Les Fenêtres. [in: R. Delaunay]. Paris, André Marty, [novembre 1912]. Grand in-4 de (16) ff. montés sur onglets; cartonnage moderne à la Bradel de papier gaufré, couvertures conservées. Édition originale. Le catalogue, exécuté d'après la maquette de Sonia Delaunay dénote un grand raffinement. Le poème de Guillaume Apollinaire est imprimé sur papier simili Japon jaune d'or. Il précède la reproduction de onze tableaux du peintre Robert Delaunay dont un en couleurs, montés sur papier fort violet. Il a été publié à l'occasion de l'exposition des oeuvres de Robert Delaunay à Berlin, à la galerie Der Sturm (17 janvier-20 février 1913). Apollinaire accompagna le peintre en Allemagne afin de participer aux préparatifs de l'exposition qui réunissait non seulement Delaunay mais aussi Ardengo Soffici et Julie Baum. Le poète y donna une conférence le 18 janvier. À cette occasion, il rencontra Herwarth Walden, le directeur de la galerie et de la revue Der Sturm et lui recommanda, entre autres, un jeune peintre de ses amis, Marc Chagall ce dernier exposa trois tableaux au premier Salon d'automne qu'organisa Walden en septembre 1913 (cf. nº 144), puis lui consacra sa première exposition personnelle en avril 1914. Le "poème-conversation". Le catalogue de luxe s'ouvre sur le célèbre "poème-conversation" qui fut à la poésie ce que le "simultanéisme" fut à la peinture. Il est l'expression, selon l'auteur, "d'une esthétique toute neuve dont je n'ai plus retrouvé les ressorts". Collage de fragments de conversation, bruits ambiants, mots captés sur une affiche, simplification de la syntaxe; la déconstruction parvient "d'emblée à une écriture d'une intensité et d'une diversité fortement novatrices" (Michel Décaudin). Le titre du poème est un écho des tableaux de Robert Delaunay qui appartenaient à la série des Fenêtres. L'ouvrage, simultanément catalogue d'exposition et livre de poésie, inaugure l'année de la révolution dans les arts que l'Armory Show de New York devait consacrer outre-Atlantique (cf. nº 131). Le directeur de Der Sturm conclut en fanfare ce mouvement de fond dans la création, avec le premier Salon d'automne, proclamant: "Uns ist nicht das Leben die Kunst. Aber die Kunst das Leben." [Pour nous, la vie n'est pas l'art. Mais l'art est la vie. ] Bel exemplaire
Les Fenêtres. [in: R. Delaunay]. Paris, André Marty, [novembre 1912]. Grand in-4 de (16) ff. montés sur onglets; cartonnage moderne à la Bradel de papier gaufré, couvertures conservées. Édition originale. Le catalogue, exécuté d'après la maquette de Sonia Delaunay dénote un grand raffinement. Le poème de Guillaume Apollinaire est imprimé sur papier simili Japon jaune d'or. Il précède la reproduction de onze tableaux du peintre Robert Delaunay dont un en couleurs, montés sur papier fort violet. Il a été publié à l'occasion de l'exposition des oeuvres de Robert Delaunay à Berlin, à la galerie Der Sturm (17 janvier-20 février 1913). Apollinaire accompagna le peintre en Allemagne afin de participer aux préparatifs de l'exposition qui réunissait non seulement Delaunay mais aussi Ardengo Soffici et Julie Baum. Le poète y donna une conférence le 18 janvier. À cette occasion, il rencontra Herwarth Walden, le directeur de la galerie et de la revue Der Sturm et lui recommanda, entre autres, un jeune peintre de ses amis, Marc Chagall ce dernier exposa trois tableaux au premier Salon d'automne qu'organisa Walden en septembre 1913 (cf. nº 144), puis lui consacra sa première exposition personnelle en avril 1914. Le "poème-conversation". Le catalogue de luxe s'ouvre sur le célèbre "poème-conversation" qui fut à la poésie ce que le "simultanéisme" fut à la peinture. Il est l'expression, selon l'auteur, "d'une esthétique toute neuve dont je n'ai plus retrouvé les ressorts". Collage de fragments de conversation, bruits ambiants, mots captés sur une affiche, simplification de la syntaxe; la déconstruction parvient "d'emblée à une écriture d'une intensité et d'une diversité fortement novatrices" (Michel Décaudin). Le titre du poème est un écho des tableaux de Robert Delaunay qui appartenaient à la série des Fenêtres. L'ouvrage, simultanément catalogue d'exposition et livre de poésie, inaugure l'année de la révolution dans les arts que l'Armory Show de New York devait consacrer outre-Atlantique (cf. nº 131). Le directeur de Der Sturm conclut en fanfare ce mouvement de fond dans la création, avec le premier Salon d'automne, proclamant: "Uns ist nicht das Leben die Kunst. Aber die Kunst das Leben." [Pour nous, la vie n'est pas l'art. Mais l'art est la vie. ] Bel exemplaire
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