Beschreibung:

Georges Hugnet (1906-1974). [« Affaire Péret »] Très importante réunion de documents relatifs à l’agression de Hugnet par des surréalistes défendant la mémoire de Benjamin Péret. Environ 271 feuillets de diverses natures, tapuscrits ou entièrement autographes, de nombreux très abondamment corrigés. 1962-1963. En novembre 1962, Georges Hugnet fait paraître dans la revue Arts , dirigée par Jean Le Marchand, l'article "Georges Hugnet rend hommage dix ans après sa mort à Paul Éluard son ami" ( Arts , n° 891, 15-21 novembre 1962, p. 5) . Rendre hommage à l'activité de résistant de son ami est l'occasion pour Hugnet de fustiger en parallèle l'attitude d'un Benjamin Péret "pousse au crime" et "embusqué" qui, affront non digéré, publia en 1946 depuis Mexico, où il avait passé les années de guerre, un virulent Déshonneur des poètes , attaque en règle contre les poètes de l'ombre ayant pris part au recueil clandestin L'Honneur des poètes (1941), Georges Hugnet et Paul Éluard en tête. Ulcérés par la teneur de l'article de Hugnet, trois "néo-surréalistes", Vincent Bounoure, Jean Mayoux et Jean Schuster, s'introduisent chez Myrtille et Georges Hugnet dans la soirée du 28 novembre, et agressent ce dernier, le frappant jusqu'à évanouissement. Dès le lendemain, Hugnet porte plainte contre ses agresseurs (dont deux ont donné leur nom, et le dernier a opportunément fait tomber, dans la lutte, sa carte d'identité). S'ensuit une procédure judiciaire et médiatique qui entérine au grand jour la rupture de Hugnet avec le surréalisme, et en particulier avec André Breton "dictateur du surréalisme", dont ce remarquable ensemble donne un riche aperçu. « Ces zé lateurs de l ’automatisme ont la spontanéité à retardement, juste le temps nécessaire à la pré paration du mauvais coup … » Se mêlent ici des comptes-rendus d'audience (84 feuillets tapuscrits) ou copies dactylographiées très abondamment annotées par Hugnet, des copies des dépositions officielles, des lettres de Me Le Mee, avocat de Hugnet, se félicitant de l'issue du procès, des coupures de journaux relatives à l'affaire ou à ses suites, et de très nombreuses attestations ou copies d'attestations de diverses personnalités en faveur de Georges Hugnet et dénonçant la violence de l'agression que Myrtille et lui ont subie. Ces "témoins de moralité" ne sont autres que des voisins, le coiffeur de Hugnet, son médecin, mais également des personnages plus illustres parmi ses amis artistes et poètes: Cocteau, Ribemont-Dessaignes, Pierre Berger André Masson André Thirion Tzara, Zervos, etc. S'ajoutent également plus de 100 feuillets tapuscrits ou entièrement autographes, tous très largement raturés et corrigés par Georges Hugnet sur les suites à donner à cet incident: Dès le lendemain de l'agression, il écrit à Jean Le Marchand le texte "Pourquoi je porte plainte". Dans les mois qui suivent, il rédige deux virulents articles contre Breton, "Lettre à mes agresseurs" et "Considérations et commentaires suscités par la lecture du témoignage écrit d'André Breton". Il l'y juge responsable à la fois du déclin du mouvement surréaliste et, indirectement, de son agression : « En les défendant aujourd’hui vous vous dénoncez vous-mêmes. Si ce n’est pas vous qui les avez précisément dépêchés chez moi, vous les couvrez du moins de votre autorité. À l’intimidation physique succède ici l’intimidation morale. Votre témoignage dissipe tout simplement pour moi les derniers scrupules qui auraient pu m’interdire la révélation de tout ce que je sais et de dévoiler l’imposture que vous entretenez avec peine et sans éclat depuis plus de vingt ans, depuis qu’est mort le surréalisme que vous avez disqualifié en 1941… ». PASSIONNANTE RÉUNION DE DOCUMENTS OFFRANT UN REMARQUABLE APERÇU DE L'AFFAIRE QUI ÉBRANLA LE MILIEU LITTÉRAIRE DU DÉBUT DES ANNÉES 1960. Liste détaillée sur demande.