ESCHYLE. Aeschyli Tragoediae VII. Quae cùm omnes multo quàm antea castigatiores eduntur… S.l. [Genève], Henri Estienne, 1557, in-4°, maroquin rouge, filets dorés autour des plats, fer à la Toison d'or répété au centre et aux angles, dos à nerfs orné du même fer plusieurs fois répété, roulette dorée intérieure, tranches dorées sur marbrure (reliure ancienne). Première édition complète des oeuvres d'Eschyle en grec, et édition princeps complète de l'Agamemnon dont le texte était jusqu'alors amputé des deux tiers. Les éditions incomplètes d'Alde, de Robortel et de Turnèbe furent amendées par Henri II Estienne (1531-1598) grâce à des vers retrouvés dans le codex Laurentien F. de la bibliothèque du pape Paul II (Alexandre Farnèse) par le savant helléniste Pietro Vettori (1499-1585) qui les compléta à l'aide d'autres manuscrits avec le concours de ses élèves Bartolomeo Barbadoro et Girolamo Maeus. Le célèbre humaniste florentin Vettori, professeur d'éloquence grecque et latine et membre du Sénat de Florence, transmit à Estienne pour publication ses découvertes accompagnées de ses notes personnelles. Estienne établit son édition en consultant une quinzaine de manuscrits d'Eschyle conservés à Rome et à Naples, auxquels il ajouta ses propres observations en latin agrémentées de notes érudites (pp. 354-395), ce qui retarda la mise sous presse et ternit la relation entre les deux hommes. Henri Estienne était alors exilé avec sa famille à Genève, en raison de sa persécution par les théologiens de la Sorbonne pour les Bibles latines et grecques imprimées par son père, Robert. Ce dernier, nommé imprimeur royal pour le grec par François Ier en 1545, se vit confier les matrices des caractères grecs dits Grecs du roi, gravés par Claude Garamond sur le modèle fourni par le calligraphe royal Ange Vergèce. C'est à partir des matrices emportées à Genève dans son exil qu'Henri Estienne imprima la présente édition. Le recueil comprend les célèbres tragédies d'Eschyle : Les Suppliantes, Les Perses, Les Sept contre Thèbes, Prométhée enchaîné, ainsi que l'Orestie, fameuse trilogie composée d'Agamemnon, des Choéphores (lacunaire) et des Euménides. Impression en caractères dits Grecs du roi présentant deux tailles de fontes typographiques différentes. Exemplaire du baron de Longepierre, l'un des bibliophiles les plus raffinés de son temps dont le goût strict et épuré rompt avec celui de son époque. À l'âge de vingt-cinq et vingt-sept ans, ce collectionneur érudit fit publier sous l'anonymat ses traductions du grec au français des Poésies d'Anacréon et de Sapho (1684), des Idylles de Bion de Phlossa, de Moschos de Syracuse et de Théocrite (1686). Dimensions intérieures : 248 x 167 mm. Provenance : Philippe Desportes (1546-1606) avec son ex-libris manuscrit ; Henri-Louis Habert de Montmort (1600-1679), conseiller au Parlement de Paris, membre de l'Académie française et co-fondateur de l'Académie des sciences (avec sa signature manuscrite datée de 1639) ; Hilaire-Bernard de Requeleyne, baron de Longepierre (1659-1721), auteur dramatique, savant helléniste et distingué bibliophile ; Bibliothèque anonyme (Cat., Très beaux livres anciens, Versailles, 1972, n° 58). Schreiber, 145 ; Renouard, 116, n° 15 ; Adams, A265 ; Index Aureliensis, *100.917 ; Moeckli, 32 ; Hoffmann, I, 34-35 ; Brunet, I, 78 ; H. Omont, « I nventaire des grecs du roi en 1556 », in BSHP, 8 (1891), pp. 112-115 ; J. Dumoulin, « À propos des Grecs du roi », in Bulletin du bibliophile (juin 1898), 299-303, p. 301 ; I. de Conihout, « D u nouveau sur la bibliothèque de Philippe Desportes et sur sa disparition », in Jean Balsamo (dir.), Philippe Desportes (1546-1606). Paris, 2000, pp. 121- 145 (types 1 et 7 pour l'ex-libris manuscrit, page 124 ; n° 106 du catalogue pour l'exemplaire) ; Librarium, décembre 1973, p. 177 (pour les provenances avec reproduction) ; H. Cazes, « L 'intellectuel en procès : le cas Robert Estienne », in Renaissance et Réforme, XXIV, 4 (2000) pp. 95-114.
ESCHYLE. Aeschyli Tragoediae VII. Quae cùm omnes multo quàm antea castigatiores eduntur… S.l. [Genève], Henri Estienne, 1557, in-4°, maroquin rouge, filets dorés autour des plats, fer à la Toison d'or répété au centre et aux angles, dos à nerfs orné du même fer plusieurs fois répété, roulette dorée intérieure, tranches dorées sur marbrure (reliure ancienne). Première édition complète des oeuvres d'Eschyle en grec, et édition princeps complète de l'Agamemnon dont le texte était jusqu'alors amputé des deux tiers. Les éditions incomplètes d'Alde, de Robortel et de Turnèbe furent amendées par Henri II Estienne (1531-1598) grâce à des vers retrouvés dans le codex Laurentien F. de la bibliothèque du pape Paul II (Alexandre Farnèse) par le savant helléniste Pietro Vettori (1499-1585) qui les compléta à l'aide d'autres manuscrits avec le concours de ses élèves Bartolomeo Barbadoro et Girolamo Maeus. Le célèbre humaniste florentin Vettori, professeur d'éloquence grecque et latine et membre du Sénat de Florence, transmit à Estienne pour publication ses découvertes accompagnées de ses notes personnelles. Estienne établit son édition en consultant une quinzaine de manuscrits d'Eschyle conservés à Rome et à Naples, auxquels il ajouta ses propres observations en latin agrémentées de notes érudites (pp. 354-395), ce qui retarda la mise sous presse et ternit la relation entre les deux hommes. Henri Estienne était alors exilé avec sa famille à Genève, en raison de sa persécution par les théologiens de la Sorbonne pour les Bibles latines et grecques imprimées par son père, Robert. Ce dernier, nommé imprimeur royal pour le grec par François Ier en 1545, se vit confier les matrices des caractères grecs dits Grecs du roi, gravés par Claude Garamond sur le modèle fourni par le calligraphe royal Ange Vergèce. C'est à partir des matrices emportées à Genève dans son exil qu'Henri Estienne imprima la présente édition. Le recueil comprend les célèbres tragédies d'Eschyle : Les Suppliantes, Les Perses, Les Sept contre Thèbes, Prométhée enchaîné, ainsi que l'Orestie, fameuse trilogie composée d'Agamemnon, des Choéphores (lacunaire) et des Euménides. Impression en caractères dits Grecs du roi présentant deux tailles de fontes typographiques différentes. Exemplaire du baron de Longepierre, l'un des bibliophiles les plus raffinés de son temps dont le goût strict et épuré rompt avec celui de son époque. À l'âge de vingt-cinq et vingt-sept ans, ce collectionneur érudit fit publier sous l'anonymat ses traductions du grec au français des Poésies d'Anacréon et de Sapho (1684), des Idylles de Bion de Phlossa, de Moschos de Syracuse et de Théocrite (1686). Dimensions intérieures : 248 x 167 mm. Provenance : Philippe Desportes (1546-1606) avec son ex-libris manuscrit ; Henri-Louis Habert de Montmort (1600-1679), conseiller au Parlement de Paris, membre de l'Académie française et co-fondateur de l'Académie des sciences (avec sa signature manuscrite datée de 1639) ; Hilaire-Bernard de Requeleyne, baron de Longepierre (1659-1721), auteur dramatique, savant helléniste et distingué bibliophile ; Bibliothèque anonyme (Cat., Très beaux livres anciens, Versailles, 1972, n° 58). Schreiber, 145 ; Renouard, 116, n° 15 ; Adams, A265 ; Index Aureliensis, *100.917 ; Moeckli, 32 ; Hoffmann, I, 34-35 ; Brunet, I, 78 ; H. Omont, « I nventaire des grecs du roi en 1556 », in BSHP, 8 (1891), pp. 112-115 ; J. Dumoulin, « À propos des Grecs du roi », in Bulletin du bibliophile (juin 1898), 299-303, p. 301 ; I. de Conihout, « D u nouveau sur la bibliothèque de Philippe Desportes et sur sa disparition », in Jean Balsamo (dir.), Philippe Desportes (1546-1606). Paris, 2000, pp. 121- 145 (types 1 et 7 pour l'ex-libris manuscrit, page 124 ; n° 106 du catalogue pour l'exemplaire) ; Librarium, décembre 1973, p. 177 (pour les provenances avec reproduction) ; H. Cazes, « L 'intellectuel en procès : le cas Robert Estienne », in Renaissance et Réforme, XXIV, 4 (2000) pp. 95-114.
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