Rare table de milieu à décor marqueté de branchages fleuris et feuillagés en réserves Le plateau centré d'une corbeille chargée de fleurs sur un entablement se détachant sur des fonds d'écaille teintée rouge soulignés de frises à filets d'ébène ou bandeaux alternés de feuillages stylisés et rosaces; de forme rectangulaire, elle ouvre par un large tiroir en façade et repose sur un piétement à colonnes, également marquetées, réunies par une entretoise en H; les chants à feuilles d'eau; pieds en boules aplaties. Attribuée à Pierre Gole Epoque Louis XIV (fentes et anciennes restaurations). H: 77 - L: 94 - P: 62 cm. C'est dans un contexte particulièrement difficile que débute le règne de Louis XIV, toutefois en 1660 son mariage apaise les tensions. Par la suite, les différentes guerres, de Dévolution (1667-1668), de Hollande (1672-1678) et de Succession d'Espagne (1701-1713), ainsi que les interminables campagnes de la Ligue d'Augsbourg (1688-1697), ponctuent un long règne au cours duquel se dessinent quasi définitivement les frontières de la France moderne. Parallèlement à ces campagnes militaires coûteuses, le roi s'engage dans des entreprises de travaux considérables, notamment l'aqueduc de Maintenon et la construction du château de Versailles, qui se veulent les symboles de son absolutisme et de la grandeur technologique et artistique de la France. Pour financer ces projets, son ministre Colbert réorganise les finances de l'état et encourage le système du profit tout en tentant de le réguler. Ainsi les différentes mesures économiques prises au cours des vingt premières années du règne, enrichissent considérablement la France, l'on assiste à l'émergence des grands financiers qui, à l'instar du roi, tendent à une existence très confortable. Ce contexte économique et artistique privilégié attire les artistes et les artisans européens; la manufacture des Gobelins, établie par un édit de 1667, illustre la volonté du roi et du ministre de se libérer des contraintes italiennes et de créer de grandes corporations capables de subvenir aux commandes royales et à celles de riches particuliers. Souvent d'origine flamande ou italienne, peintres, sculpteurs, orfèvres, ébénistes...convergent vers cette France ambitieuse et apportent avec eux leur savoir-faire. Dans le domaine plus spécifique de l'ébénisterie, le style Louis XIII avait été marqué par une grande sobriété et l'on avait privilégié particulièrement les placages sombres rehaussés de sculptures. Sous le règne de Louis XIV, l'on assiste à l'adoption définitive du décor marqueté afin d'enrichir les panneaux des meubles plaqués de bois précieux ou noirci. Cette technique révèle encore les fortes influences italiennes et flamandes, dont Pierre Gole fut l'un des plus brillants initiateurs; puis progressivement l'esthétique française se dessine, les bois fruitiers font place à l'écaille aux teintes brune ou rouge enrichie des matériaux des plus divers et des plus rares: corne teintée, nacre, ivoire... En parallèle un type bien précis de marqueterie se développe et semble gagner la faveur des artisans et des amateurs, la marqueterie de métal ou «marqueterie Boulle» qui grâce à un découpage de deux plaques superposées de métal et d'écaille rend possible l'obtention d'un double motif de placage similaire permettant aux ébénistes de créer un meuble et son pendant, l'un dit «en première partie» sur fond d'écaille, le second nommé «en contrepartie» ou «seconde partie» sur fond de métal; notons qu'il était fréquent que les artisans emploient ces deux techniques sur un même meuble (voir notamment une armoire d'André-Charles Boulle conservée au musée du Louvre; illustrée dans D. Alcouffe, A. Dion-Tenenbaum, A. Lefébure, Le mobilier du Musée du Louvre, Tome 1, Faton, Dijon, 1993, p.81, catalogue n°20). Ainsi vers la fin du XVIIe siècle et au début du siècle suivant, la marqueterie domine l'ensemble de la production des grands ébénistes parisiens. Certains modèles de meubles, souvent austères sous
Rare table de milieu à décor marqueté de branchages fleuris et feuillagés en réserves Le plateau centré d'une corbeille chargée de fleurs sur un entablement se détachant sur des fonds d'écaille teintée rouge soulignés de frises à filets d'ébène ou bandeaux alternés de feuillages stylisés et rosaces; de forme rectangulaire, elle ouvre par un large tiroir en façade et repose sur un piétement à colonnes, également marquetées, réunies par une entretoise en H; les chants à feuilles d'eau; pieds en boules aplaties. Attribuée à Pierre Gole Epoque Louis XIV (fentes et anciennes restaurations). H: 77 - L: 94 - P: 62 cm. C'est dans un contexte particulièrement difficile que débute le règne de Louis XIV, toutefois en 1660 son mariage apaise les tensions. Par la suite, les différentes guerres, de Dévolution (1667-1668), de Hollande (1672-1678) et de Succession d'Espagne (1701-1713), ainsi que les interminables campagnes de la Ligue d'Augsbourg (1688-1697), ponctuent un long règne au cours duquel se dessinent quasi définitivement les frontières de la France moderne. Parallèlement à ces campagnes militaires coûteuses, le roi s'engage dans des entreprises de travaux considérables, notamment l'aqueduc de Maintenon et la construction du château de Versailles, qui se veulent les symboles de son absolutisme et de la grandeur technologique et artistique de la France. Pour financer ces projets, son ministre Colbert réorganise les finances de l'état et encourage le système du profit tout en tentant de le réguler. Ainsi les différentes mesures économiques prises au cours des vingt premières années du règne, enrichissent considérablement la France, l'on assiste à l'émergence des grands financiers qui, à l'instar du roi, tendent à une existence très confortable. Ce contexte économique et artistique privilégié attire les artistes et les artisans européens; la manufacture des Gobelins, établie par un édit de 1667, illustre la volonté du roi et du ministre de se libérer des contraintes italiennes et de créer de grandes corporations capables de subvenir aux commandes royales et à celles de riches particuliers. Souvent d'origine flamande ou italienne, peintres, sculpteurs, orfèvres, ébénistes...convergent vers cette France ambitieuse et apportent avec eux leur savoir-faire. Dans le domaine plus spécifique de l'ébénisterie, le style Louis XIII avait été marqué par une grande sobriété et l'on avait privilégié particulièrement les placages sombres rehaussés de sculptures. Sous le règne de Louis XIV, l'on assiste à l'adoption définitive du décor marqueté afin d'enrichir les panneaux des meubles plaqués de bois précieux ou noirci. Cette technique révèle encore les fortes influences italiennes et flamandes, dont Pierre Gole fut l'un des plus brillants initiateurs; puis progressivement l'esthétique française se dessine, les bois fruitiers font place à l'écaille aux teintes brune ou rouge enrichie des matériaux des plus divers et des plus rares: corne teintée, nacre, ivoire... En parallèle un type bien précis de marqueterie se développe et semble gagner la faveur des artisans et des amateurs, la marqueterie de métal ou «marqueterie Boulle» qui grâce à un découpage de deux plaques superposées de métal et d'écaille rend possible l'obtention d'un double motif de placage similaire permettant aux ébénistes de créer un meuble et son pendant, l'un dit «en première partie» sur fond d'écaille, le second nommé «en contrepartie» ou «seconde partie» sur fond de métal; notons qu'il était fréquent que les artisans emploient ces deux techniques sur un même meuble (voir notamment une armoire d'André-Charles Boulle conservée au musée du Louvre; illustrée dans D. Alcouffe, A. Dion-Tenenbaum, A. Lefébure, Le mobilier du Musée du Louvre, Tome 1, Faton, Dijon, 1993, p.81, catalogue n°20). Ainsi vers la fin du XVIIe siècle et au début du siècle suivant, la marqueterie domine l'ensemble de la production des grands ébénistes parisiens. Certains modèles de meubles, souvent austères sous
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