Lot DetailsAuthenticity guaranteedAuthenticity guaranteedXIXe siècle (lots 28 à 50)
Wagner, RichardLettre autographe signée [à Carolyne de Sayn-Wittgenstein].Zürich 4 septembre 1856.
2 pages in-8 (210 x 134 mm) sur un bifeuillet. Signée "Richard Wagner". En allemand.
Très belle lettre à la compagne de son ami Franz Liszt, évoquant la Messe solennelle de ce dernier, créée quelques jours auparavant.
Il attend avec impatience la venue de Liszt qu’il espère accompagné de la princesse, qualifiée de "Kapellmeisterin" [cheffe d'orchestre] et de la fille de cette dernière. "Toute ma vie, intérieure et extérieure, est devenue un tourbillon incessant autour du point central qu’est l’axe de cette prochaine rencontre. Par contre, je peux vous dire que pour qu’elle soit aussi belle que prévue, votre présence est nécessaire, la vôtre et celle de l’enfant. Liszt m’a donné bon espoir à ce sujet. Sinon, je ferai de la vie de Liszt un enfer. Soyez prête – je vous le demande" [traduction].
Il lui demande de lui faire parvenir à Zürich les partitions de L’Or du Rhin et de La Walkyrie restés à Weimar, évoquant la remise en question de ses négociations avec l’éditeur Härtel et sa quête d’un lieu calme pour travailler. Il espère qu’on lui proposera un asile paisible à Zurich "si l’on ne me propose pas un asile aux alentours d’Altenburg [domicile de Liszt et de la princesse, à Weimar]. Les partitions donc, ne doivent pas être envoyées à Leipzig, mais à moi, et Liszt et moi essayerons dès votre arrivée d’en tirer le meilleur.Le 31 août, j’étais à Gran et j’ai assisté à la Messe de Liszt : en avez-vous entendu du bien ? En-a-t-il été satisfait ?".
L’année 1856 ne fut pas une année facile pour Wagner. En butte aux crises de jalousie de son épouse, il vit son équilibre financier compromis par le refus de la maison Breitkopf & Härtel de publier ses œuvres. Mais au printemps 1857, le riche négociant Otto Wesendonk – dont la jeune épouse Mathilde était devenue une amie proche du compositeur et qui lui inspira Tristan et Isolde – lui offrit de s’installer dans une petite maison surnommée L’Asile, proche de la luxueuse villa qu’il faisait construire aux alentours de Zurich.
Sollicité par le cardinal Szitowski pour composer une œuvre pour l’inauguration de la basilique Saint-Adalbert à Esztergom [Gran pour les Allemands] en Hongrie, Lizst proposa une Messe sur laquelle il travaillait depuis plus d’un an : "elle a été davantage priée que composée", assurait-t-il à Wagner au début de 1855. La Missa solennis zur Einweihung der Basilika in Gran, dite "Messe d'Esztergom" ou "Messe de Gran" fut créée le dimanche 31 août 1856, en présence de l’empereur François-Joseph-lui-même.
Malgré sa grande amitié et sa grande admiration pour Franz Liszt, Wagner se montre ici peu disert à propos de la Messe à laquelle il venait d’assister. À l’époque, un certain nombre de critiques s’élevèrent contre cette œuvre accusée d’avoir été composée pour promouvoir la popularité de son auteur, mais aussi d’affaiblir la musique sacrée en y intégrant des éléments de la nouvelle école allemande. Cosima Wagner quelques années plus tard, ne se montra pas plus tendre envers les œuvres liturgiques de son père, écrites, selon elle, dans l'unique but d'imiter le bourdonnement des prêtres. Elle écrit dans son Journal en 1872 : "Nous sommes attristés par le résultat de celui de Père, pour lequel la princesse Wittgenstein est sans nul doute à blâmer".Condition reportFor further information on the condition of this lot please contact Patricia.deFougerolle@sothebys.com LiteratureSämtliche Briefe, Leipzig, 1988, Band VII, p. 165-166.
Lot DetailsAuthenticity guaranteedAuthenticity guaranteedXIXe siècle (lots 28 à 50)
Wagner, RichardLettre autographe signée [à Carolyne de Sayn-Wittgenstein].Zürich 4 septembre 1856.
2 pages in-8 (210 x 134 mm) sur un bifeuillet. Signée "Richard Wagner". En allemand.
Très belle lettre à la compagne de son ami Franz Liszt, évoquant la Messe solennelle de ce dernier, créée quelques jours auparavant.
Il attend avec impatience la venue de Liszt qu’il espère accompagné de la princesse, qualifiée de "Kapellmeisterin" [cheffe d'orchestre] et de la fille de cette dernière. "Toute ma vie, intérieure et extérieure, est devenue un tourbillon incessant autour du point central qu’est l’axe de cette prochaine rencontre. Par contre, je peux vous dire que pour qu’elle soit aussi belle que prévue, votre présence est nécessaire, la vôtre et celle de l’enfant. Liszt m’a donné bon espoir à ce sujet. Sinon, je ferai de la vie de Liszt un enfer. Soyez prête – je vous le demande" [traduction].
Il lui demande de lui faire parvenir à Zürich les partitions de L’Or du Rhin et de La Walkyrie restés à Weimar, évoquant la remise en question de ses négociations avec l’éditeur Härtel et sa quête d’un lieu calme pour travailler. Il espère qu’on lui proposera un asile paisible à Zurich "si l’on ne me propose pas un asile aux alentours d’Altenburg [domicile de Liszt et de la princesse, à Weimar]. Les partitions donc, ne doivent pas être envoyées à Leipzig, mais à moi, et Liszt et moi essayerons dès votre arrivée d’en tirer le meilleur.Le 31 août, j’étais à Gran et j’ai assisté à la Messe de Liszt : en avez-vous entendu du bien ? En-a-t-il été satisfait ?".
L’année 1856 ne fut pas une année facile pour Wagner. En butte aux crises de jalousie de son épouse, il vit son équilibre financier compromis par le refus de la maison Breitkopf & Härtel de publier ses œuvres. Mais au printemps 1857, le riche négociant Otto Wesendonk – dont la jeune épouse Mathilde était devenue une amie proche du compositeur et qui lui inspira Tristan et Isolde – lui offrit de s’installer dans une petite maison surnommée L’Asile, proche de la luxueuse villa qu’il faisait construire aux alentours de Zurich.
Sollicité par le cardinal Szitowski pour composer une œuvre pour l’inauguration de la basilique Saint-Adalbert à Esztergom [Gran pour les Allemands] en Hongrie, Lizst proposa une Messe sur laquelle il travaillait depuis plus d’un an : "elle a été davantage priée que composée", assurait-t-il à Wagner au début de 1855. La Missa solennis zur Einweihung der Basilika in Gran, dite "Messe d'Esztergom" ou "Messe de Gran" fut créée le dimanche 31 août 1856, en présence de l’empereur François-Joseph-lui-même.
Malgré sa grande amitié et sa grande admiration pour Franz Liszt, Wagner se montre ici peu disert à propos de la Messe à laquelle il venait d’assister. À l’époque, un certain nombre de critiques s’élevèrent contre cette œuvre accusée d’avoir été composée pour promouvoir la popularité de son auteur, mais aussi d’affaiblir la musique sacrée en y intégrant des éléments de la nouvelle école allemande. Cosima Wagner quelques années plus tard, ne se montra pas plus tendre envers les œuvres liturgiques de son père, écrites, selon elle, dans l'unique but d'imiter le bourdonnement des prêtres. Elle écrit dans son Journal en 1872 : "Nous sommes attristés par le résultat de celui de Père, pour lequel la princesse Wittgenstein est sans nul doute à blâmer".Condition reportFor further information on the condition of this lot please contact Patricia.deFougerolle@sothebys.com LiteratureSämtliche Briefe, Leipzig, 1988, Band VII, p. 165-166.
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