Beschreibung:

Gesner, Conrad DE RARIS HERBIS. [SUIVI, À PAGINATION CONTINUE, DE :] DESCRIPTIO MONTIS FRACTI SIVE MONTIS PILATI. [ET :] JEAN DU CHOUL. PILATI MONTIS IN GALLIA DESCRIPTIO. [ET :] IOANNIS RHELLECANI. MONS ALTISSIMUS IN BERNENSIUSM HELVETIORUM AGRO VERSIBUS HEROICIS DESCRIBITUR. TIGURI [ZÜRICH], APUD GESNEROS [1555]. Petit in-4 (210 x 140 mm). Demi-basane verte et papier marbré vert, dos lisse orné de filets à losanges, pièce rouge, tranches jaspées (Reliure du XVIIIe siècle). Charnières frottées. Un ex-libris lavé sur le titre. Très pâle mouillure dans la marge inférieure. C'est dans la foulée de l'immense succès du Thesaurus de remediis secretis paru à Zurich chez son cousin Andreas Gesner, et de la flambée d'intérêt pour la distillation des espèces végétales en quête de leurs vertus cachées, que Conrad Gesner publie son opuscule sur les plantes "lunaires", ou phosphorescentes. Très rare première édition de cet ouvrage que Gesner publie à compte d'auteur, imprimé ici aussi par Andreas Gesner. Elle est illustrée de 6 gravures sur bois dans le texte. Gesner accompagne son traité botanique de trois récits de montagne, dont sa relation de l'ascension du mont Pilate (Lucerne), la description du même mont par son ami naturaliste Jean Du Choul, fils de Guillaume, ainsi que le texte en vers de Jean Müller de Rhellikon (Johannes Rhellicanus) qui gravit le Stockhorn (Berne) en 1536, dédié à son compagnon de voyage Pierre Kunz de Berne. La relation de l'ascension du mont Pilate par Gesner est le premier livre consacré à "l'alpinisme". Si Pétrarque avait escaladé le mont Ventoux en 1336, Léonard de Vinci le mont Bo en 1511, et Joachim Vadianus, ami de Luther et Zwingli, le Gnepfstein en 1518, aucun d'eux n'en avaient raconté les ascensions. Gesner, amoureux des montagnes, désireux d'effectuer une ascension par an, inaugure en joignant à sa propre relation les observations de deux de ses contemporains une littérature montagnarde à la gloire de l'alpinisme pur. Celle-ci pourtant ne se développera vraiment qu'à la fin du XVIIIe siècle avec Saussure et ses émules. Précieuse provenance médicale ancienne des Antonins de Troyes, médecins des pestiférés, avec cet ex-libris sur le titre : "Ex libris Praecept[oriae] S[anc]ti Antonii Trecensis Catal[ogo] inscrip[tis]", de la Commanderie de l'Ordre de Saint-Antoine, à Troyes. Ordre hospitalier, les Antonins de Troyes soignaient les pauvres et les pestiférés depuis 1268 et avaient certainement en leur possession divers ouvrages sur les plantes médicinales, seule cure connue pour les malades de la peste. Cette commanderie fut dispersée en 1771. L'ex-libris fut probablement biffé à cette date, vraisemblablement par son nouveau possesseur dont le nom figure plus bas : Simon chirurg. -- Cachet encré E. T. Simon D. T. -- De la bibliothèque Jean Blondelet. Nissen BBI 699. -- Jouty et Odier, Dict. de la montagne, 2009, 337.