[Revue -- Stéphane Mallarmé] LA DERNIÈRE MODE. GAZETTE DU MONDE ET DE LA FAMILLE. 6 SEPTEMBRE AU 20 DÉCEMBRE 1874. 8 livraisons, reliées en un volume in-folio (400 x 297 mm). Bradel soie brochée, motifs de lignes bleues et crème avec feuillages et fleurettes, pièce de titre en maroquin titre doré, couvertures, étui bordé (Reliure non signée de Leca). Les belles couvertures illustrées, bleues ou vert d'eau, sont conservées. A toutes marges. Exemplaire monté sur onglets. Quelques rares rousseurs, habiles restaurations dans les marges. Rarissime collection complète, corrigée de la main de Mallarmé, avec le numéro spécimen. Revue bimensuelle parue en 8 livraisons durant le second semestre de l’année 1874. Directeur : Marasquin (pseudonyme de Charles Wendelen, éditeur de la revue). Les 5 dernières livraisons forment un ensemble à pagination continue. Gravures de mode. Chaque numéro est ainsi illustré : - couverture dessinée par Edmond Morin comprenant 5 vignettes, et bandeau de titre du même ; - gravures de mode dans le texte aux p. 1, 4 et 5 par E. Pecqueur ; En outre, les livraisons III à VIII contiennent 6 lithographies hors texte signées Albert, rehaussées à l’aquarelle par M. Huguet (358 x 275 mm). Ces gravures aquarellées ne figuraient que dans quelques exemplaires de luxe et pouvaient être commandées à part. Mallarmé journaliste de mode. Rédacteur unique de la revue, Mallarmé a signé tous les articles de ces 8 livraisons, sous divers pseudonymes : Marguerite de Ponty, Miss Satin, Ix, "Le Chef de bouche de chez Brébant", et même "Une dame créole", "Olympe, Négresse" ou "Zizy, bonne mulâtre de Surate". La seule contribution littéraire que Mallarmé signa de son nom est la traduction de "Mariana" de Tennyson (n° IV, p. 7). Sous ces divers noms de plume, le poète s’exerce -- dans le cadre imposé de l’art de la toilette à l’art de la table, en passant par les voyages en chemin de fer ou le courrier de lecteurs et même l’écriture publicitaire -- à une l’écriture totalement différente de celle qu’il pratiquait habituellement : il y rédige des articles sur les toilettes de bal, des chroniques de spectacles, propose des recettes de "Sirop pour guérir du rhume" ("remède compliqué ? Non, simple : tandis que le rhume simple est souvent, lui, compliqué !") ou d'un "Onguent contre les engelures", prodigue des conseils pour se rendre aux bains de mer, avec indication du prix des billets de train, pour composer des corbeilles de jardin au mois d’août ou les menus de déjeuner au bord de mer, de déjeuner de chasse ou de dîner en famille, pour confectionner des costumes pour enfants ou des patrons de toilettes du soir... Textes de circonstances, ces articles relèvent de l’écriture alimentaire, mais, contrairement à ce qu’il dit à propos des Dieux antiques, Mallarmé évoque auprès de Verlaine l'écriture de ces rubriques avec une certaine nostalgie : "désespérant du despotique bouquin, lâché de moi-même, j'ai, après quelques articles colportés d'ici et de là, tenté de rédiger tout seul, toilettes, bijoux, mobilier etc., jusqu'aux théâtres et aux menus de dîner, un journal, La Dernière Mode, dont les huit ou dix numéros parus servent encore, quand je les dévêts de leur poussière, à me faire longtemps rêver" (lettre à Verlaine, 16 novembre 1885). A l’époque de la parution, bien sûr, on ignorait alors que Mallarmé en avait été le seul et unique rédacteur. Remy de Goumont, le premier, en saisit la valeur littéraire : ces fascicules, écrit-il, avaient "prouvé qu’armé de style, on peut imprimer sa griffe, même à une recette d’officine, même à la description technique d’une robe, même à la rédaction d’une réclame ou d’une annonce…" Il fallut attendre 1933 et la publication -- partielle, tronquée -- par S.A. Rhodes à New York pour en retrouver le texte et qu'en soit révélé l'auteur. La rubrique littéraire, quant à elle, est confiée par le rédacteur en chef Mallarmé à ses amis, notamment ses amis parnassiens : Banville, Daudet, Catulle Mendès, Sully Prudho
[Revue -- Stéphane Mallarmé] LA DERNIÈRE MODE. GAZETTE DU MONDE ET DE LA FAMILLE. 6 SEPTEMBRE AU 20 DÉCEMBRE 1874. 8 livraisons, reliées en un volume in-folio (400 x 297 mm). Bradel soie brochée, motifs de lignes bleues et crème avec feuillages et fleurettes, pièce de titre en maroquin titre doré, couvertures, étui bordé (Reliure non signée de Leca). Les belles couvertures illustrées, bleues ou vert d'eau, sont conservées. A toutes marges. Exemplaire monté sur onglets. Quelques rares rousseurs, habiles restaurations dans les marges. Rarissime collection complète, corrigée de la main de Mallarmé, avec le numéro spécimen. Revue bimensuelle parue en 8 livraisons durant le second semestre de l’année 1874. Directeur : Marasquin (pseudonyme de Charles Wendelen, éditeur de la revue). Les 5 dernières livraisons forment un ensemble à pagination continue. Gravures de mode. Chaque numéro est ainsi illustré : - couverture dessinée par Edmond Morin comprenant 5 vignettes, et bandeau de titre du même ; - gravures de mode dans le texte aux p. 1, 4 et 5 par E. Pecqueur ; En outre, les livraisons III à VIII contiennent 6 lithographies hors texte signées Albert, rehaussées à l’aquarelle par M. Huguet (358 x 275 mm). Ces gravures aquarellées ne figuraient que dans quelques exemplaires de luxe et pouvaient être commandées à part. Mallarmé journaliste de mode. Rédacteur unique de la revue, Mallarmé a signé tous les articles de ces 8 livraisons, sous divers pseudonymes : Marguerite de Ponty, Miss Satin, Ix, "Le Chef de bouche de chez Brébant", et même "Une dame créole", "Olympe, Négresse" ou "Zizy, bonne mulâtre de Surate". La seule contribution littéraire que Mallarmé signa de son nom est la traduction de "Mariana" de Tennyson (n° IV, p. 7). Sous ces divers noms de plume, le poète s’exerce -- dans le cadre imposé de l’art de la toilette à l’art de la table, en passant par les voyages en chemin de fer ou le courrier de lecteurs et même l’écriture publicitaire -- à une l’écriture totalement différente de celle qu’il pratiquait habituellement : il y rédige des articles sur les toilettes de bal, des chroniques de spectacles, propose des recettes de "Sirop pour guérir du rhume" ("remède compliqué ? Non, simple : tandis que le rhume simple est souvent, lui, compliqué !") ou d'un "Onguent contre les engelures", prodigue des conseils pour se rendre aux bains de mer, avec indication du prix des billets de train, pour composer des corbeilles de jardin au mois d’août ou les menus de déjeuner au bord de mer, de déjeuner de chasse ou de dîner en famille, pour confectionner des costumes pour enfants ou des patrons de toilettes du soir... Textes de circonstances, ces articles relèvent de l’écriture alimentaire, mais, contrairement à ce qu’il dit à propos des Dieux antiques, Mallarmé évoque auprès de Verlaine l'écriture de ces rubriques avec une certaine nostalgie : "désespérant du despotique bouquin, lâché de moi-même, j'ai, après quelques articles colportés d'ici et de là, tenté de rédiger tout seul, toilettes, bijoux, mobilier etc., jusqu'aux théâtres et aux menus de dîner, un journal, La Dernière Mode, dont les huit ou dix numéros parus servent encore, quand je les dévêts de leur poussière, à me faire longtemps rêver" (lettre à Verlaine, 16 novembre 1885). A l’époque de la parution, bien sûr, on ignorait alors que Mallarmé en avait été le seul et unique rédacteur. Remy de Goumont, le premier, en saisit la valeur littéraire : ces fascicules, écrit-il, avaient "prouvé qu’armé de style, on peut imprimer sa griffe, même à une recette d’officine, même à la description technique d’une robe, même à la rédaction d’une réclame ou d’une annonce…" Il fallut attendre 1933 et la publication -- partielle, tronquée -- par S.A. Rhodes à New York pour en retrouver le texte et qu'en soit révélé l'auteur. La rubrique littéraire, quant à elle, est confiée par le rédacteur en chef Mallarmé à ses amis, notamment ses amis parnassiens : Banville, Daudet, Catulle Mendès, Sully Prudho
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