Nicolas POUSSIN (Les Andelys 1594 - Rome 1665) Vénus épiée par deux satyres Toile 70 x 95,5 cm (Restaurations) Provenance : - Peut-être collection Antoine Benoist (1632-1717) 1 ; - Un tableau de sujet similaire est mentionné dans la vente Walpole, 1er comte d'Oxford, à Norfolck, 1748, sous le n°41, sans certitude qu’il s’agisse de notre version ; - Probablement Christie’s Londres, vente Hawley, 22 juin 1839, n°82 ; - Collection Leonard Holmes à Court, 4th baron Heytesbury, à Heytesbury (selon Tancred Borenius, 1933). - Le tableau passe en France vers 1933 ; - Collection Paul Jamot (1863-1939) ; - Sa vente après-décès, Paris, Hôtel Drouot, 10 février 1943, n°12, comme «Nicolas Poussin» ; - Vente à Paris, Hôtel Drouot, 31 mars 1950, n°F, comme «Poussin» ; - Collection particulière, France. Bibliographie : - Tancred Borenius, An Unrecorded Poussin, The Burlington Magazine, Juillet 1933, Vol. 63, n°364, p.3. - Anthony Blunt, « Letter. A Mythological painting by Poussin », The Burlington Magazine, CIII, n°701, août 1961, p. 458, note 15. - Anthony Blunt, The Paintings of Nicolas Poussin : Critical Catalogue, London: Phaidon, 1966, p. 178, R112 (Paintings wrongly attributed), refusée mais il indique ne pas avoir vu l’oeuvre, refuse dans la même notice les tableaux de Zurich et de Londres, aujourd’hui acceptés par la critique, et crée un maître de Heytesbury, désormais assimilé à la jeunesse de Poussin. - Jacques Thuillier, Tout l’oeuvre peint de Nicolas Poussin Flammarion, Milan-Paris, 1974, p. R98, non reproduit. - Jacques Thuillier, Nicolas Poussin Paris, Flammarion, 1994, p. 266, n°B6 et p. 273, n° R85. - Nicolas Milovanovic et Mickaël Szanto, Poussin et l’amour : la Vénus épiée par deux satyres retrouvée, Revue de l’Art, n° 198/2017-4, pp. 69 -76. Notre toile sera incluse au catalogue raisonné de l’oeuvre peint de Poussin par Pierre Rosenberg, à paraître chez Flammarion en 2025. Exposition : Poussin et l’amour, musée des Beaux-Arts de Lyon, exposition du 26 novembre 2022 au 5 mars 2023, catalogue Musée des Beaux-Arts, In fine, 2023, pp. 181-183, n°12 (notice par Mickaël Szanto). Redécouverte par Tancred Borenius en 1933, étudiée par Paul Jamot conservateur du Louvre et spécialiste de Poussin, et citée positivement par Jacques Thuillier, cette oeuvre n’avait pas été intégrée aux catalogues raisonnés de l’artiste au cours du XXe siècle car elle était peu accessible aux chercheurs2. Cependant, grâce à une publication érudite en 2017, suivie d’une restauration, son attribution à l’artiste a été confirmée lors de son exposition au musée de Lyon en 2022. Notre tableau appartient aux œuvres de jeunesse de Nicolas Poussin une période à sujets mythologiques, hédonistes qui précèdent les compositions plus sérieuses et philosophiques qui domineront son oeuvre tardif. A plusieurs reprises, il prend prétexte du thème Vénus épiée par des satyres pour décrire un nu féminin sensuel. C’est le moment où il commence à trouver son propre style synthétisant à la fois la touche vénitienne (la Vénus de Titien, la lumière dorée), regarde les tableaux de Mola et Testa, qu’il transforme grâce à des références antiques cultivées (il s’inspire ici de cratère romain avec une scène Bachique dit la Tazza Cezi 100 av J.C., Rome, collection Torlonia). La toile s’inscrit dans cette série de sujets similaires ou très proches datés des années 1625-1626 : Nymphe épiée par deux bergers (Dresde, Gemäldegalerie Alte Meister, ill.1), Vénus surprise par des satyres (Zurich, Kunsthaus, ill. 2), Vénus épiée par deux satyres (Londres, The National Gallery), Paysage avec Vénus et Adonis (Montpellier, musée Fabre), Mercure, Hersé et Aglaure (Beaux-Arts de Paris)3. Ces scènes sont situées dans des paysages bucoliques, où l’atmosphère crépusculaire donne un grand effet poétique. On y retrouve le corps de Vénus se détachant sur une draperie blanche. Notre tableau et celles de ce groupe d’œuvres témoignent d’une période de création intense, où le jeune artiste de trente ans
Nicolas POUSSIN (Les Andelys 1594 - Rome 1665) Vénus épiée par deux satyres Toile 70 x 95,5 cm (Restaurations) Provenance : - Peut-être collection Antoine Benoist (1632-1717) 1 ; - Un tableau de sujet similaire est mentionné dans la vente Walpole, 1er comte d'Oxford, à Norfolck, 1748, sous le n°41, sans certitude qu’il s’agisse de notre version ; - Probablement Christie’s Londres, vente Hawley, 22 juin 1839, n°82 ; - Collection Leonard Holmes à Court, 4th baron Heytesbury, à Heytesbury (selon Tancred Borenius, 1933). - Le tableau passe en France vers 1933 ; - Collection Paul Jamot (1863-1939) ; - Sa vente après-décès, Paris, Hôtel Drouot, 10 février 1943, n°12, comme «Nicolas Poussin» ; - Vente à Paris, Hôtel Drouot, 31 mars 1950, n°F, comme «Poussin» ; - Collection particulière, France. Bibliographie : - Tancred Borenius, An Unrecorded Poussin, The Burlington Magazine, Juillet 1933, Vol. 63, n°364, p.3. - Anthony Blunt, « Letter. A Mythological painting by Poussin », The Burlington Magazine, CIII, n°701, août 1961, p. 458, note 15. - Anthony Blunt, The Paintings of Nicolas Poussin : Critical Catalogue, London: Phaidon, 1966, p. 178, R112 (Paintings wrongly attributed), refusée mais il indique ne pas avoir vu l’oeuvre, refuse dans la même notice les tableaux de Zurich et de Londres, aujourd’hui acceptés par la critique, et crée un maître de Heytesbury, désormais assimilé à la jeunesse de Poussin. - Jacques Thuillier, Tout l’oeuvre peint de Nicolas Poussin Flammarion, Milan-Paris, 1974, p. R98, non reproduit. - Jacques Thuillier, Nicolas Poussin Paris, Flammarion, 1994, p. 266, n°B6 et p. 273, n° R85. - Nicolas Milovanovic et Mickaël Szanto, Poussin et l’amour : la Vénus épiée par deux satyres retrouvée, Revue de l’Art, n° 198/2017-4, pp. 69 -76. Notre toile sera incluse au catalogue raisonné de l’oeuvre peint de Poussin par Pierre Rosenberg, à paraître chez Flammarion en 2025. Exposition : Poussin et l’amour, musée des Beaux-Arts de Lyon, exposition du 26 novembre 2022 au 5 mars 2023, catalogue Musée des Beaux-Arts, In fine, 2023, pp. 181-183, n°12 (notice par Mickaël Szanto). Redécouverte par Tancred Borenius en 1933, étudiée par Paul Jamot conservateur du Louvre et spécialiste de Poussin, et citée positivement par Jacques Thuillier, cette oeuvre n’avait pas été intégrée aux catalogues raisonnés de l’artiste au cours du XXe siècle car elle était peu accessible aux chercheurs2. Cependant, grâce à une publication érudite en 2017, suivie d’une restauration, son attribution à l’artiste a été confirmée lors de son exposition au musée de Lyon en 2022. Notre tableau appartient aux œuvres de jeunesse de Nicolas Poussin une période à sujets mythologiques, hédonistes qui précèdent les compositions plus sérieuses et philosophiques qui domineront son oeuvre tardif. A plusieurs reprises, il prend prétexte du thème Vénus épiée par des satyres pour décrire un nu féminin sensuel. C’est le moment où il commence à trouver son propre style synthétisant à la fois la touche vénitienne (la Vénus de Titien, la lumière dorée), regarde les tableaux de Mola et Testa, qu’il transforme grâce à des références antiques cultivées (il s’inspire ici de cratère romain avec une scène Bachique dit la Tazza Cezi 100 av J.C., Rome, collection Torlonia). La toile s’inscrit dans cette série de sujets similaires ou très proches datés des années 1625-1626 : Nymphe épiée par deux bergers (Dresde, Gemäldegalerie Alte Meister, ill.1), Vénus surprise par des satyres (Zurich, Kunsthaus, ill. 2), Vénus épiée par deux satyres (Londres, The National Gallery), Paysage avec Vénus et Adonis (Montpellier, musée Fabre), Mercure, Hersé et Aglaure (Beaux-Arts de Paris)3. Ces scènes sont situées dans des paysages bucoliques, où l’atmosphère crépusculaire donne un grand effet poétique. On y retrouve le corps de Vénus se détachant sur une draperie blanche. Notre tableau et celles de ce groupe d’œuvres témoignent d’une période de création intense, où le jeune artiste de trente ans
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