Manuscrit aut. «Un Sage: Alfred Vallette». S.l.n.d. (1935). 4 pp. in-4 sur papier jaune, des ratures et corrections. Précieux brouillon d'hommage à Alfred Vallette, dans lequel Fargue raconte ses débuts au Mercure de France. Texte chargé de souvenirs et d'émotions citant la plupart des noms de la littérature de l'époque avec Henri de Régnier, Jules Renard, Viélé-Griffin, Jarry, Pierre Louÿs, Paul Valéry etc. Fargue doit son entrée au Mercure de France à Alfred Vallette, avec la parution en 1896 de son premier article Pour la musique. Fargue raconte ses débuts: J'ai fait naturellement mes débuts, mes vrais débuts, au Mercure de France et la presque totalité de mon petit livre de vers «Pour la musique» édité en 1914 par la N.R.F., parut dans le n° du Mercure d'avril 1896. Je suis au lycée Henry IV, avec Alfred Jarry Nous venons de faire de concours littéraire de l'Echo de Paris. Nous cherchons à écrire dans les revues (...). Grace à leur collaboration à la petite revue L'Art littéraire, ils attirent l'attention de Vallette: Un jour, nous recevons une lettre d'Alfred Vallette directeur du Mercure de France qui nous demande d'aller le voir. Grosse émotion. A cette époque il y avait deux revues de jeunes importantes: le Mercure et l'Ermitage, qui s'étaient embarquées sur magnifiques galères du Symbolisme, comme disait Henri de Régnier. Notre rêve était d'y pénétrer. Nous nous y rendons le coeur battant (...). Vallette en veston et en pantoufles, nous ouvrit lui-même. C'était un homme trapu, replet, aux cheveux taillés court, à la moustache carrée (...). A propos de Jules Renard: Il nous reçut dans son petit salon, avec des compliments sérieux, motivés et pas trop de réserves. Il nous mit tout à fait à notre aise. Un bon sourire cordial le disputait à ce qu'il pouvait y avoir de sage, de désabusé, d'un peu triste sur son visage. Nous nous entretînmes «des graves sujets littéraires de l'heure». Il nous invita aux mardis du Mercure. On se réunissait au Mercure le mardi à la fin de la journée. Au bout d'une heure, le petit salon était devenu une tabagie. L'air était épais (...) on se voyait à peine et il fallait installer un appareil à absorber la fumée. On put ainsi voir autrement que comme des fantômes: Rémy de Gourmont qui commençait à se montrer le moins possible et se retirait dans la petite bibliothèque, Henri de Régnier (...), Viélé-Griffin (...) Jarry qui jouait aux saillies comme on joue aux osselets, Jean de Tinan et André Lebey, racés et fins, Pierre Louÿs un des plus jolis visages de l'époque, à la douce frange sur le front, à la voie comme satinée, habillé à la mode du temps, (...) tant d'autres, ceinturés au lasso par le grand rire de Rachilde ! (...) Mais il faudrait écrire une histoire du Mercure, et je veux simplement apporter ici l'hommage ému d'une très vieille amitié, et d'une véritable reconnaissance à un hommes juste et bon, qui accueillit mes premiers essais avec indulgence (...). Dans un encarté à la quatrième page, Fargue dresse une liste de noms de poètes et écrivains qui ont publié dans le Mercure, sans doute pour les faire figurer dans son article: à côté du nom de Paul Valéry il ajoute; Nerveux, la moustache en pointe de l'époque, déjà sa conversation aux larges coulées d'idées (...)
Manuscrit aut. «Un Sage: Alfred Vallette». S.l.n.d. (1935). 4 pp. in-4 sur papier jaune, des ratures et corrections. Précieux brouillon d'hommage à Alfred Vallette, dans lequel Fargue raconte ses débuts au Mercure de France. Texte chargé de souvenirs et d'émotions citant la plupart des noms de la littérature de l'époque avec Henri de Régnier, Jules Renard, Viélé-Griffin, Jarry, Pierre Louÿs, Paul Valéry etc. Fargue doit son entrée au Mercure de France à Alfred Vallette, avec la parution en 1896 de son premier article Pour la musique. Fargue raconte ses débuts: J'ai fait naturellement mes débuts, mes vrais débuts, au Mercure de France et la presque totalité de mon petit livre de vers «Pour la musique» édité en 1914 par la N.R.F., parut dans le n° du Mercure d'avril 1896. Je suis au lycée Henry IV, avec Alfred Jarry Nous venons de faire de concours littéraire de l'Echo de Paris. Nous cherchons à écrire dans les revues (...). Grace à leur collaboration à la petite revue L'Art littéraire, ils attirent l'attention de Vallette: Un jour, nous recevons une lettre d'Alfred Vallette directeur du Mercure de France qui nous demande d'aller le voir. Grosse émotion. A cette époque il y avait deux revues de jeunes importantes: le Mercure et l'Ermitage, qui s'étaient embarquées sur magnifiques galères du Symbolisme, comme disait Henri de Régnier. Notre rêve était d'y pénétrer. Nous nous y rendons le coeur battant (...). Vallette en veston et en pantoufles, nous ouvrit lui-même. C'était un homme trapu, replet, aux cheveux taillés court, à la moustache carrée (...). A propos de Jules Renard: Il nous reçut dans son petit salon, avec des compliments sérieux, motivés et pas trop de réserves. Il nous mit tout à fait à notre aise. Un bon sourire cordial le disputait à ce qu'il pouvait y avoir de sage, de désabusé, d'un peu triste sur son visage. Nous nous entretînmes «des graves sujets littéraires de l'heure». Il nous invita aux mardis du Mercure. On se réunissait au Mercure le mardi à la fin de la journée. Au bout d'une heure, le petit salon était devenu une tabagie. L'air était épais (...) on se voyait à peine et il fallait installer un appareil à absorber la fumée. On put ainsi voir autrement que comme des fantômes: Rémy de Gourmont qui commençait à se montrer le moins possible et se retirait dans la petite bibliothèque, Henri de Régnier (...), Viélé-Griffin (...) Jarry qui jouait aux saillies comme on joue aux osselets, Jean de Tinan et André Lebey, racés et fins, Pierre Louÿs un des plus jolis visages de l'époque, à la douce frange sur le front, à la voie comme satinée, habillé à la mode du temps, (...) tant d'autres, ceinturés au lasso par le grand rire de Rachilde ! (...) Mais il faudrait écrire une histoire du Mercure, et je veux simplement apporter ici l'hommage ému d'une très vieille amitié, et d'une véritable reconnaissance à un hommes juste et bon, qui accueillit mes premiers essais avec indulgence (...). Dans un encarté à la quatrième page, Fargue dresse une liste de noms de poètes et écrivains qui ont publié dans le Mercure, sans doute pour les faire figurer dans son article: à côté du nom de Paul Valéry il ajoute; Nerveux, la moustache en pointe de l'époque, déjà sa conversation aux larges coulées d'idées (...)
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