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Auktionsarchiv: Los-Nr. 113

PROUST. LETTRE AUTOGRAPHE INÉDITE SIGNÉE À LUCIEN DAUDET. [JUIN 1910]. 4 PAGES.

Schätzpreis
8.000 € - 12.000 €
ca. 10.873 $ - 16.310 $
Zuschlagspreis:
17.500 €
ca. 23.786 $
Auktionsarchiv: Los-Nr. 113

PROUST. LETTRE AUTOGRAPHE INÉDITE SIGNÉE À LUCIEN DAUDET. [JUIN 1910]. 4 PAGES.

Schätzpreis
8.000 € - 12.000 €
ca. 10.873 $ - 16.310 $
Zuschlagspreis:
17.500 €
ca. 23.786 $
Beschreibung:

Proust, Marcel LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE À LUCIEN DAUDET. 102 BD HAUSSMANN, [JUIN 1910]. 4 p. in-8 (173 x 113 mm), à l’encre noire, signées "Votre Marcel". Lettre inédite au sujet de l’article que Proust écrivit dans l'Intransigeant à propos du livre de Lucien Daudet Le Prince des cravates. "J’ai fait pour l’Intransigeant (étant comme vous savez en froid depuis un an avec Le Figaro) un petit article signé cette fois puisque vous avez fait […] de me dire que vous attachiez de l’importance à ma signature". Il avoue avoir écrit un article pour lui et l’avoir refusé à d’autres. "Mais votre livre est tellement beau que je ne pouvais pas dormir tant que je n’aurais pas écrit quelques lignes sur lui. Ah ! Lucien si vous vouliez vous faire mon maitre, m’apprendre à écrire. Mais vous ne m’aimez pas […]. Moi je vous aime et surtout (non pas surtout également) je vous admire à un point !". Proust l’encourage à aller voir les Ballets russes. Et conclue "Mille tendresses je vis (pas m.g.) [dans leur langage, m.g. (mauvais genre) veut dire une relation homosexuelle. Expression reprise dans une lettre qu'il lui adresse en janvier 1922 (voir lot 120)] avec le curé mystérieux. Si vous saviez ce que vous avez été en cela divinatoire, je vous dirai merci mon cher Petit de votre infinie gentillesse. Votre Marcel". Proust croisa le jeune Lucien Daudet (1878-1946) pour la première fois dans le salon de ses parents, Alphonse et Julia Daudet, vers décembre 1894. Il va progressivement s'attacher au jeune homme qui deviendra très vite son "cher petit". De sept ans son cadet, Proust aimait en lui la beauté, l'élégance, la fragilité. Jean Lorrain médira publiquement sur cette amitié amoureuse en 1897. Leur liaison durera presque deux années. Lucien sera, après Louis de Robert, le second à lire Swann. Malgré ses talents de peintre et d'écrivain, il vivra toute sa vie dans l'ombre de son père, de son frère Léon, puis de Marcel Proust L’article, dont il est question ici, paraîtra le 21 septembre 1910, Proust l'avait écrit en juin avant de partir pour Cabourg : "Il a accompli, malgré son travail et sa mauvaise santé, ce geste, parce qu'il se dit "écoeuré" par la conspiration du silence autour du "délicieux talent" de son ami d'autrefois qu'il ne voit plus guère" (J.-Y. Tadié. Marcel Proust biographie, II, p. 125-126 ; cf. Kolb, Correspondance, lettre à Léon Bailby, directeur de l'Intransigeant, 1er septembre 1910, XX, n° 367).

Auktionsarchiv: Los-Nr. 113
Auktion:
Datum:
19.06.2014
Auktionshaus:
Sotheby's
Paris
Beschreibung:

Proust, Marcel LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE À LUCIEN DAUDET. 102 BD HAUSSMANN, [JUIN 1910]. 4 p. in-8 (173 x 113 mm), à l’encre noire, signées "Votre Marcel". Lettre inédite au sujet de l’article que Proust écrivit dans l'Intransigeant à propos du livre de Lucien Daudet Le Prince des cravates. "J’ai fait pour l’Intransigeant (étant comme vous savez en froid depuis un an avec Le Figaro) un petit article signé cette fois puisque vous avez fait […] de me dire que vous attachiez de l’importance à ma signature". Il avoue avoir écrit un article pour lui et l’avoir refusé à d’autres. "Mais votre livre est tellement beau que je ne pouvais pas dormir tant que je n’aurais pas écrit quelques lignes sur lui. Ah ! Lucien si vous vouliez vous faire mon maitre, m’apprendre à écrire. Mais vous ne m’aimez pas […]. Moi je vous aime et surtout (non pas surtout également) je vous admire à un point !". Proust l’encourage à aller voir les Ballets russes. Et conclue "Mille tendresses je vis (pas m.g.) [dans leur langage, m.g. (mauvais genre) veut dire une relation homosexuelle. Expression reprise dans une lettre qu'il lui adresse en janvier 1922 (voir lot 120)] avec le curé mystérieux. Si vous saviez ce que vous avez été en cela divinatoire, je vous dirai merci mon cher Petit de votre infinie gentillesse. Votre Marcel". Proust croisa le jeune Lucien Daudet (1878-1946) pour la première fois dans le salon de ses parents, Alphonse et Julia Daudet, vers décembre 1894. Il va progressivement s'attacher au jeune homme qui deviendra très vite son "cher petit". De sept ans son cadet, Proust aimait en lui la beauté, l'élégance, la fragilité. Jean Lorrain médira publiquement sur cette amitié amoureuse en 1897. Leur liaison durera presque deux années. Lucien sera, après Louis de Robert, le second à lire Swann. Malgré ses talents de peintre et d'écrivain, il vivra toute sa vie dans l'ombre de son père, de son frère Léon, puis de Marcel Proust L’article, dont il est question ici, paraîtra le 21 septembre 1910, Proust l'avait écrit en juin avant de partir pour Cabourg : "Il a accompli, malgré son travail et sa mauvaise santé, ce geste, parce qu'il se dit "écoeuré" par la conspiration du silence autour du "délicieux talent" de son ami d'autrefois qu'il ne voit plus guère" (J.-Y. Tadié. Marcel Proust biographie, II, p. 125-126 ; cf. Kolb, Correspondance, lettre à Léon Bailby, directeur de l'Intransigeant, 1er septembre 1910, XX, n° 367).

Auktionsarchiv: Los-Nr. 113
Auktion:
Datum:
19.06.2014
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Sotheby's
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