Jean DUBUFFET (1901-1985) peintre. 7 L.A.S., 4 L.S. et 11 notes autographes (une signée), [1948]-1960 et s.d., à Sibille Boffard ; 23 pages formats divers, 2 à son en-tête. On joint la carte postale en fac-similé pour l’exposition de l’Art Brut chez René Drouin (11 octobre 1949) ; le prospectus sur papier rose pour l’exposition de La Métromanie (4 février 1950, petite déchirure) ; 2 l.a.s. de Lili Dubuffet, et une l.a.s. d’Alexandre Vialatte (1964), à Sibille ; une photographie de groupe avec Dubuffet et Sibille (contretype) ; plus divers documents. Bel ensemble à sa voisine et amie la tisseuse Sibille Boffard. [Sibille Boffard, « petite bonne femme de rien du tout mais sacré personnage », avait un atelier de tissage dans la cour du 89 de la rue de Vaugirard ; Dubuffet avait son atelier presque en face au 114 bis. « Elle devint une sorte de secrétaire à tout faire, se chargeant de ses courses, du classement de sa production, lui procurant des tonnes de vieux bottins dont il se servait pour essuyer ses pinceaux ou plutôt les objets incongrus qui en tenaient lieu, courant les asiles à la recherche de dessins d’aliénés pour son musée de l’art brut » (Walter Lewino).] El Goléa 23 janvier [1948]. « Chaleureux et amicaux souvenirs à vous et à Alexandre Vialatte et nos amis Delorme, et Lemaître, et Lévino et Pelletier, et gentils aubergistes Pierre et madame […] Il fait ici extrêmement froid. Qui s’attend à trouver ici de la chaleur se méprend affreusement. On vit enveloppé dans l’ample et lourd burnous, qui prive de l’usage des bras, et le capuchon empêche de voir, et de bouger la tête. La population vit le cul collé au sable, attend. Le sable est partout historié d’empreintes et de signes. Traces de culs, traces de pas, d’écritures et de manipulations, crottes, noyaux et débris, dans quoi on lit et regarde à longueur de temps, sans quoi on se dissout comme sucre en café »… El Goléa 22 avril [1949]. « Les voyages sont comme la chasse aux oiseaux des marais – consistent en longs temps fastidieux, désagréments et contrariétés – que récompensent de temps en temps quelque bonne prise. Les voyages en pays très inconfortables pour le corps et pour l’esprit ont cet avantage sur les autres qu’ils font mieux aimer le retour. Nous attendons depuis plusieurs jours un car »… Paris dimanche 15 mai 1949. Une solution qui contenterait tout le monde : « On pourrait instituer deux sortes de mariages. Un mariage de modèle courant qu’on peut en cas de besoin divorcer facilement ; et plus un autre rigoureusement indivorçable pour les risque-tout »… Lundi matin. Enthousiasme après un festin ; il y a longtemps qu’il ne s’était si bien amusé. « Et ce courant de vive amitié établi entre les cinq convives, comme c’était bon. Votre amie madame Teuzé, ma par alliance compatriote, très spirituelle et très attachante femme, saluez-la bien de ma part je vous prie. J’ai la plus vive amitié pour Bissière et pour Vialatte. […] Tout cela est inoubliable et au nombre des meilleurs moments de ma vie »… Mercredi [début 1954]. Il lui demande de « prêter une petite gouache grise de moi que vous avez, qui représente un homme reniflant un œillet, pour une exposition qui va se tenir au Cercle Volney […] Elle est organisée par René Drouin »… Vendredi 11 mars [1955]. Il remet à sa concierge des fournitures pour dessin destinées à Berthomier et Costa [internés à Ville-Évrard], et trace un plan pour aider à retrouver le pavillon de Mme Bataille à l’hôpital de Ville-Évrard… Plus un feuillet dactylographié des « Démarches en cours à l’Hôpital de Ville-Evrard » : noms de membres du personnel soignant ou de patients, en vue de recueillir des échantillons d’art brut… Lundi, remerciant pour des annuaires qui lui seront « très utiles. Je suis interrompu pour l’heure dans mes travaux par un lumbago de la pire espèce qui me tient à la maison dans sa pince de crabe. […] Je ne savais pas que Vialatte avait cette bonne affaire. Tant mieux ! Il a donc sans doute publié un livre »… Mercredi
Jean DUBUFFET (1901-1985) peintre. 7 L.A.S., 4 L.S. et 11 notes autographes (une signée), [1948]-1960 et s.d., à Sibille Boffard ; 23 pages formats divers, 2 à son en-tête. On joint la carte postale en fac-similé pour l’exposition de l’Art Brut chez René Drouin (11 octobre 1949) ; le prospectus sur papier rose pour l’exposition de La Métromanie (4 février 1950, petite déchirure) ; 2 l.a.s. de Lili Dubuffet, et une l.a.s. d’Alexandre Vialatte (1964), à Sibille ; une photographie de groupe avec Dubuffet et Sibille (contretype) ; plus divers documents. Bel ensemble à sa voisine et amie la tisseuse Sibille Boffard. [Sibille Boffard, « petite bonne femme de rien du tout mais sacré personnage », avait un atelier de tissage dans la cour du 89 de la rue de Vaugirard ; Dubuffet avait son atelier presque en face au 114 bis. « Elle devint une sorte de secrétaire à tout faire, se chargeant de ses courses, du classement de sa production, lui procurant des tonnes de vieux bottins dont il se servait pour essuyer ses pinceaux ou plutôt les objets incongrus qui en tenaient lieu, courant les asiles à la recherche de dessins d’aliénés pour son musée de l’art brut » (Walter Lewino).] El Goléa 23 janvier [1948]. « Chaleureux et amicaux souvenirs à vous et à Alexandre Vialatte et nos amis Delorme, et Lemaître, et Lévino et Pelletier, et gentils aubergistes Pierre et madame […] Il fait ici extrêmement froid. Qui s’attend à trouver ici de la chaleur se méprend affreusement. On vit enveloppé dans l’ample et lourd burnous, qui prive de l’usage des bras, et le capuchon empêche de voir, et de bouger la tête. La population vit le cul collé au sable, attend. Le sable est partout historié d’empreintes et de signes. Traces de culs, traces de pas, d’écritures et de manipulations, crottes, noyaux et débris, dans quoi on lit et regarde à longueur de temps, sans quoi on se dissout comme sucre en café »… El Goléa 22 avril [1949]. « Les voyages sont comme la chasse aux oiseaux des marais – consistent en longs temps fastidieux, désagréments et contrariétés – que récompensent de temps en temps quelque bonne prise. Les voyages en pays très inconfortables pour le corps et pour l’esprit ont cet avantage sur les autres qu’ils font mieux aimer le retour. Nous attendons depuis plusieurs jours un car »… Paris dimanche 15 mai 1949. Une solution qui contenterait tout le monde : « On pourrait instituer deux sortes de mariages. Un mariage de modèle courant qu’on peut en cas de besoin divorcer facilement ; et plus un autre rigoureusement indivorçable pour les risque-tout »… Lundi matin. Enthousiasme après un festin ; il y a longtemps qu’il ne s’était si bien amusé. « Et ce courant de vive amitié établi entre les cinq convives, comme c’était bon. Votre amie madame Teuzé, ma par alliance compatriote, très spirituelle et très attachante femme, saluez-la bien de ma part je vous prie. J’ai la plus vive amitié pour Bissière et pour Vialatte. […] Tout cela est inoubliable et au nombre des meilleurs moments de ma vie »… Mercredi [début 1954]. Il lui demande de « prêter une petite gouache grise de moi que vous avez, qui représente un homme reniflant un œillet, pour une exposition qui va se tenir au Cercle Volney […] Elle est organisée par René Drouin »… Vendredi 11 mars [1955]. Il remet à sa concierge des fournitures pour dessin destinées à Berthomier et Costa [internés à Ville-Évrard], et trace un plan pour aider à retrouver le pavillon de Mme Bataille à l’hôpital de Ville-Évrard… Plus un feuillet dactylographié des « Démarches en cours à l’Hôpital de Ville-Evrard » : noms de membres du personnel soignant ou de patients, en vue de recueillir des échantillons d’art brut… Lundi, remerciant pour des annuaires qui lui seront « très utiles. Je suis interrompu pour l’heure dans mes travaux par un lumbago de la pire espèce qui me tient à la maison dans sa pince de crabe. […] Je ne savais pas que Vialatte avait cette bonne affaire. Tant mieux ! Il a donc sans doute publié un livre »… Mercredi
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