Beschreibung:

SADE, Donatien-Alphonse-François- marquis de (1740-1814). Lettre autographe signée adressée à son avocat Gaufridy, 4 pages in-4 (197 x 155 mm), située et datée La Coste, le 18 juillet [1778] à huit heures du matin. (Traces de pliures.)
SADE, Donatien-Alphonse-François- marquis de (1740-1814). Lettre autographe signée adressée à son avocat Gaufridy, 4 pages in-4 (197 x 155 mm), située et datée La Coste, le 18 juillet [1778] à huit heures du matin. (Traces de pliures.) BELLE ET LONGUE LETTRE RELATANT SON ÉVASION DE VALENCE. Alors que Sade est incarceré depuis le 13 février 1777, sa famille obtient après du parlement d'Aix cassation du jugement à la peine capitale. Une lettre de cachet antérieure le condamne cependant à retourner aussitôt à la prison de Vincennes. C'est dans cette lettre que le marquis relate son évasion lors de son transfert de Vincennes. "Le premier jour mes gardes m'observerent avec la plus scrupuleuse attention; le lendemain nous soupâmes à Valence et je remarquai que les soins diminuoient en raison de ce que nous nous eloignions davantage. A peine fumes nous arrives le second jour, que l'inspecteur chargé de ma conduite me fit entendre en termes assez energiques que mon retour a Vincennes n'etait qu'une affaire de pure formalité, et que si je voulais m'y soustraire en donnant à ma fuite tout l'air d'une évasion concertée j'étais le maître; qu'eux de leur coté donneraient aux demarches qui suivroient cette evasion tout celui d'une poursuite rigoureuse". Sade livre ensuite les réflexions dans lesquelles ces propositions l'ont plongé et explique les ruses de son évasion. "Je partis donc la meme nuit et sorti clandestinement de l'auberge, je cotoyai les bords du Rhone à pied, sans guide et sans armes environ six lieus de chemin. Au point du jour, je trouvai plusieurs petit bateaux de pecheurs dont aucun ne voulut se hazarder a me descendre jusqu'a Avignon. Enfin a force de prieres et d'espoir de recompense, un plus chetif encor de tous ceux que j'avais rencontré jusqu'alors troué, percé, faisant eau de partout et conduit par un seul homme consentit d'essaiyer au hazard disait-il de nous noyer tous deux". Il évoque ensuite son passage en Avignon et son retour chez lui.