Alexandre DUMAS père (1802-1870). Manuscrit autographe signé, [Madame Lafarge], septembre 1863; 47feuillets in-4 écrits au recto sur papier bleu (fente et petite déchirure au dernier feuillet). Intéressants souvenirs sur Madame Lafarge. Manuscrit d’un article pour le journal napolitain de Dumas, L’Indipendente, où il a été publié, sur les 4 colonnes «à la une», daté «Napoli, 16 settembre 1863» (anno III, n°208, 17 septembre 1863, pages 1 à 4), en italien: Al Signor Antonio Ranieri; l’article a été recueilli (dans une traduction de l’italien) par Claude Schopp dans les Cahiers Alexandre Dumas, n° 31, La peine de mort, 2004, p.174-198; la version française, conforme au texte de Dumas, est inédite. Antonio Ranieri (1806-1888), homme de lettres napolitain, libéral, ami et biographe de Leopardi, dont il édita les œuvres, avait publié une lettre ouverte à Dumas dans le journal Il Pungolo, à propos de la peine de mort, dont il réclamait l’abolition; Dumas va lui répondre dans trois numéros de L’Indipendente des 12, 16 et 17 septembre; Ranieri avait fait allusion, dans son article, au procès de Madame Lafarge et aux circonstances atténuantes retenues par les jurés. Mme Lafarge, née Marie Capelle (1816-1852), accusée d’avoir empoisonné son mari, fut, au terme d’un procès retentissant, condamnée en 1840 aux travaux forcés à perpétuité; elle sera graciée en 1852, quelques mois avant sa mort. Dumas réutilisera cet article dans son livre Marie Cappelle (Souvenirs intimes), publié en 35 feuilletons dans Les Nouvelles (26 septembre-2 novembre 1866), puis recueilli en volume par les soins de Claude Schopp (Madame Lafarge, Pygmalion, 2005). Le manuscrit, sur papier bleu, d’une belle écriture, ne présente que très peu de ratures; quelques mots sont parfois ajoutés en interlignes. Il ne porte pas de titre, mais seulement en tête la date: «mardi 15 11 heures du soir». Il est paginé 1 à 39, puis, après une petite lacune (correspondant à quelques répliques entre Dumas et Félix Deviolaine), 36 à 43. Page 3, un espace vierge correspond à une citation en italien de l’article de Ranieri. Page 43, après la signature finale, Dumas a inscrit cet envoi: «A mon bon ami Paillard de Villeneuve / Naples 25 7bre 1863 A. Dumas» [Adolphe Paillard de Villeneuve (1804-1874) était avocat; il défendit notamment les gens de lettres, et fut rédacteur en chef de la Gazette des Tribunaux.] Dumas connait bien l’histoire de Mme Lafarge, et va la raconter longuement, en commençant par la naissance à Londres en 1777 d’Herminie, fille de Mme de Genlis et du duc d’Orléans, Philippe-Égalité. Talleyrand arrange le mariage d’Herminie avec son ami Collard, qui était aussi l’ami du général Dumas. Devenu, après la mort du général, le tuteur d’Alexandre, Collard accueillit le jeune orphelin et sa mère en son château de Villers-Hélon, près de Villers-Cotterêts, où, après 1815, venait, comme en famille, le duc d’Orléans (futur Louis-Philippe). Une des filles de Collard, Caroline, épousa le baron Cappelle, dont elle eut deux filles, qui furent élevées à Villers-Hélon: «Je vis ces deux enfants grandir sous mes yeux. Marie était l’ainée – elle avait dix ans de moins que moi». La plus jeune, Antonine, se maria la première avec Félix Deviolaine, un cousin de Dumas. Après la mort de sa mère, Marie vient habiter Paris chez sa tante, Mme Garat, épouse du gérant de la Banque, qui reçoit chez elle Dumas, devenu auteur à la mode. Il y retrouve Marie, alors que Louise Garat lui a confié que Marie est une voleuse: «Marie Capelle quoique douée d’une puissante séduction n’était pas belle elle n’était que charmante. Elle ressemblait à Rachel et avait comme elle des enchantements tantôt de magiciennes antiques tantôt de bohémiennes modernes». Elle lui avoue son vol, comme une façon de provoquer une explication avec sa tante. Dumas raconte alors comment on arrangea le mariage de Marie avec un M. Lafarge, «maître de forges près de Tulle […] un industriel du plus bas étage, aux mains sales, au visage vulg
Alexandre DUMAS père (1802-1870). Manuscrit autographe signé, [Madame Lafarge], septembre 1863; 47feuillets in-4 écrits au recto sur papier bleu (fente et petite déchirure au dernier feuillet). Intéressants souvenirs sur Madame Lafarge. Manuscrit d’un article pour le journal napolitain de Dumas, L’Indipendente, où il a été publié, sur les 4 colonnes «à la une», daté «Napoli, 16 settembre 1863» (anno III, n°208, 17 septembre 1863, pages 1 à 4), en italien: Al Signor Antonio Ranieri; l’article a été recueilli (dans une traduction de l’italien) par Claude Schopp dans les Cahiers Alexandre Dumas, n° 31, La peine de mort, 2004, p.174-198; la version française, conforme au texte de Dumas, est inédite. Antonio Ranieri (1806-1888), homme de lettres napolitain, libéral, ami et biographe de Leopardi, dont il édita les œuvres, avait publié une lettre ouverte à Dumas dans le journal Il Pungolo, à propos de la peine de mort, dont il réclamait l’abolition; Dumas va lui répondre dans trois numéros de L’Indipendente des 12, 16 et 17 septembre; Ranieri avait fait allusion, dans son article, au procès de Madame Lafarge et aux circonstances atténuantes retenues par les jurés. Mme Lafarge, née Marie Capelle (1816-1852), accusée d’avoir empoisonné son mari, fut, au terme d’un procès retentissant, condamnée en 1840 aux travaux forcés à perpétuité; elle sera graciée en 1852, quelques mois avant sa mort. Dumas réutilisera cet article dans son livre Marie Cappelle (Souvenirs intimes), publié en 35 feuilletons dans Les Nouvelles (26 septembre-2 novembre 1866), puis recueilli en volume par les soins de Claude Schopp (Madame Lafarge, Pygmalion, 2005). Le manuscrit, sur papier bleu, d’une belle écriture, ne présente que très peu de ratures; quelques mots sont parfois ajoutés en interlignes. Il ne porte pas de titre, mais seulement en tête la date: «mardi 15 11 heures du soir». Il est paginé 1 à 39, puis, après une petite lacune (correspondant à quelques répliques entre Dumas et Félix Deviolaine), 36 à 43. Page 3, un espace vierge correspond à une citation en italien de l’article de Ranieri. Page 43, après la signature finale, Dumas a inscrit cet envoi: «A mon bon ami Paillard de Villeneuve / Naples 25 7bre 1863 A. Dumas» [Adolphe Paillard de Villeneuve (1804-1874) était avocat; il défendit notamment les gens de lettres, et fut rédacteur en chef de la Gazette des Tribunaux.] Dumas connait bien l’histoire de Mme Lafarge, et va la raconter longuement, en commençant par la naissance à Londres en 1777 d’Herminie, fille de Mme de Genlis et du duc d’Orléans, Philippe-Égalité. Talleyrand arrange le mariage d’Herminie avec son ami Collard, qui était aussi l’ami du général Dumas. Devenu, après la mort du général, le tuteur d’Alexandre, Collard accueillit le jeune orphelin et sa mère en son château de Villers-Hélon, près de Villers-Cotterêts, où, après 1815, venait, comme en famille, le duc d’Orléans (futur Louis-Philippe). Une des filles de Collard, Caroline, épousa le baron Cappelle, dont elle eut deux filles, qui furent élevées à Villers-Hélon: «Je vis ces deux enfants grandir sous mes yeux. Marie était l’ainée – elle avait dix ans de moins que moi». La plus jeune, Antonine, se maria la première avec Félix Deviolaine, un cousin de Dumas. Après la mort de sa mère, Marie vient habiter Paris chez sa tante, Mme Garat, épouse du gérant de la Banque, qui reçoit chez elle Dumas, devenu auteur à la mode. Il y retrouve Marie, alors que Louise Garat lui a confié que Marie est une voleuse: «Marie Capelle quoique douée d’une puissante séduction n’était pas belle elle n’était que charmante. Elle ressemblait à Rachel et avait comme elle des enchantements tantôt de magiciennes antiques tantôt de bohémiennes modernes». Elle lui avoue son vol, comme une façon de provoquer une explication avec sa tante. Dumas raconte alors comment on arrangea le mariage de Marie avec un M. Lafarge, «maître de forges près de Tulle […] un industriel du plus bas étage, aux mains sales, au visage vulg
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