Beschreibung:

ROBE DE COUR À TRANSFORMATION AVEC DEUX TRAÎNES. Epoque Premier Empire. LES ÉTOFFES Satin blanc, largeur de tissage 52 cm, par conséquent de fabrication lyonnaise ; à l'origine tout recouvert d'un tulle de soie entièrement brodé de paillettes en argent poli, pris parfois pour du platine. Décor sur le champ d'un semis de paillettes rondes, sur les bordures d'une guirlande laurée de paillettes forme navette, sur le buste de rosaces fleuries, le coeur de ces fleurs en perles facettées à l'imitation de diamants taillés. LA ROBE Robe ronde à huit panneaux, taille haute, lacée dans le dos, manches courtes bouffantes, volant bouillonné au bas de la robe avec un large ruban de satin replié en deux, décolleté coulissé qui pouvait être garni de la chérusque, cette collerette amovible en blonde (dentelle de soie), découpée en dents de scie, très apprêtée pour se tenir relevée. Non doublée.Toutes les coutures sont au point avant. Petite taille, hauteur du décolleté au bas de la robe, 117 cm ; tour de taille sous la poitrine : 67 cm. LES TRAÎNES Selon les exigences de l'étiquette, cette robe se portait avec l'un ou l'autre manteau de cour, taillé chacun sur le même modèle : trois lés assemblés sont drapés dans le dos par un large pli plat médian recouvrant des plis secondaires. Un très petit bouillonné triangulaire est à la naissance de ce drapé ; deux pattes arrondies sont fixées devant sous la poitrine par un bijou. D'une longueur de trois mètres, ces traînes sont découpées en arrondi à leur extrémité. L'une est taillée dans le même satin que la robe, gansée d'un ruban de satin identique ; elle est sans doublure et recouverte du même tulle également brodé de paillettes. L'autre est en velours coupé de soie, ton ponceau (orange), doublée de taffetas blanc ; elle est bordée d'une broderie de fils d'or sur douze centimètres de large. LA BRODERIE Le dessin de la broderie comporte une étroite frise d'entrelacs sur la lisière et un large courant de feuilles de lauriers, constitué de rameaux de sept feuilles, répété 54 fois sur le pourtour de la traîne. En son milieu, un double rameau axial sépare la guirlande qui part en sens opposé sur chacun des côtés. Les feuilles de laurier sont ainsi toujours orientées vers le haut, inclinées tantôt à droite, tantôt à gauche. En s'approchant des pattes à la taille, les cinq derniers rameaux sont plus petits pour orner une surface de velours plus réduite. Cette broderie est réalisée avec du filé or, du frisé or et de la cannetille or, de différents calibres (argent doré) ; des paillettes or rondes, superposées, soulignent les nervures sur les feuilles. Les fruits du laurier, huit à chaque motif, sont rendus par des cabochons or de trois formats, sertis d'un cordonnet or. Le point de broderie est le point plat ; les fils métalliques traversent le velours qui est renforcé sous la broderie d'une toile de lin en support. L'exécution est exceptionnelle, très vraisemblablement due à Picot, l'atelier le plus fameux de la capitale. ÉTAT DE CONSERVATION Le satin de la robe est en bel état, ni fusée, ni tachée, juste froissée, ce qui est tout à fait réversible. Certaines coutures au niveau du buste ont cédé, car cette robe a été portée postérieurement pour des déguisements. Comme toujours, le revêtement de tulle de soie s'est dégradé par micro-destruction de la fibre; il subsiste à titre de vestige sur la jupe et la traîne, il reste visible sur le buste, la partie la plus brodée de paillettes (trois grandes chutes de tulle pailleté seront jointes). Le velours de la traîne est aussi en bel état, non insolé, juste froissé, ce qui peut s'atténuer grament ; la doublure en léger taffetas est partiellement dégradée. Les broderies or sont dans un état exceptionnel, sans lacune, ni usure, ni oxydation ; une micro aspiration les rendrait à l'état neuf. Juste faut-il signaler deux trous et six taches de décoloration accidentelles de quelques centimètres, au milieu vers le bas. TYPOLOGIE Cette toilette est d'une typologie conn