SAVARY (Anne Jean-Marie René). Lettre signée « Le duc de Rovigo » en qualité de ministre de la Police, adressée au ministre de la Guerre le général Henry Clarke. Paris, 3 novembre 1812. 3 pp. 1/4 in-folio. « Je crois devoir mettre sous les yeux de Votre Excellence quelques renseignemens qui me sont parvenus sur la manière dont l’autorité militaire exerce le pouvoir dans le département des Bouches de l’Èbre et particulièrement à Lérida. «Le cours de la justice régulière est interrompu. Toutes les causes viennent à la connoissance de la police militaire et sont terminées par des jugemens quelquefois verbaux. UNE FOULE D’INDIVIDUS SONT DÉTENUS SANS ACTE QUI JUSTIFIE LEUR DÉTENTION, ou censés condamnés sans qu’il existe de jugement contre eux. La police militaire emploie certains genres de punitions réprouvés par nos codes et inconnues chez les nations civilisées de l’Europe. Dans les 4 prisons de cette ville, les détenus sont confondus sans distinction de sexe, de nature de délits ou de jugemens... [Les] traitemens qu’on inflige aux prisonniers détenus à Lérida... sont d’une atrocité révoltante. Quelques-uns, condamnés par le Gouvernement ou par la commission de police militaire, reçoivent une quantité déterminée de coups de bâton sur la plante des pieds ou sur les fesses, et leurs playes sont aussitôt frottées de vinaigre ou de piment. LES INDIVIDUS SOUPÇONNÉS D’ESPIONNAGE ONT UNE OREILLE COUPÉE et sont renvoyés chez eux. Les femmes de mauvaise vie et prévenues d’avoir communiqué des maladies vénériennes à des soldats de la garnison ont les cheveux et les sourcils rasés par la main du bourreau et sont promenées sur un âne dans la ville, ayant le corps nu jusqu’à la ceinture et couvert de miel et de plumes. ON A VU DES COUPABLES RENFERMÉS DANS UNE CAGE DE FER et exposés ainsi aux regards du public. Les otages détenus pour le retard du paiement des contributions de leur village sont forcés de se tenir étendus par terre pendant des heures entières... , d’autres qu’on fait monter dans une tour élevée, y demeurent longtems exposés à toutes les ardeurs du soleil dans l’été et à toutes les rigueurs de la saison en hyver , d’autres sont obligés de faire l’exercice militaire jusqu’à ce qu’ils tombent de fatigue. Les femmes sont forcées de danser sans relâche pendant des heures entières, au gré d’un alguazil... &a &a &a». L’humanité, ajoute-t-on, se refuse à croire à de semblables faits , mais il n’est trop vrai qu’il existent... »
SAVARY (Anne Jean-Marie René). Lettre signée « Le duc de Rovigo » en qualité de ministre de la Police, adressée au ministre de la Guerre le général Henry Clarke. Paris, 3 novembre 1812. 3 pp. 1/4 in-folio. « Je crois devoir mettre sous les yeux de Votre Excellence quelques renseignemens qui me sont parvenus sur la manière dont l’autorité militaire exerce le pouvoir dans le département des Bouches de l’Èbre et particulièrement à Lérida. «Le cours de la justice régulière est interrompu. Toutes les causes viennent à la connoissance de la police militaire et sont terminées par des jugemens quelquefois verbaux. UNE FOULE D’INDIVIDUS SONT DÉTENUS SANS ACTE QUI JUSTIFIE LEUR DÉTENTION, ou censés condamnés sans qu’il existe de jugement contre eux. La police militaire emploie certains genres de punitions réprouvés par nos codes et inconnues chez les nations civilisées de l’Europe. Dans les 4 prisons de cette ville, les détenus sont confondus sans distinction de sexe, de nature de délits ou de jugemens... [Les] traitemens qu’on inflige aux prisonniers détenus à Lérida... sont d’une atrocité révoltante. Quelques-uns, condamnés par le Gouvernement ou par la commission de police militaire, reçoivent une quantité déterminée de coups de bâton sur la plante des pieds ou sur les fesses, et leurs playes sont aussitôt frottées de vinaigre ou de piment. LES INDIVIDUS SOUPÇONNÉS D’ESPIONNAGE ONT UNE OREILLE COUPÉE et sont renvoyés chez eux. Les femmes de mauvaise vie et prévenues d’avoir communiqué des maladies vénériennes à des soldats de la garnison ont les cheveux et les sourcils rasés par la main du bourreau et sont promenées sur un âne dans la ville, ayant le corps nu jusqu’à la ceinture et couvert de miel et de plumes. ON A VU DES COUPABLES RENFERMÉS DANS UNE CAGE DE FER et exposés ainsi aux regards du public. Les otages détenus pour le retard du paiement des contributions de leur village sont forcés de se tenir étendus par terre pendant des heures entières... , d’autres qu’on fait monter dans une tour élevée, y demeurent longtems exposés à toutes les ardeurs du soleil dans l’été et à toutes les rigueurs de la saison en hyver , d’autres sont obligés de faire l’exercice militaire jusqu’à ce qu’ils tombent de fatigue. Les femmes sont forcées de danser sans relâche pendant des heures entières, au gré d’un alguazil... &a &a &a». L’humanité, ajoute-t-on, se refuse à croire à de semblables faits , mais il n’est trop vrai qu’il existent... »
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