Beschreibung:

Une lettre autographe signée et une note autographe. - LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE au rédacteur du Journal du peuple Michel-Auguste Dupoty. Londres, avril 1838 : « TOUT LE MONDE EST D'ACCORD QUE L'ORGANISATION SOCIALE ACTUELLE DE TOUS LES PAYS D'EUROPE EST ESSENTIELLEMENT VICIEUSE ET QU'IL EST INDISPENSABLE DE LA RÉFORMER OU DE LA CHANGER. Tout le monde reconnaît aussi qu'il est utile et nécessaire de présenter des plans d'organisation réformée ou d'organisation nouvelle afin que l'opinion générale puisse en adopter un et se rallier autour de lui. JE REMPLIS AUJOURD'HUI CE DEVOIR DE TOUT BON CITOYEN EN SOUMETTANT AU PUBLIC UN PLAN D'ORGANISATION NOUVELLE. Je me flatte que la discussion ne sera pas sans utilité et que ceux mêmes qui ne l'adopteront pas y trouveront quelques idées utiles. Peut-être aussi sa discussion fera-t-elle naître un plan meilleur et des idées préférables... Je serais heureux si vous approuviez mon plan. Et si vous ne l'adoptiez pas complètement, je serais encore réjoui qu'un journal consacré aux intérêts du Peuple jugeât utile de le discuter publiquement et d'exprimer ses objections et ses propres idées... » (2 pp. in-4). Le journaliste Michel-Auguste Dupoty (1797-1864), républicain socialisant et ancien carbonaro, dirigeait alors le Journal du peuple fondé par Arago et les généraux Bertrand et Lafayette. - NOTE AUTOGRAPHE, [vers 1834-1835] : « Je pense : que les accusés d'avril feraient bien : d'écrire tous les jours, chacun à son tour, de très petites lettres, insérées dans le plus grand nombre de journaux possible, adressées à des députés, ou des pairs, ou des ministres, dans lesquelles ils diraient en substance : je ne demande pas de grâce, mais justice. Si l'on me trouve coupable qu'on me condamne ; si l'on me trouve innocent, qu'on me mette en liberté. Qu'on en juge. J'ai une famille, un commerce... IL FAUDRAIT SURTOUT FAIRE ÉCRIRE LES OUVRIERS. LES FEMMES, LES ENFANTS POURRAIENT ÉCRIRE. Tout le monde serait d'accord pour trouver juste cette demande et inique le retard dans le jugement... » (1 p. in-4). Cabet évoque ici les personnes emprisonnées lors de la terrible répression qui sévit à la suite des journées insurrectionnelles d'avril 1834 : canuts lyonnais, ouvriers parisiens (le massacre de la rue Transonain appartient à ces événements) et nombreux opposants républicains, etc. Ils firent l'objet d'un gigantesque procès instruit par la Cour des Pairs en 1835. Étienne Cabet (1788-1856), ancien carbonaro fut élu député en 1831 et fonda son journal Le Populaire : un article en faveur des proscrits polonais le fit condamner à la prison et l'obligea à s'exiler en Angleterre. Il ne revint qu'après l'amnistie de 1839, relança alors son journal et radicalisa encore ses idées, publiant notamment son célèbre VOYAGE EN ICARIE (1842), roman philosophique dans lequel il expose sa doctrine communiste inspirée de Babeuf, Fourier, Saint-Simon et Owen. Désirant appliquer ses principes, il monta une association dans le but de fonder une communauté égalitaire aux États-Unis. Il s'embarqua après la Révolution de février 1848 mais sa tentative échoua.