Retrait possible à Paris à partir du 26 mars BAUDELAIRE (Charles). Belle L.A.S. ""Ch. Baudelaire"", sl [Bruxelles], jeudi 28 septembre 1865, 3 pp. in-8, adressée à son ami le commandant Hippolyte Lejosne à qui il délivre un ""insupportable aveu"" étant aux abois : ""Mon cher Lejosne, J'ai été bien fâché de ne pas vous trouver à Paris le 5 juillet. Vous étiez, dans mon rapide voyage, une de mes consolations projetées. Je suis revenu dans le pays de la libre pensée le 15 juillet, où j'ai retrouvé mon ennui, mes indigestions, mes fièvres et mes névralgies. Observez que 10 jours de Paris et de Honfleur m'avaient rendu à la jeunesse. Le 15 juillet, Lemer était au moment de conclure pour moi une affaire qui peut devenir fructueuse dans l'avenir. Le 7 août, il m'a écrit que rien n'était fini, et que M. Garnier allait s'absenter. Depuis ce temps-là, il me laisse dans les ténèbres. Lisez la lettre que je lui écris. Cela me dispensera de vous en faire un abrégé. Et puis, cachetez-la. Ensuite, mon cher ami, répondez-moi le plus vite possible. J'ai enfin à vous demander un autre service, quelque chose d'atroce, c'est à dire de l'argent, je n'ose pas, je ne peux pas m'absenter d'ici sans arroser la maîtresse de mon hôtel. Et cependant, il faut que j'aille à Paris ; il faut que j'aille à Honfleur. Vous ne sauriez imaginer combien il me coûte de vous parler de cela. Dans ces choses-là, on risque d'abord l'indiscrétion. Ensuite on risque d'affliger les gens en les prenant au dépourvu. Ensuite, si lié qu'on soit avec eux, on se sent un peu humilié. Mais c'est là un mauvais sentiment que je n'avoue que pour le plaisir de ne rien cacher. Pouvez-vous vous priver pour quelque temps (et pour combien de temps ?) de quelques centaines de francs, 600, 500, ou ce que vous pourrez ! Comment vous les rendrai-je ? Ce sera soit sur l'affaire Lemer-Garnier, soit sur les fragments que j'ai à disséminer dans les journaux. Si vous ne le pouvez pas tout de suite, dites-moi quand vous le pourrez. Et si vous ne le pouvez pas tout de suite dites moi quand vous le pourrez ! Et si vous ne le pouvez pas du tout, instruisez-m'en tout de même. J'ai enfin accouché de mon insupportable aveu. Je crois que si vous pouvez me venir en aide, je partirai deux ou trois jours après votre envoi. Je voudrais être de retour ici le 15, et si enfin Lemer conclut, je n'aurai plus que pour 10 ou 15 jours de Belgique. Hélas ! c'est la 3e fois que je fais ce rêve. J'ai su par le grand Alfred que Madame Lejosne avait encore été malade, et très malade ; m'a-t-il dit. Mais c'est vraiment navrant. [...]. Mon Dieu ! Pourvu que ma lettre indiscrète n'aille pas tomber chez vous au milieu de chagrins [...]. N'écrivez pas sur l'enveloppe de votre réponse : Hotel du Grand Miroir, notez simplement : 28, rue de la Montagne. À bientôt, cher ami, et pardon [...]"". Cf. Charles Baudelaire Correspondance générale, L. Conard, 1949, Tome V, n° 939. - Correspondance, Bibliothèque de la Pléiade, Tome II, pp. 529-531. Petites taches d'encre, pâles piqûres, habiles et invisibles restaurations à certaines pliures. Commandant dans l'armée française, Hippolyte Lejosne (1814-1884), fut aide de camp du Maréchal Magnan avant d'être nommé chef d'escadron. Partisan et mécène de l'avant-garde littéraire, artistique et musicale, il recevait, avec sa femme, dans leur salon parisien de l'avenue Trudaine, la nouvelle génération du monde de l'art : Delacroix, Barbey d'Aurévilly, Manet, Baudelaire et bien d'autres. Manet représentera d'ailleurs Valentine Lejosne assise dans son tableau La Musique aux Tuileries, en 1862. Lejosne avait lui-même un vif intérêt pour la poésie, laissant derrière lui de nombreux sonnets qui ne furent jamais publiés. On y joint une L.A.S. du général Jacques AUPICK (1789-1857), beau-père de Charles Baudelaire Paris, 9 juin 1832, 3 pp. et ½ in-8 : ""Mr Aupick n'a aucune connaissance spéciale de l'affaire Voirin dont Mr Février est chargé pour le compte de Mad. la princesse Crescence de Salm. Il s
BAUDELAIRE (Charles). Belle L.A.S. ""Ch. Baudelaire"", sl [Bruxelles], jeudi 28 septembre 1865, 3 pp. in-8, adressée à son ami le commandant Hippolyte Lejosne à qui il délivre un ""insupportable aveu"" étant aux abois : ""Mon cher Lejosne, J'ai été bien fâché de ne pas vous trouver à Paris le 5 juillet. Vous étiez, dans mon rapide voyage, une de mes consolations projetées. Je suis revenu dans le pays de la libre pensée le 15 juillet, où j'ai retrouvé mon ennui, mes indigestions, mes fièvres et mes névralgies. Observez que 10 jours de Paris et de Honfleur m'avaient rendu à la jeunesse. Le 15 juillet, Lemer était au moment de conclure pour moi une affaire qui peut devenir fructueuse dans l'avenir. Le 7 août, il m'a écrit que rien n'était fini, et que M. Garnier allait s'absenter. Depuis ce temps-là, il me laisse dans les ténèbres. Lisez la lettre que je lui écris. Cela me dispensera de vous en faire un abrégé. Et puis, cachetez-la. Ensuite, mon cher ami, répondez-moi le plus vite possible. J'ai enfin à vous demander un autre service, quelque chose d'atroce, c'est à dire de l'argent, je n'ose pas, je ne peux pas m'absenter d'ici sans arroser la maîtresse de mon hôtel. Et cependant, il faut que j'aille à Paris ; il faut que j'aille à Honfleur. Vous ne sauriez imaginer combien il me coûte de vous parler de cela. Dans ces choses-là, on risque d'abord l'indiscrétion. Ensuite on risque d'affliger les gens en les prenant au dépourvu. Ensuite, si lié qu'on soit avec eux, on se sent un peu humilié. Mais c'est là un mauvais sentiment que je n'avoue que pour le plaisir de ne rien cacher. Pouvez-vous vous priver pour quelque temps (et pour combien de temps ?) de quelques centaines de francs, 600, 500, ou ce que vous pourrez ! Comment vous les rendrai-je ? Ce sera soit sur l'affaire Lemer-Garnier, soit sur les fragments que j'ai à disséminer dans les journaux. Si vous ne le pouvez pas tout de suite, dites-moi quand vous le pourrez. Et si vous ne le pouvez pas tout de suite dites moi quand vous le pourrez ! Et si vous ne le pouvez pas du tout, instruisez-m'en tout de même. J'ai enfin accouché de mon insupportable aveu. Je crois que si vous pouvez me venir en aide, je partirai deux ou trois jours après votre envoi. Je voudrais être de retour ici le 15, et si enfin Lemer conclut, je n'aurai plus que pour 10 ou 15 jours de Belgique. Hélas ! c'est la 3e fois que je fais ce rêve. J'ai su par le grand Alfred que Madame Lejosne avait encore été malade, et très malade ; m'a-t-il dit. Mais c'est vraiment navrant. [...]. Mon Dieu ! Pourvu que ma lettre indiscrète n'aille pas tomber chez vous au milieu de chagrins [...]. N'écrivez pas sur l'enveloppe de votre réponse : Hotel du Grand Miroir, notez simplement : 28, rue de la Montagne. À bientôt, cher ami, et pardon [...]"". Cf. Charles Baudelaire Correspondance générale, L. Conard, 1949, Tome V, n° 939. - Correspondance, Bibliothèque de la Pléiade, Tome II, pp. 529-531. Petites taches d'encre, pâles piqûres, habiles et invisibles restaurations à certaines pliures. Commandant dans l'armée française, Hippolyte Lejosne (1814-1884), fut aide de camp du Maréchal Magnan avant d'être nommé chef d'escadron. Partisan et mécène de l'avant-garde littéraire, artistique et musicale, il recevait, avec sa femme, dans leur salon parisien de l'avenue Trudaine, la nouvelle génération du monde de l'art : Delacroix, Barbey d'Aurévilly, Manet, Baudelaire et bien d'autres. Manet représentera d'ailleurs Valentine Lejosne assise dans son tableau La Musique aux Tuileries, en 1862. Lejosne avait lui-même un vif intérêt pour la poésie, laissant derrière lui de nombreux sonnets qui ne furent jamais publiés. On y joint une L.A.S. du général Jacques AUPICK (1789-1857), beau-père de Charles Baudelaire Paris, 9 juin 1832, 3 pp. et ½ in-8 : ""Mr Aupick n'a aucune connaissance spéciale de l'affaire Voirin dont Mr Février est chargé pour le compte de Mad. la princesse Crescence de Salm. Il sait seulement que M. Voirin, qui était admis à
Retrait possible à Paris à partir du 26 mars BAUDELAIRE (Charles). Belle L.A.S. ""Ch. Baudelaire"", sl [Bruxelles], jeudi 28 septembre 1865, 3 pp. in-8, adressée à son ami le commandant Hippolyte Lejosne à qui il délivre un ""insupportable aveu"" étant aux abois : ""Mon cher Lejosne, J'ai été bien fâché de ne pas vous trouver à Paris le 5 juillet. Vous étiez, dans mon rapide voyage, une de mes consolations projetées. Je suis revenu dans le pays de la libre pensée le 15 juillet, où j'ai retrouvé mon ennui, mes indigestions, mes fièvres et mes névralgies. Observez que 10 jours de Paris et de Honfleur m'avaient rendu à la jeunesse. Le 15 juillet, Lemer était au moment de conclure pour moi une affaire qui peut devenir fructueuse dans l'avenir. Le 7 août, il m'a écrit que rien n'était fini, et que M. Garnier allait s'absenter. Depuis ce temps-là, il me laisse dans les ténèbres. Lisez la lettre que je lui écris. Cela me dispensera de vous en faire un abrégé. Et puis, cachetez-la. Ensuite, mon cher ami, répondez-moi le plus vite possible. J'ai enfin à vous demander un autre service, quelque chose d'atroce, c'est à dire de l'argent, je n'ose pas, je ne peux pas m'absenter d'ici sans arroser la maîtresse de mon hôtel. Et cependant, il faut que j'aille à Paris ; il faut que j'aille à Honfleur. Vous ne sauriez imaginer combien il me coûte de vous parler de cela. Dans ces choses-là, on risque d'abord l'indiscrétion. Ensuite on risque d'affliger les gens en les prenant au dépourvu. Ensuite, si lié qu'on soit avec eux, on se sent un peu humilié. Mais c'est là un mauvais sentiment que je n'avoue que pour le plaisir de ne rien cacher. Pouvez-vous vous priver pour quelque temps (et pour combien de temps ?) de quelques centaines de francs, 600, 500, ou ce que vous pourrez ! Comment vous les rendrai-je ? Ce sera soit sur l'affaire Lemer-Garnier, soit sur les fragments que j'ai à disséminer dans les journaux. Si vous ne le pouvez pas tout de suite, dites-moi quand vous le pourrez. Et si vous ne le pouvez pas tout de suite dites moi quand vous le pourrez ! Et si vous ne le pouvez pas du tout, instruisez-m'en tout de même. J'ai enfin accouché de mon insupportable aveu. Je crois que si vous pouvez me venir en aide, je partirai deux ou trois jours après votre envoi. Je voudrais être de retour ici le 15, et si enfin Lemer conclut, je n'aurai plus que pour 10 ou 15 jours de Belgique. Hélas ! c'est la 3e fois que je fais ce rêve. J'ai su par le grand Alfred que Madame Lejosne avait encore été malade, et très malade ; m'a-t-il dit. Mais c'est vraiment navrant. [...]. Mon Dieu ! Pourvu que ma lettre indiscrète n'aille pas tomber chez vous au milieu de chagrins [...]. N'écrivez pas sur l'enveloppe de votre réponse : Hotel du Grand Miroir, notez simplement : 28, rue de la Montagne. À bientôt, cher ami, et pardon [...]"". Cf. Charles Baudelaire Correspondance générale, L. Conard, 1949, Tome V, n° 939. - Correspondance, Bibliothèque de la Pléiade, Tome II, pp. 529-531. Petites taches d'encre, pâles piqûres, habiles et invisibles restaurations à certaines pliures. Commandant dans l'armée française, Hippolyte Lejosne (1814-1884), fut aide de camp du Maréchal Magnan avant d'être nommé chef d'escadron. Partisan et mécène de l'avant-garde littéraire, artistique et musicale, il recevait, avec sa femme, dans leur salon parisien de l'avenue Trudaine, la nouvelle génération du monde de l'art : Delacroix, Barbey d'Aurévilly, Manet, Baudelaire et bien d'autres. Manet représentera d'ailleurs Valentine Lejosne assise dans son tableau La Musique aux Tuileries, en 1862. Lejosne avait lui-même un vif intérêt pour la poésie, laissant derrière lui de nombreux sonnets qui ne furent jamais publiés. On y joint une L.A.S. du général Jacques AUPICK (1789-1857), beau-père de Charles Baudelaire Paris, 9 juin 1832, 3 pp. et ½ in-8 : ""Mr Aupick n'a aucune connaissance spéciale de l'affaire Voirin dont Mr Février est chargé pour le compte de Mad. la princesse Crescence de Salm. Il s
BAUDELAIRE (Charles). Belle L.A.S. ""Ch. Baudelaire"", sl [Bruxelles], jeudi 28 septembre 1865, 3 pp. in-8, adressée à son ami le commandant Hippolyte Lejosne à qui il délivre un ""insupportable aveu"" étant aux abois : ""Mon cher Lejosne, J'ai été bien fâché de ne pas vous trouver à Paris le 5 juillet. Vous étiez, dans mon rapide voyage, une de mes consolations projetées. Je suis revenu dans le pays de la libre pensée le 15 juillet, où j'ai retrouvé mon ennui, mes indigestions, mes fièvres et mes névralgies. Observez que 10 jours de Paris et de Honfleur m'avaient rendu à la jeunesse. Le 15 juillet, Lemer était au moment de conclure pour moi une affaire qui peut devenir fructueuse dans l'avenir. Le 7 août, il m'a écrit que rien n'était fini, et que M. Garnier allait s'absenter. Depuis ce temps-là, il me laisse dans les ténèbres. Lisez la lettre que je lui écris. Cela me dispensera de vous en faire un abrégé. Et puis, cachetez-la. Ensuite, mon cher ami, répondez-moi le plus vite possible. J'ai enfin à vous demander un autre service, quelque chose d'atroce, c'est à dire de l'argent, je n'ose pas, je ne peux pas m'absenter d'ici sans arroser la maîtresse de mon hôtel. Et cependant, il faut que j'aille à Paris ; il faut que j'aille à Honfleur. Vous ne sauriez imaginer combien il me coûte de vous parler de cela. Dans ces choses-là, on risque d'abord l'indiscrétion. Ensuite on risque d'affliger les gens en les prenant au dépourvu. Ensuite, si lié qu'on soit avec eux, on se sent un peu humilié. Mais c'est là un mauvais sentiment que je n'avoue que pour le plaisir de ne rien cacher. Pouvez-vous vous priver pour quelque temps (et pour combien de temps ?) de quelques centaines de francs, 600, 500, ou ce que vous pourrez ! Comment vous les rendrai-je ? Ce sera soit sur l'affaire Lemer-Garnier, soit sur les fragments que j'ai à disséminer dans les journaux. Si vous ne le pouvez pas tout de suite, dites-moi quand vous le pourrez. Et si vous ne le pouvez pas tout de suite dites moi quand vous le pourrez ! Et si vous ne le pouvez pas du tout, instruisez-m'en tout de même. J'ai enfin accouché de mon insupportable aveu. Je crois que si vous pouvez me venir en aide, je partirai deux ou trois jours après votre envoi. Je voudrais être de retour ici le 15, et si enfin Lemer conclut, je n'aurai plus que pour 10 ou 15 jours de Belgique. Hélas ! c'est la 3e fois que je fais ce rêve. J'ai su par le grand Alfred que Madame Lejosne avait encore été malade, et très malade ; m'a-t-il dit. Mais c'est vraiment navrant. [...]. Mon Dieu ! Pourvu que ma lettre indiscrète n'aille pas tomber chez vous au milieu de chagrins [...]. N'écrivez pas sur l'enveloppe de votre réponse : Hotel du Grand Miroir, notez simplement : 28, rue de la Montagne. À bientôt, cher ami, et pardon [...]"". Cf. Charles Baudelaire Correspondance générale, L. Conard, 1949, Tome V, n° 939. - Correspondance, Bibliothèque de la Pléiade, Tome II, pp. 529-531. Petites taches d'encre, pâles piqûres, habiles et invisibles restaurations à certaines pliures. Commandant dans l'armée française, Hippolyte Lejosne (1814-1884), fut aide de camp du Maréchal Magnan avant d'être nommé chef d'escadron. Partisan et mécène de l'avant-garde littéraire, artistique et musicale, il recevait, avec sa femme, dans leur salon parisien de l'avenue Trudaine, la nouvelle génération du monde de l'art : Delacroix, Barbey d'Aurévilly, Manet, Baudelaire et bien d'autres. Manet représentera d'ailleurs Valentine Lejosne assise dans son tableau La Musique aux Tuileries, en 1862. Lejosne avait lui-même un vif intérêt pour la poésie, laissant derrière lui de nombreux sonnets qui ne furent jamais publiés. On y joint une L.A.S. du général Jacques AUPICK (1789-1857), beau-père de Charles Baudelaire Paris, 9 juin 1832, 3 pp. et ½ in-8 : ""Mr Aupick n'a aucune connaissance spéciale de l'affaire Voirin dont Mr Février est chargé pour le compte de Mad. la princesse Crescence de Salm. Il sait seulement que M. Voirin, qui était admis à
Testen Sie LotSearch und seine Premium-Features 7 Tage - ohne Kosten!
Lassen Sie sich automatisch über neue Objekte in kommenden Auktionen benachrichtigen.
Suchauftrag anlegen