Beschreibung:

PETIT COFFRET rectangulaire avec couvercle à pentes, orné de neuf plaques en émail peint polychrome avec rehauts d'or, âme en bois et monture en laiton; contre-émaux invisibles. Le thème général du décor est celui des Jeux d'enfants. Les faces de la boîte mettent ainsi en scène des enfants dans le cadre de bacchanales ou jouant avec des animaux, lapin, chèvre ou cheval; sur chaque pente du couvercle, un enfant tenant un rinceau feuillagé à côté d'une urne; sur la plaque du dessus, un combat de deux enfants entre un cavalier et un fantassin; sur les pignons du couvercle, de forme trapézoïdale, bustes d'un homme et d'une femme dans une guirlande de feuilles de laurier entourés de rinceaux, d'un côté Pâris accompagné de l'inscription PARIS. LE: P (Pâris le prince), de l'autre Hélène avec HELENA RE[GI]NA (Hélène Reine). Fond orné d'une résille losangée et fleurettes. Intérieur recouvert d'un papier peint en vert à décor or de fleurs de lys et d'étoiles avec inscriptions christique et mariale IHS. MARIA. Limoges, atelier de Léonard Limosin ou de Pierre Reymond vers 1540 Remontage vraisemblablement au XIXe siècle de plaques provenant d'un coffret sur un autre coffret plus petit de la même époque (coffret aux saintes huiles ?) Hauteur: 10,5 cm - Largeur: 11 cm - Profondeur: 8,3 cm (quelques restaurations et usures à la dorure des émaux, monture avec restaurations, transformations et rajouts) On connaît une vingtaine de coffrets illustrant des Jeux d'Enfants all'antica, destinés vraisemblablement à être offert en cadeaux à l'occasion d'un mariage ou d'une naissance. On peut distinguer plusieurs manières parmi cette production issue d'ateliers de Limoges. Aucun d'entre eux ne porte une date ou une signature et différentes hypothèses ont été émises sur le ou les auteurs de ces coffrets. L'une de ces manières présentant une certaine maladresse et raideur dans les attitudes des enfants a enclin le conservateur Alfred Darcel à y reconnaître l'« archaïsme du dessin » de « Couly I Noailher », opinion à présent écartée par Sophie Baratte dans son catalogue des émaux du Louvre. Issus de cet atelier, on peut ranger les coffrets de la Wallace Collection (C 578), ceux à monture en cuir du Musée de Limoges (inv.2001.12.1), du Musée de l'Ermitage (inv.? 285) et d'une collection privée belge, un autre du musée de Limoges (inv.IG2 54) et celui sur fond rouge de la Frick Collection (1916.4.14). Les plaques du petit coffret présenté ici, de bien meilleure qualité d'exécution, sont visiblement d'une autre main. Pour les plaques de façade, du revers et du côté droit de la boîte, montrant une bacchanale, le peintre émailleur s'est aidé d'une gravure allemande de 1529 du Monogrammiste IB représentant des Enfants vendangeurs d'après des dessins de Raphaël (fig.a). Il a habilement scindé la frise en plusieurs groupes de putti pour former des scénettes indépendantes en rajoutant au besoin des détails ou des accessoires. La facture est très soignée avec les chairs rosées des corps, leurs délicats modelés, les chevelures dorées ainsi que les attitudes animées et gracieuses. Le traitement des feuillages des arbres en subtil pointillé est également caractéristique. Remarquables aussi les profils dans les guirlandes d'une grande finesse d'exécution. Cette manière se retrouve sur un coffret de la collection Saint-Laurent et Bergé au chromatisme semblable, avec des rinceaux aux feuillages ombrés identiques (fig.b). N'illustrant pas le thème des enfants jouant, d'autres coffrets sont également du même atelier, celui ayant pour thème les Travaux d'Hercule conservé au Musée de la ville de Dresde (inv.-Nr.III 264, fig.c, c') et celui orné de sujets de l'ancien Testament de la Frick collection (1916.4.24, fig.d). Tous deux sont attribués à l'atelier de Pierre Reymond en relation avec la musculature prononcée et bien définie des corps. Il n'est pas toujours aisé d'attribuer à tel ou tel peintre de Limoges la paternité de certaines oeuvres. On ne peut pas exclure que des