Eekhoud, Georges QUATRE LETTRES AUTOGRAPHES SIGNÉES À L’ÉDITEUR HENRY KISTEMAECKERS, 1882-1892. 9 PAGES IN-8 SUR 3 DOUBLES FF. VERGÉ ET 1 F. QUADRILLÉ. Tout commence mal. Il lui écrit pour la 1ère fois, le 30 septembre 1882, sans le connaître personnellement, encouragé par son ami C. Lemonnier. Il sollicite la faveur d’être édité par le défenseur de l’école naturaliste, et lui propose, sans le nommer, son futur Kees Doorik, scènes du polder anversois : "(…) J’y dépeins les paysans tels que je les ai vus dans leurs intérieurs et dans leurs Kermesses. (…) Je ne me cache pas que votre bon accueil [et non "conseil", Kies] déciderait du succès de ce roman, et que vous êtes le seul éditeur littéraire que la Belgique possède en ce moment". Or le livre sera édité par un autre, car Kistemaeckers garde un mauvais souvenir des critiques d’Eekhoud dans le Précurseur et de ses collègues à L’Etoile belge. Il lui en fait clairement part, la réponse de l’écrivain du 4 octobre étant explicite : "(…) Je serais enchanté si vous pouviez vous départir en ma faveur de votre attitude d’ostracisme à l’égard de l’Etoile. Vous n’obligeriez pas un ingrat, je vous assure et vous pourriez me mettre à l’épreuve quand et comment vous le voudriez [et non "voudrez", Kies]. En attendant, je vous suis déjà très reconnaissant de l’idée flatteuse pour moi que vous exprimez sur la valeur de mes écrits. Vous êtes franc et généreux, Monsieur, et j’ai tout lieu de croire qu’aussi peu que vous m’avez gardé rancune de mon impolitesse d’antan, aussi peu vous me rendrez responsable des torts que l’Etoile eut à votre égard. Je le répète ces torts je serai prêt à les réparer aussi souvent que vous le désirerez". Kistemaeckers ne lui en tient pas rigueur et l’éditera souvent jusqu’en 1895. Ainsi dès le 5/5/1884, le contrat est en voie d’être signé pour les futures Kermesses (1886). Une lettre inédite en témoigne. Il lui autorise l’impression "et aussi la propriété dudit livre pendant deux ans, en langue française à moins toutefois que vous ayez fait une réimpression avant l’expiration de ce délai. Dans ce dernier cas je vous accorde la propriété entière moyennant dix pour cent sur toutes les éditions qui suivraient la présente." Mais c’est l’étonnante profession de foi du 15 mars 1892, déjà éditée en 1927 par Léon Deffoux, qui nous donne le degré de connivence de ces deux lettrés malmenés “par ce temps de persécution littéraire”. Son Cycle patibulaire doit paraître à 200 ex. sans réclame : "(…) Ce livre est une œuvre de bonté, de compréhension et d’art, dans ce que ce mot a de plus absolu [souligné 2 fois], de plus humain. Certes plus d’une page pousse de furieux cris de révolte mais elles sont l’écho de toutes les souffrances ambiantes. Et l’artiste est le devin, le précurseur des grandes voix, des irrésistibles revendications qui couvent dans les masses, dans les enfers du siècle. Un jour viendra où on rendra à la seule nature [souligné 2 fois] le culte qu’elle mérite et où il n’y aura plus de proscrits, plus de parias, plus de malfaiteurs conventionnels et déclarés tels par un préjugé social.” Le but est "d’intéresser [et non “intégrer”, Kies] à ces patients, à ces victimes, aberrés, déclassés, incompris, ceux qui réclament trop vite l’intervention du gendarme [et non "gendarmes", Kies], du geolier et du pilori (…)”. Voir un autre extrait au n° 486.
Eekhoud, Georges QUATRE LETTRES AUTOGRAPHES SIGNÉES À L’ÉDITEUR HENRY KISTEMAECKERS, 1882-1892. 9 PAGES IN-8 SUR 3 DOUBLES FF. VERGÉ ET 1 F. QUADRILLÉ. Tout commence mal. Il lui écrit pour la 1ère fois, le 30 septembre 1882, sans le connaître personnellement, encouragé par son ami C. Lemonnier. Il sollicite la faveur d’être édité par le défenseur de l’école naturaliste, et lui propose, sans le nommer, son futur Kees Doorik, scènes du polder anversois : "(…) J’y dépeins les paysans tels que je les ai vus dans leurs intérieurs et dans leurs Kermesses. (…) Je ne me cache pas que votre bon accueil [et non "conseil", Kies] déciderait du succès de ce roman, et que vous êtes le seul éditeur littéraire que la Belgique possède en ce moment". Or le livre sera édité par un autre, car Kistemaeckers garde un mauvais souvenir des critiques d’Eekhoud dans le Précurseur et de ses collègues à L’Etoile belge. Il lui en fait clairement part, la réponse de l’écrivain du 4 octobre étant explicite : "(…) Je serais enchanté si vous pouviez vous départir en ma faveur de votre attitude d’ostracisme à l’égard de l’Etoile. Vous n’obligeriez pas un ingrat, je vous assure et vous pourriez me mettre à l’épreuve quand et comment vous le voudriez [et non "voudrez", Kies]. En attendant, je vous suis déjà très reconnaissant de l’idée flatteuse pour moi que vous exprimez sur la valeur de mes écrits. Vous êtes franc et généreux, Monsieur, et j’ai tout lieu de croire qu’aussi peu que vous m’avez gardé rancune de mon impolitesse d’antan, aussi peu vous me rendrez responsable des torts que l’Etoile eut à votre égard. Je le répète ces torts je serai prêt à les réparer aussi souvent que vous le désirerez". Kistemaeckers ne lui en tient pas rigueur et l’éditera souvent jusqu’en 1895. Ainsi dès le 5/5/1884, le contrat est en voie d’être signé pour les futures Kermesses (1886). Une lettre inédite en témoigne. Il lui autorise l’impression "et aussi la propriété dudit livre pendant deux ans, en langue française à moins toutefois que vous ayez fait une réimpression avant l’expiration de ce délai. Dans ce dernier cas je vous accorde la propriété entière moyennant dix pour cent sur toutes les éditions qui suivraient la présente." Mais c’est l’étonnante profession de foi du 15 mars 1892, déjà éditée en 1927 par Léon Deffoux, qui nous donne le degré de connivence de ces deux lettrés malmenés “par ce temps de persécution littéraire”. Son Cycle patibulaire doit paraître à 200 ex. sans réclame : "(…) Ce livre est une œuvre de bonté, de compréhension et d’art, dans ce que ce mot a de plus absolu [souligné 2 fois], de plus humain. Certes plus d’une page pousse de furieux cris de révolte mais elles sont l’écho de toutes les souffrances ambiantes. Et l’artiste est le devin, le précurseur des grandes voix, des irrésistibles revendications qui couvent dans les masses, dans les enfers du siècle. Un jour viendra où on rendra à la seule nature [souligné 2 fois] le culte qu’elle mérite et où il n’y aura plus de proscrits, plus de parias, plus de malfaiteurs conventionnels et déclarés tels par un préjugé social.” Le but est "d’intéresser [et non “intégrer”, Kies] à ces patients, à ces victimes, aberrés, déclassés, incompris, ceux qui réclament trop vite l’intervention du gendarme [et non "gendarmes", Kies], du geolier et du pilori (…)”. Voir un autre extrait au n° 486.
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