Rare chandelier en porcelaine « bleu et blanc » d’époque Xuande Texte par Valentina Bruccoleri Chandelier en porcelaine « bleu et blanc », Jingdezhen, marque et règne de Xuande (1425-1435) Hauteur : 29 cm Diamètre : 23 cm Importants manques et restaurations. Véritable symbole des interactions entre le monde chinois et le monde islamique, ce chandelier est un rare exemple d’objet en porcelaine « bleu et blanc » de cette forme. Il s’inscrit dans un groupe de porcelaines produites dans les fours impériaux de Jingdezhen sous les règnes de Yongle (1402-1424) et de Xuande (1425-1435), calquées sur des modèles issus des mondes iranien et mamelouk. Bien que présentant une forme islamique, les rares exemples chinois montrent un décor qui puise ses sources dans le répertoire chinois, avec des compositions de fleurs et rinceaux peintes au bleu de cobalt profond et brillant, caractéristique des deux premiers règnes du XVe siècle. Le décor, structuré en registres horizontaux, présente sur la partie supérieure du col des têtes de ruyi stylisées ainsi que des panneaux de lotus contenant le même motif. Sur la partie inférieure, deux rinceaux floraux partagent l’espace. Le corps principal de l’objet présente une répartition en huit panneaux verticaux suivant les facettes de la surface, encadrés en haut et en bas par des fines bandes de zig-zag. Sur la première se trouve le cartouche avec la marque de règne, écrite de droite à gauche : Da Ming Xuande nianzhi 大明宣德年制. Chacun des panneaux porte un décor floral ourlé par des rinceaux, très proche du décor présent sur les autres porcelaines impériales « bleu et blanc » de cette période. Chaque composition de pivoines, lotus, chrysanthèmes, camélias apparait deux fois sur des facettes opposées. Autour du bâton central, deux bandes concentriques encadrent un décor de lotus et de chrysanthèmes ainsi qu’un décor de vagues sur fond de volutes. Si les exemples en porcelaine chinoise datent de la première moitié du XVe siècle, souvent considérée comme un des âges d’or de la porcelaine des Ming, les modèles islamiques auxquels ils s’inspirent datent généralement du XIIIe et du XIVe siècle. Ils s’agit d’objets en métal qui peuvent présenter des parois lisses ou à facettes : en porcelaine, ce fut uniquement la version à facettes à être imitée au début du XVe siècle. Parmi les nombreux prototypes islamiques auxquels les potiers chinois ont pu s’inspirer, les plus proches sont un exemple du Victoria & Albert Museum (daté du milieu du XIIIe siècle et provenant d’Iran occidental) , une pièce de la David Collection à Copenhague (inv. 27/1972) et un chandelier du Metropolitan Museum of Art à New York. Ce dernier (Fig. 1) présente la même forme, bien que les facettes soient neuf au lieu de huit et se développent les unes dans les autres. Beaucoup plus rares sont les reproductions en jade, comme le chandelier de petites dimensions (H.: 9,4 cm) de l’Art Institute de Chicago (Fig. 2), attribué à une production iranienne du XVe siècle, qui présente des parois lisses . À la même période le monde iranien produit aussi des chandeliers en céramique « bleu et blanc », s’inspirant à leur tour du décor des porcelaines chinoises. Deux exemples de ce type sont connus : un chandelier découvert au Kazakhstan portant un décor de dragon stylisé et le fragment d’un chandelier de Samarcande exposé aujourd’hui au musée Amir Timur à Tashkent (Fig. 3). Ce dernier porte un décor de vagues et de rinceaux de lotus autour du bâton central, rappelant fortement les motifs du chandelier d’époque Xuande ci-présenté. Les chandeliers figurent souvent dans les peintures de manuscrits persans où ils sont peints en or ou jaune, suggérant que le matériau que le peintre voulait représenter était le métal. En revanche, sa version chinoise ne semble figurer sur aucune peinture islamique. Cette absence coïncide avec le manque de découvertes archéologiques de chandeliers en porcelaine des règnes de Yongle et Xuande dans le monde islamique, une absence qui
Rare chandelier en porcelaine « bleu et blanc » d’époque Xuande Texte par Valentina Bruccoleri Chandelier en porcelaine « bleu et blanc », Jingdezhen, marque et règne de Xuande (1425-1435) Hauteur : 29 cm Diamètre : 23 cm Importants manques et restaurations. Véritable symbole des interactions entre le monde chinois et le monde islamique, ce chandelier est un rare exemple d’objet en porcelaine « bleu et blanc » de cette forme. Il s’inscrit dans un groupe de porcelaines produites dans les fours impériaux de Jingdezhen sous les règnes de Yongle (1402-1424) et de Xuande (1425-1435), calquées sur des modèles issus des mondes iranien et mamelouk. Bien que présentant une forme islamique, les rares exemples chinois montrent un décor qui puise ses sources dans le répertoire chinois, avec des compositions de fleurs et rinceaux peintes au bleu de cobalt profond et brillant, caractéristique des deux premiers règnes du XVe siècle. Le décor, structuré en registres horizontaux, présente sur la partie supérieure du col des têtes de ruyi stylisées ainsi que des panneaux de lotus contenant le même motif. Sur la partie inférieure, deux rinceaux floraux partagent l’espace. Le corps principal de l’objet présente une répartition en huit panneaux verticaux suivant les facettes de la surface, encadrés en haut et en bas par des fines bandes de zig-zag. Sur la première se trouve le cartouche avec la marque de règne, écrite de droite à gauche : Da Ming Xuande nianzhi 大明宣德年制. Chacun des panneaux porte un décor floral ourlé par des rinceaux, très proche du décor présent sur les autres porcelaines impériales « bleu et blanc » de cette période. Chaque composition de pivoines, lotus, chrysanthèmes, camélias apparait deux fois sur des facettes opposées. Autour du bâton central, deux bandes concentriques encadrent un décor de lotus et de chrysanthèmes ainsi qu’un décor de vagues sur fond de volutes. Si les exemples en porcelaine chinoise datent de la première moitié du XVe siècle, souvent considérée comme un des âges d’or de la porcelaine des Ming, les modèles islamiques auxquels ils s’inspirent datent généralement du XIIIe et du XIVe siècle. Ils s’agit d’objets en métal qui peuvent présenter des parois lisses ou à facettes : en porcelaine, ce fut uniquement la version à facettes à être imitée au début du XVe siècle. Parmi les nombreux prototypes islamiques auxquels les potiers chinois ont pu s’inspirer, les plus proches sont un exemple du Victoria & Albert Museum (daté du milieu du XIIIe siècle et provenant d’Iran occidental) , une pièce de la David Collection à Copenhague (inv. 27/1972) et un chandelier du Metropolitan Museum of Art à New York. Ce dernier (Fig. 1) présente la même forme, bien que les facettes soient neuf au lieu de huit et se développent les unes dans les autres. Beaucoup plus rares sont les reproductions en jade, comme le chandelier de petites dimensions (H.: 9,4 cm) de l’Art Institute de Chicago (Fig. 2), attribué à une production iranienne du XVe siècle, qui présente des parois lisses . À la même période le monde iranien produit aussi des chandeliers en céramique « bleu et blanc », s’inspirant à leur tour du décor des porcelaines chinoises. Deux exemples de ce type sont connus : un chandelier découvert au Kazakhstan portant un décor de dragon stylisé et le fragment d’un chandelier de Samarcande exposé aujourd’hui au musée Amir Timur à Tashkent (Fig. 3). Ce dernier porte un décor de vagues et de rinceaux de lotus autour du bâton central, rappelant fortement les motifs du chandelier d’époque Xuande ci-présenté. Les chandeliers figurent souvent dans les peintures de manuscrits persans où ils sont peints en or ou jaune, suggérant que le matériau que le peintre voulait représenter était le métal. En revanche, sa version chinoise ne semble figurer sur aucune peinture islamique. Cette absence coïncide avec le manque de découvertes archéologiques de chandeliers en porcelaine des règnes de Yongle et Xuande dans le monde islamique, une absence qui
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