Guy DEBORD Correspondance à Jean-François-Martos, 1981-1990 A l'auteur de la désormais classique Histoire de l'Internationale Situationniste parue en 1989. Ensemble de 3 l.a.s. (4 p. in-4), 16 l.t.s. (28 p. in-4), 13 p.a.s., 19 cartes postales : le texte et le paratexte rassemblés, entremêlés. Guy Debord explique lui-même, avec humour, qu'à son écriture illisible il préfère le tapuscrit : " Excuse mon écriture de malade mental, très manifestement : je n'ai ici de machine à écrire, et on boit de bien bonnes choses ". Ces lettres permettent de compréhendre Debord de l'après I.S. On le voit aussi au quotidien prenant à bras le corps le réel, comme on y voit aussi sa stratégie dans les relations. Debord évoque la campagne pour la libération des prisonniers de Ségovie, la Pologne en révolte, l'Italie des Brigades Rouges (et la relation avec Gianfranco Sanguinetti), l'assassinat de Gérard Lebovici, la polémique contre l'Encyclopédie des Nuisances, Bernard Tapie, Bertrand Delcour, le mouvement lycéen de 1986, sa Société du spectacle et, bien sûr, l'histoire en général de l'Internationale Situationniste. Cette correspondance a été la première à être publiée, en 1998 - et à être interdite. En effet, les Éditions Fayard ayant acheté à Alice Debord les droits pour une Correspondance complète à paraître, elles voyaient mal un autre éditeur en publier une partie. Martos avança que Guy Debord et les Situationnistes publiaient toujours leurs textes sans copyright (comme Brecht le disait, " toute chose appartient à qui l'améliore "), mais il n'en dut pas moins retirer son opus des librairies. Nous citons certaines des lettres, par ordre chronologique : - 5 mai 1981. Annonce la sortie de son dernier film In Girum Imus Nocte Et Consumimur Igni pour le 6 mai, il ne passera que pendant un temps fort bref. Demande qu'on lui envoie des exemplaires de la carte " Négation de la négation ". / - 24 juillet 1981. Sur l'éclatement du groupe espagnol et de ses suites, règlements de comptes et opposition interne, son amitié passée avec Gianfranco Sanguinetti par rapport à celle de Martos à ce moment et les dangers : " j'ai été ami de Gianfranco. Je ne voudrais pas, des années après, décourager ceux qui se trouvent être en ce moment ses amis, en leur exposant tout ce que j'en sais et tout ce que j'en pense. En même temps je voulais te mettre en garde contre certains dangers, dont je ne peux plus savoir à quel point Gianfranco les connaît ou se refuse de les connaître. " / - 29 août 1981. Sur Sanguinetti et son influence manipulatrice sur les acteurs du groupe : Sanguinetti ne veut pas répondre aux questions brûlantes qui sont posées. Parle de provocation quand la critique est élogieuse : " une provocation se profile dans... l'article de la Quinzaine Littéraire. Si tu as vu mon dernier film, tu sais à quel point ces éloges sont immérités et d'une exagération vraiment ridicule. Voudrait-on maintenant me faire passer pour un artiste ? Et même un artiste de gauche ? " / - 3 déc. 1981 Carte postale, Lisbonne, vue de l'ascenseur de St Justa. Annoté : " Que viva España ! Guy. " / - Chansons populaires détournées par G. Debord, grandes ratures et ajouts au stylo bille noir : " Canción del Olivado / El Pronunciamiento del Enero de 1981 / Canción para los Obreros de la S.E.A.T. que estan presos en Segovia / La cancion de Gabriel Botifoll Gomez ". / - 10 janv. 1982. Sur la répression en Pologne : " c'est la première fois depuis le 13 décembre que je lis une déclaration véridique sur la répression en Pologne ; et je suis content que ça vienne de toi. Jamais le massif mensonge spectaculaire n'était allé aussi loin, à propos des faits et dans toutes les interprétations. - Tous les pouvoirs souhaitent que les ouvriers polonais crèvent au plus vite ". Le félicite pour le détournement d'Ubu sur l'affiche. Sur le milieu situationniste parisien : " ni l'Espagne ni la Pologne n'intéressent tous ces voyeurs et revendeurs de ragots ". Sait Martos isolé de ce milieu : " je pense
Guy DEBORD Correspondance à Jean-François-Martos, 1981-1990 A l'auteur de la désormais classique Histoire de l'Internationale Situationniste parue en 1989. Ensemble de 3 l.a.s. (4 p. in-4), 16 l.t.s. (28 p. in-4), 13 p.a.s., 19 cartes postales : le texte et le paratexte rassemblés, entremêlés. Guy Debord explique lui-même, avec humour, qu'à son écriture illisible il préfère le tapuscrit : " Excuse mon écriture de malade mental, très manifestement : je n'ai ici de machine à écrire, et on boit de bien bonnes choses ". Ces lettres permettent de compréhendre Debord de l'après I.S. On le voit aussi au quotidien prenant à bras le corps le réel, comme on y voit aussi sa stratégie dans les relations. Debord évoque la campagne pour la libération des prisonniers de Ségovie, la Pologne en révolte, l'Italie des Brigades Rouges (et la relation avec Gianfranco Sanguinetti), l'assassinat de Gérard Lebovici, la polémique contre l'Encyclopédie des Nuisances, Bernard Tapie, Bertrand Delcour, le mouvement lycéen de 1986, sa Société du spectacle et, bien sûr, l'histoire en général de l'Internationale Situationniste. Cette correspondance a été la première à être publiée, en 1998 - et à être interdite. En effet, les Éditions Fayard ayant acheté à Alice Debord les droits pour une Correspondance complète à paraître, elles voyaient mal un autre éditeur en publier une partie. Martos avança que Guy Debord et les Situationnistes publiaient toujours leurs textes sans copyright (comme Brecht le disait, " toute chose appartient à qui l'améliore "), mais il n'en dut pas moins retirer son opus des librairies. Nous citons certaines des lettres, par ordre chronologique : - 5 mai 1981. Annonce la sortie de son dernier film In Girum Imus Nocte Et Consumimur Igni pour le 6 mai, il ne passera que pendant un temps fort bref. Demande qu'on lui envoie des exemplaires de la carte " Négation de la négation ". / - 24 juillet 1981. Sur l'éclatement du groupe espagnol et de ses suites, règlements de comptes et opposition interne, son amitié passée avec Gianfranco Sanguinetti par rapport à celle de Martos à ce moment et les dangers : " j'ai été ami de Gianfranco. Je ne voudrais pas, des années après, décourager ceux qui se trouvent être en ce moment ses amis, en leur exposant tout ce que j'en sais et tout ce que j'en pense. En même temps je voulais te mettre en garde contre certains dangers, dont je ne peux plus savoir à quel point Gianfranco les connaît ou se refuse de les connaître. " / - 29 août 1981. Sur Sanguinetti et son influence manipulatrice sur les acteurs du groupe : Sanguinetti ne veut pas répondre aux questions brûlantes qui sont posées. Parle de provocation quand la critique est élogieuse : " une provocation se profile dans... l'article de la Quinzaine Littéraire. Si tu as vu mon dernier film, tu sais à quel point ces éloges sont immérités et d'une exagération vraiment ridicule. Voudrait-on maintenant me faire passer pour un artiste ? Et même un artiste de gauche ? " / - 3 déc. 1981 Carte postale, Lisbonne, vue de l'ascenseur de St Justa. Annoté : " Que viva España ! Guy. " / - Chansons populaires détournées par G. Debord, grandes ratures et ajouts au stylo bille noir : " Canción del Olivado / El Pronunciamiento del Enero de 1981 / Canción para los Obreros de la S.E.A.T. que estan presos en Segovia / La cancion de Gabriel Botifoll Gomez ". / - 10 janv. 1982. Sur la répression en Pologne : " c'est la première fois depuis le 13 décembre que je lis une déclaration véridique sur la répression en Pologne ; et je suis content que ça vienne de toi. Jamais le massif mensonge spectaculaire n'était allé aussi loin, à propos des faits et dans toutes les interprétations. - Tous les pouvoirs souhaitent que les ouvriers polonais crèvent au plus vite ". Le félicite pour le détournement d'Ubu sur l'affiche. Sur le milieu situationniste parisien : " ni l'Espagne ni la Pologne n'intéressent tous ces voyeurs et revendeurs de ragots ". Sait Martos isolé de ce milieu : " je pense
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