Un des quelques exemplaires sur vélin fort avec envoi. 2 parties en un volume in-12 (182 x 117 mm). Maroquin rouge janséniste, tranches dorées sur témoins (Chambolle-Duru). Quelques piqûres aux faux-titre, titre et feuillet de dédicace, petite tache claire aux p. 108 à 112, un peu court de marge supérieure. Édition originale. Un des quelques exemplaires tirés sur papier vélin fort, seul tirage de luxe. Auguste Lambiotte, en 1957, en avait répertorié 49. Les deux tomes n'en forment qu'un, à pagination continue. Les exemplaires du tirage courant sont divisés en deux petits volumes. Envoi autographe signé : "A mon ami Gaïffe Gve Flaubert", sur le faux-titre à l'encre brune. Scientifique et littérateur, publiciste et dandy, journaliste politique et littéraire à Paris, Adolphe Gaïffe, né en 1830, fut secrétaire de L'Artiste et rédacteur en chef du quotidien La Presse. Adversaire farouche du Second Empire, il était proche des fils de Victor Hugo de Baudelaire, de Théophile Gautier et de Flaubert. Considéré comme un des plus beaux hommes de sa génération, il fut célébré par Banville dans ses Odelettes en 1856. Voici ce que Charles Monselet écrivait à son sujet dans son Dictionnaire des auteurs en 1857, l'année même de la parution de Madame Bovary : "Gaillard qui ne mord pas à la mansarde, non plus qu’aux comédies en cinq actes et en vers, entreprises dans l’hiver, sans feu, avec la seule espérance de les voir représentées au bout de dix ans. D’abord élève du chimiste Payen, puis archéologue, Adolphe Gaïffe a jeté tout à coup son bonnet de savant par-dessus le Moulin-Rouge. Il s’est fait un à peu près de style avec les procédés combinés de Henri Heine, d’Auguste Vacquerie et de Polichinelle…". Il fut évoqué également par Arsène Houssaye dans ses Confessions et par les Goncourt. L'exemplaire est mentionné par Auguste Lambiotte dans la liste des exemplaires en grand papier de Madame Bovary sous le n° 15. [Reliée en tête :] Longue lettre autographe signée au journaliste et romancier Édouard Gachot (1862-1945). Croisset près Rouen, le 23 7br [18]79 (2 p. in-8, avec enveloppe). Pliée avec petite restauration à la pliure centrale. Flaubert conseille le jeune auteur qui lui avait envoyé son manuscrit et mentionne sa propre expérience au moment de l'écriture de Madame Bovary : "La sincérité m'oblige à vous dire que le placement de votre œuvre me paraît difficile, sinon impossible. Les journaux dégorgent de copie & aucun éditeur ne prendra la vôtre. Vous avez une grande imagination beaucoup d'acquit [sic] déjà -- & une instruction historique, précoce. -- Vous êtes jeune, surmontez, travaillez longtemps, dans la solitude, & sans espoir de récompense [...] Faites comme moi ! J'avais 37 ans quand j'ai imprimé Me Bovary. Vous êtes perdu si vous pensez à tirer de vos œuvres un profit quelconque. Il ne faut songer qu'à l'Art en soi & à son perfectionnement individuel, tout le reste s'en suit. [...] Si vous aimez réellement la littérature, faites en pour vous d'abord. & lisez les classiques. Vous avez lu trop de livres modernes, on en voit le reflet dans votre œuvre [...] Mes paroles sont rudes, mais franches. Je vous estime, vous honore et vous serre la main cordialement. Gve Flaubert". Provenance : Lebeuf de Montgermont (1918, n° 137). -- Chaix d'Est-Ange (27 juin 1990, n° 173). Références : Correspondance, édition électronique par Y. Leclerc et D. Girard, en ligne, n° 1879/296. -- Correspondance, Pléiade, V, p. 711. -- Auguste Lambiotte. Les exemplaires en grand papier de Madame Bovary. Extrait de la revue Le Livre et l'Estampe, novembre 1957, n° 12.
Un des quelques exemplaires sur vélin fort avec envoi. 2 parties en un volume in-12 (182 x 117 mm). Maroquin rouge janséniste, tranches dorées sur témoins (Chambolle-Duru). Quelques piqûres aux faux-titre, titre et feuillet de dédicace, petite tache claire aux p. 108 à 112, un peu court de marge supérieure. Édition originale. Un des quelques exemplaires tirés sur papier vélin fort, seul tirage de luxe. Auguste Lambiotte, en 1957, en avait répertorié 49. Les deux tomes n'en forment qu'un, à pagination continue. Les exemplaires du tirage courant sont divisés en deux petits volumes. Envoi autographe signé : "A mon ami Gaïffe Gve Flaubert", sur le faux-titre à l'encre brune. Scientifique et littérateur, publiciste et dandy, journaliste politique et littéraire à Paris, Adolphe Gaïffe, né en 1830, fut secrétaire de L'Artiste et rédacteur en chef du quotidien La Presse. Adversaire farouche du Second Empire, il était proche des fils de Victor Hugo de Baudelaire, de Théophile Gautier et de Flaubert. Considéré comme un des plus beaux hommes de sa génération, il fut célébré par Banville dans ses Odelettes en 1856. Voici ce que Charles Monselet écrivait à son sujet dans son Dictionnaire des auteurs en 1857, l'année même de la parution de Madame Bovary : "Gaillard qui ne mord pas à la mansarde, non plus qu’aux comédies en cinq actes et en vers, entreprises dans l’hiver, sans feu, avec la seule espérance de les voir représentées au bout de dix ans. D’abord élève du chimiste Payen, puis archéologue, Adolphe Gaïffe a jeté tout à coup son bonnet de savant par-dessus le Moulin-Rouge. Il s’est fait un à peu près de style avec les procédés combinés de Henri Heine, d’Auguste Vacquerie et de Polichinelle…". Il fut évoqué également par Arsène Houssaye dans ses Confessions et par les Goncourt. L'exemplaire est mentionné par Auguste Lambiotte dans la liste des exemplaires en grand papier de Madame Bovary sous le n° 15. [Reliée en tête :] Longue lettre autographe signée au journaliste et romancier Édouard Gachot (1862-1945). Croisset près Rouen, le 23 7br [18]79 (2 p. in-8, avec enveloppe). Pliée avec petite restauration à la pliure centrale. Flaubert conseille le jeune auteur qui lui avait envoyé son manuscrit et mentionne sa propre expérience au moment de l'écriture de Madame Bovary : "La sincérité m'oblige à vous dire que le placement de votre œuvre me paraît difficile, sinon impossible. Les journaux dégorgent de copie & aucun éditeur ne prendra la vôtre. Vous avez une grande imagination beaucoup d'acquit [sic] déjà -- & une instruction historique, précoce. -- Vous êtes jeune, surmontez, travaillez longtemps, dans la solitude, & sans espoir de récompense [...] Faites comme moi ! J'avais 37 ans quand j'ai imprimé Me Bovary. Vous êtes perdu si vous pensez à tirer de vos œuvres un profit quelconque. Il ne faut songer qu'à l'Art en soi & à son perfectionnement individuel, tout le reste s'en suit. [...] Si vous aimez réellement la littérature, faites en pour vous d'abord. & lisez les classiques. Vous avez lu trop de livres modernes, on en voit le reflet dans votre œuvre [...] Mes paroles sont rudes, mais franches. Je vous estime, vous honore et vous serre la main cordialement. Gve Flaubert". Provenance : Lebeuf de Montgermont (1918, n° 137). -- Chaix d'Est-Ange (27 juin 1990, n° 173). Références : Correspondance, édition électronique par Y. Leclerc et D. Girard, en ligne, n° 1879/296. -- Correspondance, Pléiade, V, p. 711. -- Auguste Lambiotte. Les exemplaires en grand papier de Madame Bovary. Extrait de la revue Le Livre et l'Estampe, novembre 1957, n° 12.
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