Masque mortuaire de l'Empereur Napoléon 1er. Mortuary mask of Emperor Napoleon I. Sculpture en marbre blanc. Gravé des initiales «R. B.», pour Révérent Boys. Porte la date «1826». Long.: 33 cm (à vue). B.E. EXPOSITION Napoléon et la France de son temps, Rochechouart, Centre artistique et littéraire de Rochechouart, 27 mars - 18 juill. 1976, n°537. PROVENANCE Famille Boys Madame Pardee Collection du docteur Garnière Monsieur Jean-Pierre Fournier de la Touraille Collection particulière MASQUES MORTUAIRES DE L'EMPEREUR[1] De nombreux masques mortuaires de Napoléon, dont les provenances et circonstances d'exécution demeurent souvent énigmatiques, sont aujourd'hui conservés dans les musées européens. En plâtre, cire, bronze ou marbre, ils furent mis en circulation dès le milieu des années 1820 et tout au long du XIXe siècle, contribuant à la diffusion de la légende napoléonienne. La paternité de la première empreinte du visage de l'Empereur, exécutée en plâtre à l'instigation du général Bertrand et de son épouse, fait encore l'objet de débats passionnés parmi les historiens. Ce masque original, dont on a perdu la trace, fut soit l'oeuvre de Francis Burton (1784-1828), chirurgien militaire anglais dépêché à Sainte-Hélène le 31 mars 1821, soit celle de Francesco Antommarchi (1789-1838), anatomiste corse envoyé sur l'île en tant que médecin en 1819, soit encore le fruit de la collaboration des deux hommes. De nos jours, le moulage en plâtre conservé au musée de l'Armée à Paris, dit «Antommarchi-Burghersh», du nom du gouverneur de Florence à qui Antommarchi l'avait confié pour que le sculpteur Canova en fît une copie, demeure le masque mortuaire officiel. En raison des difficultés rencontrées pour se procurer un gypse de qualité sur l'île, le premier moulage ne fut réalisé que le 7 mai 1821, soit deux jours après la mort de Napoléon. Les surmoulages en plâtre, exemplaires coulés en bronze et répliques sculptées d'après ce modèle nous présentent une figure émaciée au front et tempes dégarnis. Le mameluck Ali, fidèle serviteur présent lors de la prise d'empreinte, rapporte qu'afin de faciliter l'opération, «on coupa les cheveux qui garnissaient encore le front et les côtés[2]», ce qui contribua sans doute à accentuer la sévérité des traits du visage. Dans ses mémoires qu'il rédigea après 1840, Louis Joseph Marchand, ancien valet de chambre, regrettait que le moulage n'eût pas été réalisé le soir même du décès: «Dans cet état, explique-t-il, l'Empereur avait sa figure de Consul; la bouche légèrement contractée, donnait à sa figure un air de satisfaction, il ne paraissait pas avoir au-delà de trente ans. Le calme de cette figure laissait plutôt croire au sommeil qu'à la mort. Si dans ce moment, on eût pris son plâtre, il eût été beaucoup mieux que celui pris deux jours après, dont le caractère est vieillardé [sic] par l'affaissement des chairs qui alors étaient tendues[3].» Après la mort du docteur Burton, Antommarchi se déclara le seul auteur et détenteur du plâtre original. Dans le Journal des artistes en date du 31 mars 1833, on lit ainsi: «Le docteur Antomarchi [sic] vient de rapporter de Londres le masque en plâtre, original et unique, qu'il a moulé lui-même à St.-Hélène sur la figure de Napoléon peu d'instants après sa mort». La même année, le médecin lança une souscription nationale afin de dupliquer le masque en série. Il reçut le parrainage d'une petite commission composée de plusieurs anciens fidèles de l'Empereur, dont les généraux Bertrand, Gourgaud et Dommanger. Les exemplaires en plâtre étaient vendus 20 francs, ceux en bronze, fondus à Paris par l'entreprise Richard et Quesnel, 100 francs. Deux des masques que nous présentons, l'un en bronze, l'autre en plâtre peint, revêtus d'un cachet les authentifiant, font partie des modèles commercialisés par Antommarchi. Dans une lettre datée du 17 septembre 1833, ce dernier se montre très heureux des effigies de l'Empereur obtenues, en vante la ressemblance avec leur auguste modèle ai
Masque mortuaire de l'Empereur Napoléon 1er. Mortuary mask of Emperor Napoleon I. Sculpture en marbre blanc. Gravé des initiales «R. B.», pour Révérent Boys. Porte la date «1826». Long.: 33 cm (à vue). B.E. EXPOSITION Napoléon et la France de son temps, Rochechouart, Centre artistique et littéraire de Rochechouart, 27 mars - 18 juill. 1976, n°537. PROVENANCE Famille Boys Madame Pardee Collection du docteur Garnière Monsieur Jean-Pierre Fournier de la Touraille Collection particulière MASQUES MORTUAIRES DE L'EMPEREUR[1] De nombreux masques mortuaires de Napoléon, dont les provenances et circonstances d'exécution demeurent souvent énigmatiques, sont aujourd'hui conservés dans les musées européens. En plâtre, cire, bronze ou marbre, ils furent mis en circulation dès le milieu des années 1820 et tout au long du XIXe siècle, contribuant à la diffusion de la légende napoléonienne. La paternité de la première empreinte du visage de l'Empereur, exécutée en plâtre à l'instigation du général Bertrand et de son épouse, fait encore l'objet de débats passionnés parmi les historiens. Ce masque original, dont on a perdu la trace, fut soit l'oeuvre de Francis Burton (1784-1828), chirurgien militaire anglais dépêché à Sainte-Hélène le 31 mars 1821, soit celle de Francesco Antommarchi (1789-1838), anatomiste corse envoyé sur l'île en tant que médecin en 1819, soit encore le fruit de la collaboration des deux hommes. De nos jours, le moulage en plâtre conservé au musée de l'Armée à Paris, dit «Antommarchi-Burghersh», du nom du gouverneur de Florence à qui Antommarchi l'avait confié pour que le sculpteur Canova en fît une copie, demeure le masque mortuaire officiel. En raison des difficultés rencontrées pour se procurer un gypse de qualité sur l'île, le premier moulage ne fut réalisé que le 7 mai 1821, soit deux jours après la mort de Napoléon. Les surmoulages en plâtre, exemplaires coulés en bronze et répliques sculptées d'après ce modèle nous présentent une figure émaciée au front et tempes dégarnis. Le mameluck Ali, fidèle serviteur présent lors de la prise d'empreinte, rapporte qu'afin de faciliter l'opération, «on coupa les cheveux qui garnissaient encore le front et les côtés[2]», ce qui contribua sans doute à accentuer la sévérité des traits du visage. Dans ses mémoires qu'il rédigea après 1840, Louis Joseph Marchand, ancien valet de chambre, regrettait que le moulage n'eût pas été réalisé le soir même du décès: «Dans cet état, explique-t-il, l'Empereur avait sa figure de Consul; la bouche légèrement contractée, donnait à sa figure un air de satisfaction, il ne paraissait pas avoir au-delà de trente ans. Le calme de cette figure laissait plutôt croire au sommeil qu'à la mort. Si dans ce moment, on eût pris son plâtre, il eût été beaucoup mieux que celui pris deux jours après, dont le caractère est vieillardé [sic] par l'affaissement des chairs qui alors étaient tendues[3].» Après la mort du docteur Burton, Antommarchi se déclara le seul auteur et détenteur du plâtre original. Dans le Journal des artistes en date du 31 mars 1833, on lit ainsi: «Le docteur Antomarchi [sic] vient de rapporter de Londres le masque en plâtre, original et unique, qu'il a moulé lui-même à St.-Hélène sur la figure de Napoléon peu d'instants après sa mort». La même année, le médecin lança une souscription nationale afin de dupliquer le masque en série. Il reçut le parrainage d'une petite commission composée de plusieurs anciens fidèles de l'Empereur, dont les généraux Bertrand, Gourgaud et Dommanger. Les exemplaires en plâtre étaient vendus 20 francs, ceux en bronze, fondus à Paris par l'entreprise Richard et Quesnel, 100 francs. Deux des masques que nous présentons, l'un en bronze, l'autre en plâtre peint, revêtus d'un cachet les authentifiant, font partie des modèles commercialisés par Antommarchi. Dans une lettre datée du 17 septembre 1833, ce dernier se montre très heureux des effigies de l'Empereur obtenues, en vante la ressemblance avec leur auguste modèle ai
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