnel devenu Premier peintre de l'Empereur Napoléon, Jacques-Louis David (1748 -1825). Par rapport aux autres versions du même modèle proposées par l'artiste, et sans tenter un rapprochement avec le grand portrait en pied de Caroline avec ses quatre enfants (fig. 1) (original conservé à Fontainebleau et réplique à Versailles) ou même avec celui de l'ancienne collection Frédéric Masson (fig. 2) (Paris, bibliothèque Thiers), il est à noter de très sensibles différences avec les seules représentations en buste, toujours de profil à droite. Dans la toile conservée au musée Fesch à Ajaccio (fig. 3), la coiffure est simplement attachée avec un double serre-tête, auquel s'ajoute un sobre collier de pierres mais aucun pendentif aux oreilles. La robe est blanche, avec un châle négligemment porté autour de la taille. La seconde évolution (fig. 4), plus sophistiquée (collection privée), ajoute un collier à camées, un diadème à diamants et pierreries, ainsi qu'une parure du même type soulignant le bas de la poitrine. Un dernier avatar (fig. 5), ayant appartenu à la collection de la reine elle-même, propose un portrait en vêtement sombre, avec couronne cette fois et collier à triple rangée de perles et pendentif. Il reprend tous les éléments mais en les adaptant, sans doute, à la chute du régime, comme c'est aussi le cas dans le portrait en pied tout en noir par Jean-Auguste-Dominique Ingres (1780-1867) (fig. 6). La version présentée ici retrouve la splendeur déjà rencontrée dans le portrait en pied de la souveraine avec sa fille, peint par Élisabeth Vigée- Le Brun (1755 -1842) (fig. 7) (Versailles, musée du Château), tout autant que la fraîcheur de trait aperçue dans le modello (fig. 8) de Caroline avec ses deux enfants en bas âge (Ravenne, palais Rasponi). La peinture offre un soin tout particulier à la beauté de la jeune reine de Naples, arrivée sur le trône avec son époux Joachim Murat (1767-1815) : après avoir été grande-duchesse de Berg et de Clèves, elle a pris possession de ses nouveaux États en septembre 1808 et conduit de nombreuses réformes dans le royaume. En présentant de la sorte la soeur du souverain français, Gérard et son atelier cherchent à rappeler la filiation de la plus jeune des soeurs de la fratrie Bonaparte, et aussi le destin qui désormais la lie depuis janvier 1800 à celui qui n'était encore qu'un général, avant qu'il n'occupe le poste de gouverneur de Paris, puis soit élevé à la distin
Portrait de Caroline Murat, reine de Naples Huile sur toile 54,5 x 45, 8 cm Portrait of Caroline Murat, queen of Napoli Oil on canvas, 21,5 x 18 in. PROVENANCE Collection privée BIBLIOGRAPHIE Maria Teresa Caracciolo, Les soeurs de Napoléon. Trois destins italiens, Paris, Hazan, 2013. Florence de Baudus, Caroline Bonaparte, soeur d'empereur, reine de Naples, Paris, Perrin, 2014. Parmi les nombreux portraits de Caroline Bonaparte (1782-1839), soeur cadette de Napoléon, les toiles exécutées par François- Pascal Simon Gérard avec son atelier occupent une place à part. Et cette oeuvre en est le plus marquant exemple. L'artiste, considéré à son époque comme «le peintre des rois, le roi des peintres», présente, aidé de ses disciples la jeune femme en buste, de trois quarts à droite. Vêtue d'une robe blanche aux broderies dorées avec bande de soutien bleu ciel, aux manches surmontées de dentelles, elle a le regard évasif et les lèvres parfaitement dessinées. Coiffée à l'antique avec un diadème à l'orientale surmonté de plumes d'autruche, elle porte une parure de perles autour du cou et en boucles d'oreilles. La peinture n'est pas sans évoquer les portraits de cour de l'Ancien Régime mais comporte un certain nombre d'innovations graphiques et stylistiques. À commencer par la fraîcheur des traits, le caractère néoclassique du traitement du coup de pinceau et le retour à un certain sfumato en guise de fond. Ici, aucun paysage ni ouverture : seule la personnalité est valorisée, dans la veine engagée par le maître de Gérard, l'ancien conventionnel devenu Premier peintre de l'Empereur Napoléon, Jacques-Louis David (1748 -1825). Par rapport aux autres versions du même modèle proposées par l'artiste, et sans tenter un rapprochement avec le grand portrait en pied de Caroline avec ses quatre enfants (fig. 1) (original conservé à Fontainebleau et réplique à Versailles) ou même avec celui de l'ancienne collection Frédéric Masson (fig. 2) (Paris, bibliothèque Thiers), il est à noter de très sensibles différences avec les seules représentations en buste, toujours de profil à droite. Dans la toile conservée au musée Fesch à Ajaccio (fig. 3), la coiffure est simplement attachée avec un double serre-tête, auquel s'ajoute un sobre collier de pierres mais aucun pendentif aux oreilles. La robe est blanche, avec un châle négligemment porté autour de la taille. La seconde évolution (fig. 4), plus sophistiquée (collection privée), ajoute un collier à camées, un diadème à diamants et pierreries, ainsi qu'une parure du même type soulignant le bas de la poitrine. Un dernier avatar (fig. 5), ayant appartenu à la collection de la reine elle-même, propose un portrait en vêtement sombre, avec couronne cette fois et collier à triple rangée de perles et pendentif. Il reprend tous les éléments mais en les adaptant, sans doute, à la chute du régime, comme c'est aussi le cas dans le portrait en pied tout en noir par Jean-Auguste-Dominique Ingres (1780-1867) (fig. 6). La version présentée ici retrouve la splendeur déjà rencontrée dans le portrait en pied de la souveraine avec sa fille, peint par Élisabeth Vigée- Le Brun (1755 -1842) (fig. 7) (Versailles, musée du Château), tout autant que la fraîcheur de trait aperçue dans le modello (fig. 8) de Caroline avec ses deux enfants en bas âge (Ravenne, palais Rasponi). La peinture offre un soin tout particulier à la beauté de la jeune reine de Naples, arrivée sur le trône avec son époux Joachim Murat (1767-1815) : après avoir été grande-duchesse de Berg et de Clèves, elle a pris possession de ses nouveaux États en septembre 1808 et conduit de nombreuses réformes dans le royaume. En présentant de la sorte la soeur du souverain français, Gérard et son atelier cherchent à rappeler la filiation de la plus jeune des soeurs de la fratrie Bonaparte, et aussi le destin qui désormais la lie depuis janvier 1800 à celui qui n'était encore qu'un général, avant qu'il n'occupe le poste de gouverneur de Paris, puis soit élevé à la distin
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