Daphnis et Chloé. Huile sur toile. 97 x 145 cm. Signée et datée sur le rocher: Frontier, 1749. Le tableau que nous présentons est une redécouverte importante de Jean-Charles Frontier, peintre rare, délicat, grand décorateur, mais aussi grand oublié de l'histoire de l'ar t français du XVIIIe siècle. Mis à part son morceau de réception à l'Académie Royale, Vulcain enchaînant Prométhée sur les ordres de Jupiter (cf. illustration), il s'agit du seul tableau connu de l'artiste de sujet mythologique. On retrouve la touche fluide, énergique et spontanée ainsi que le dessin serpentin qui fit son succès. Les premières années - Rome Frontier commence son apprentissage chez Claude-Guy Hallé (1652-1736), un des artistes que Louis XIV fit oeuvrer à Versailles, Trianon et Meudon. Il remporte le Prix de Rome en 1728 avec Ezechias extirpant l'idolatrie de son royaume (tableau aujourd'hui perdu). Frontier arrive à l'Académie de France, à Rome, le 20 novembre 1733 et est accueilli avec bienveillance par le directeur d'alors Nicolas Vleughels (1668-1737), qui dit de lui au duc d'Antin (1665-1736), surintendant des Bâtiments du Roi: «Frontier pourra devenir un bon sujet, je vis dernièrement une pensée de lui, qui promet; nous aurons dans la suite l'oeil sur l'exécution, et je ferai mon possible pour qu'il profite du talent que la nature lui a donné. Je lui montrerai plus que je ne peux faire; mais on dit toujours, et on voit, mieux qu'on ne peut exécuter». Ces premiers travaux connus sont des copies de Raphaël (1483-1520), mais aussi de Giovanni Bellini (1425- 1513), ce qui est rare pour l'époque: le goût n'étant pas aux peintres dits «primitifs». A l'Académie, il fréquente Trémolières (1703-1739), Blanchet (1701-1772), Noël Hallé (1711-1781) et Jean- François de Troy (1679-1752), mais se lie par ticulièrement avec Subleyras (1699-1749). D'ailleurs, Frontier exécute pour le duc de Saint-Aignan (1684-1776), ambassadeur de France à Rome, un tableau allégorique La Religion (aujourd'hui perdu) dont le pendant est La Justice de Subleyras (Musée Thomas-Henry, Cherbourg, inv. 835.148). Vleughels, qui n'a vu que le dessin préparatoire, estime que l'oeuvre finale «sûrement deviendra une grande chose». Le retour de Rome - L yon - L'Académie Frontier quitte Rome en 1739. On suppose que sur le chemin pour Paris, Frontier s'arrête à Lyon et y rencontre des commanditaires, qui le solliciteront quelques années plus tard. Son activité lyonnaise est attestée dès 1743: on sait qu'il réalise un Moïse et le serpent d'airain pour l'église Sainte-Croix (oeuvre actuellement à l'église Sainte-Blandine); ainsi qu'une Nativité au bénéfice de Saint-Bruno des Chartreux, qu'il expose au Salon de 1745, (Musée de Grenoble, inv. MG431). Ses autres commandes lyonnaises ne sont pas datables: un cycle de six tableaux pour les Prémontrés de la Croix- Rousse (localisation actuelle inconnue); un David jouant de la Harpe pour Saint-Antoine et des dessus de portes allégoriques pour l'Hôtel-Dieu. Frontier mène, dans un premier temps, une carrière entre Paris et Lyon. Il est agrée à l'Académie Royale en 1744 et présente dans la foulée son Vulcain enchaînant Prométhée sur les ordres de Jupiter, qui lui vaut la «réception». En 1751, son Jésus Christ au milieu des Docteurs, présenté au Salon, est acquis par l'église Saint-Sulpice (localisation actuelle inconnue). Il accède au rang d' «Adjoint à Professeur», en 1752. L'Ecole Royale de dessins de L yon Frontier s'installe définitivement à Lyon, en 1756, lorsqu'il est sollicité par l'abbé de Lacroix, grand vicaire du Diocèse de Lyon, qui a depuis plusieurs années le projet d'instituer une Académie de Dessin, dont il veut confier la direction à notre peintre. L'institution ouvre ses portes en janvier 1757, avec les encouragements du marquis de Marigny (1727-1781), surintendant des Bâtiments du Roi, et du duc de Villeroy (1695-1766), gouverneur du Lyonnais. Parmi les professeurs sous la direction de Frontier, on trouve le portraitiste Donat Nono
Daphnis et Chloé. Huile sur toile. 97 x 145 cm. Signée et datée sur le rocher: Frontier, 1749. Le tableau que nous présentons est une redécouverte importante de Jean-Charles Frontier, peintre rare, délicat, grand décorateur, mais aussi grand oublié de l'histoire de l'ar t français du XVIIIe siècle. Mis à part son morceau de réception à l'Académie Royale, Vulcain enchaînant Prométhée sur les ordres de Jupiter (cf. illustration), il s'agit du seul tableau connu de l'artiste de sujet mythologique. On retrouve la touche fluide, énergique et spontanée ainsi que le dessin serpentin qui fit son succès. Les premières années - Rome Frontier commence son apprentissage chez Claude-Guy Hallé (1652-1736), un des artistes que Louis XIV fit oeuvrer à Versailles, Trianon et Meudon. Il remporte le Prix de Rome en 1728 avec Ezechias extirpant l'idolatrie de son royaume (tableau aujourd'hui perdu). Frontier arrive à l'Académie de France, à Rome, le 20 novembre 1733 et est accueilli avec bienveillance par le directeur d'alors Nicolas Vleughels (1668-1737), qui dit de lui au duc d'Antin (1665-1736), surintendant des Bâtiments du Roi: «Frontier pourra devenir un bon sujet, je vis dernièrement une pensée de lui, qui promet; nous aurons dans la suite l'oeil sur l'exécution, et je ferai mon possible pour qu'il profite du talent que la nature lui a donné. Je lui montrerai plus que je ne peux faire; mais on dit toujours, et on voit, mieux qu'on ne peut exécuter». Ces premiers travaux connus sont des copies de Raphaël (1483-1520), mais aussi de Giovanni Bellini (1425- 1513), ce qui est rare pour l'époque: le goût n'étant pas aux peintres dits «primitifs». A l'Académie, il fréquente Trémolières (1703-1739), Blanchet (1701-1772), Noël Hallé (1711-1781) et Jean- François de Troy (1679-1752), mais se lie par ticulièrement avec Subleyras (1699-1749). D'ailleurs, Frontier exécute pour le duc de Saint-Aignan (1684-1776), ambassadeur de France à Rome, un tableau allégorique La Religion (aujourd'hui perdu) dont le pendant est La Justice de Subleyras (Musée Thomas-Henry, Cherbourg, inv. 835.148). Vleughels, qui n'a vu que le dessin préparatoire, estime que l'oeuvre finale «sûrement deviendra une grande chose». Le retour de Rome - L yon - L'Académie Frontier quitte Rome en 1739. On suppose que sur le chemin pour Paris, Frontier s'arrête à Lyon et y rencontre des commanditaires, qui le solliciteront quelques années plus tard. Son activité lyonnaise est attestée dès 1743: on sait qu'il réalise un Moïse et le serpent d'airain pour l'église Sainte-Croix (oeuvre actuellement à l'église Sainte-Blandine); ainsi qu'une Nativité au bénéfice de Saint-Bruno des Chartreux, qu'il expose au Salon de 1745, (Musée de Grenoble, inv. MG431). Ses autres commandes lyonnaises ne sont pas datables: un cycle de six tableaux pour les Prémontrés de la Croix- Rousse (localisation actuelle inconnue); un David jouant de la Harpe pour Saint-Antoine et des dessus de portes allégoriques pour l'Hôtel-Dieu. Frontier mène, dans un premier temps, une carrière entre Paris et Lyon. Il est agrée à l'Académie Royale en 1744 et présente dans la foulée son Vulcain enchaînant Prométhée sur les ordres de Jupiter, qui lui vaut la «réception». En 1751, son Jésus Christ au milieu des Docteurs, présenté au Salon, est acquis par l'église Saint-Sulpice (localisation actuelle inconnue). Il accède au rang d' «Adjoint à Professeur», en 1752. L'Ecole Royale de dessins de L yon Frontier s'installe définitivement à Lyon, en 1756, lorsqu'il est sollicité par l'abbé de Lacroix, grand vicaire du Diocèse de Lyon, qui a depuis plusieurs années le projet d'instituer une Académie de Dessin, dont il veut confier la direction à notre peintre. L'institution ouvre ses portes en janvier 1757, avec les encouragements du marquis de Marigny (1727-1781), surintendant des Bâtiments du Roi, et du duc de Villeroy (1695-1766), gouverneur du Lyonnais. Parmi les professeurs sous la direction de Frontier, on trouve le portraitiste Donat Nono
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