Beschreibung:

Max JACOB [Brouillon autographe signé d'une lettre à Jacques Maritain] [Vers 1935] Ens. 4 p. in-4 et une enveloppe. PRECIEUX BROUILLON D'UNE LETTRE DE MAX JACOB A JACQUES MARITAIN relative à l'ouvrage Frontières de la Poésie et autres essais publié en 1935. Il est accompagné de notes écrites en partie sur une enveloppe vierge portant un profil d'homme - Maritain - dessiné à la plume. " Jacques Maritain et Max Jacob sont entrés en relation à partir de 1924, à l'initiative du poète qui envoie au philosophe un exemplaire de son ouvrage L'Homme de chair et l'homme reflet avec la dédicace suivante : " À Jacques Maritain, avec l'assurance que le maître verra ce qu'il y a peut-être de nouveauté aux méthodes psychologiques de l'auteur, avec un profond respect et une profonde sympathie en Dieu. " On y lit l'admiration de Max Jacob pour la recherche philosophique et spirituelle de Jacques Maritain. Mais, à cette époque, l'auteur du Cornet à dés est déjà chrétien, et il n'appartient donc pas à ce groupe informel d'artistes en quête de conversion. C'est autre chose qu'il vient chercher auprès de Maritain. […] Max Jacob vient chercher auprès de Maritain une parole libératrice, une réponse à ses angoisses. En effet, le poète est un être profondément tourmenté, hanté par l'enfer et le péché, affligé d'un profond sentiment de culpabilité. Il vit son homosexualité, à l'inverse de Jean Cocteau comme une atteinte à l'amour chrétien. Il loue chez Jacques et Raïssa Maritain l'ouverture aux êtres et la fidélité aux idéaux - n'avait-il pas écrit à Jean Cocteau : "Il faut avoir l'esprit dur et le cœur doux"." (Sylvain Guéna. " La relation entre Max Jacob et Jacques Maritain ", dans Cahier Max Jacob n° 9, 2009, p. 45-46 et 48). " Devant des esprits comme le vôtre que je ne puis suivre ou des océans d'érudition comme ceux de Louis Massignon, s'ils me font l'hommage d'en détacher pour moi les œuvres, je tremble d'humilité et je n'ai que le courage de remercier. "?Qu'il est petit le pensoir d'un artiste " dit Nietsche. Bien sûr je ne puis pas répondre à votre Frontières de la Poésie qui dépasse surtout ma force de compréhension, mais j'y peux tout au plus accrocher des opinions (ce qui est d'un mauvais lecteur…, mais d'un lecteur pourtant.) Je garde et regarde ce livre blanc ! Je me en promets de ce livre des exercices dans la solitude du monastère reconstruit [en interligne : réflexions sur moi-même et tels de mes compagnons de route dont vous avez votre pensée a été le véritable confesseur] de St Benoît sur Loire et que je compte regagner. Ce récent passé que vous analysez magistralement, profondément votre livre me servira à le méditer avant la mort, si Dieu veut bien que je fasse de sérieuses méditations sur moi même et sur mes compagnons de routes (1900-1936) Plusieurs ont trouvé en votre pensée leur véritable confesseur. Puissé-je, en travaillant encore quelques années à St Benoît un coup, trouver dans votre livre le guide tant cherché toute ma vie de la vraie poésie qui plairait à Dieu - Hélas - Que n'écrivez vous aussi pour les faibles et les petites gens simples comme moi un livre de sociologie esthétique chrétienne qu'on puisse propager pour [en interligne : comme] le bien des paroisses ainsi que l'abbé Morel compte le faire avec vous de mes en choisissant mes moins mauvais vers chrétiens. "