"Le Palassou de Palassou" PALASSOU (Pierre-Bernard-de) Essai sur la Minéralogie des Monts-Pyrénées. Paris, Didot Jeune, 1784. In-4 : XVI, 306pp. [...] puis p. 299 à 328. (le texte est complet mais l'auteur a ici changé le cahier de l'édition de 1784 par celui de l'édition de 1781) ; 12 planches hors texte (manquent les 8 cartes, une grande partie des marges découpées en tout ou en partie). Broché. tel quel de l'époque, couverture bleue, protégé par un double emboitage veau fauve (Dressayre), titre, palettes et fleurons dorés. Exemplaire de travail à grandes marges. Exemplaire précieux et vénérable relique puisqu'il s'agit de l'exemplaire de l'auteur qui était truffés de notes marginales dans le but d'être publié dans une troisième édition. La Note introductive manuscrite de Palassou collée sur la garde ne laisse aucun doute sur ses intentions : "L'Auteur de l'Essai sur la Minéralogie des Monts Pyrénées désire que cet ouvrage soit réimprimé sans aucun changemens, enfin comme il le fut en 1784, sans y rien rajouter, ni supprimer". Dans les "Preuves" insérées à la fin des "Observations sur l'histoire Naturelle la Vallée d'Aspe" de 1828 (voir ci-dessus le manuscrit de ces "preuves") il dit :"Mais comme je me propose de publier une 3ème édition de cet ouvrage entièrement conforme à celle de 1784..." Alors pourquoi cet ouvrage est-il amputé de ses précieuses notes marginales ? Plusieurs raisons sans doute : d'abord il tient à ne rien rajouter à celle de 1784 bien qu'il ait truffé ses marges de commentaires. Les pionniers s'exposent fatalement à la critique et republier l'"Essai" après Pasumot, Dietrich, Ramond et Charpentier c'est remettre en avant le premier des livres et dire "n'oubliez pas qui le premier à dit ceci ou cela". Vieux, fatigué, atteint de cécité, ayant passé les dernières années à se justifier de l'intérêt de ses recherches, il y a aussi dans cet acte de mutilation un renoncement au combat : déposer les armes, une dernière sagesse : republiez tel quel pour me laisser une place dans l'histoire, cela suffira. Et enfin, c'est peut-être Arbanère qui aura le mot de la fin et l'explication à tout cela et citant Palassou lors de sa visite au vénérable minéralogiste : "Plus j'étudie, plus je me sens ignorant. Ma vie n'a été qu'une chaine de conjectures vaines et d'analyses infructueuse. Si je revenais à la jeunesse avec mes connaissances actuelles, je jetterais au feu livres et papiers, et j'abjurerais l'étude des Sciences comme décevante et vaine. Un voile épais est étendu sur la nature ; et nous ne pourrons jamais le soulever" (Arbanère Tableau des Pyrénées Françaises, 1828 p. 251-252). Une chance que cet ouvrage n'ait pas terminé au feu !
"Le Palassou de Palassou" PALASSOU (Pierre-Bernard-de) Essai sur la Minéralogie des Monts-Pyrénées. Paris, Didot Jeune, 1784. In-4 : XVI, 306pp. [...] puis p. 299 à 328. (le texte est complet mais l'auteur a ici changé le cahier de l'édition de 1784 par celui de l'édition de 1781) ; 12 planches hors texte (manquent les 8 cartes, une grande partie des marges découpées en tout ou en partie). Broché. tel quel de l'époque, couverture bleue, protégé par un double emboitage veau fauve (Dressayre), titre, palettes et fleurons dorés. Exemplaire de travail à grandes marges. Exemplaire précieux et vénérable relique puisqu'il s'agit de l'exemplaire de l'auteur qui était truffés de notes marginales dans le but d'être publié dans une troisième édition. La Note introductive manuscrite de Palassou collée sur la garde ne laisse aucun doute sur ses intentions : "L'Auteur de l'Essai sur la Minéralogie des Monts Pyrénées désire que cet ouvrage soit réimprimé sans aucun changemens, enfin comme il le fut en 1784, sans y rien rajouter, ni supprimer". Dans les "Preuves" insérées à la fin des "Observations sur l'histoire Naturelle la Vallée d'Aspe" de 1828 (voir ci-dessus le manuscrit de ces "preuves") il dit :"Mais comme je me propose de publier une 3ème édition de cet ouvrage entièrement conforme à celle de 1784..." Alors pourquoi cet ouvrage est-il amputé de ses précieuses notes marginales ? Plusieurs raisons sans doute : d'abord il tient à ne rien rajouter à celle de 1784 bien qu'il ait truffé ses marges de commentaires. Les pionniers s'exposent fatalement à la critique et republier l'"Essai" après Pasumot, Dietrich, Ramond et Charpentier c'est remettre en avant le premier des livres et dire "n'oubliez pas qui le premier à dit ceci ou cela". Vieux, fatigué, atteint de cécité, ayant passé les dernières années à se justifier de l'intérêt de ses recherches, il y a aussi dans cet acte de mutilation un renoncement au combat : déposer les armes, une dernière sagesse : republiez tel quel pour me laisser une place dans l'histoire, cela suffira. Et enfin, c'est peut-être Arbanère qui aura le mot de la fin et l'explication à tout cela et citant Palassou lors de sa visite au vénérable minéralogiste : "Plus j'étudie, plus je me sens ignorant. Ma vie n'a été qu'une chaine de conjectures vaines et d'analyses infructueuse. Si je revenais à la jeunesse avec mes connaissances actuelles, je jetterais au feu livres et papiers, et j'abjurerais l'étude des Sciences comme décevante et vaine. Un voile épais est étendu sur la nature ; et nous ne pourrons jamais le soulever" (Arbanère Tableau des Pyrénées Françaises, 1828 p. 251-252). Une chance que cet ouvrage n'ait pas terminé au feu !
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