LE TASSE (Torquato Tasso, dit). Jérusalem délivrée, poëme traduit de l’italien… Paris, Bossange, Masson et Besson, An XI – 1803, 2 vol. in-8°, maroquin rouge cerise à grains longs, autour des plats, roulette à palmettes et feuilles alternées sertie de doubles filets, l’ensemble doré, chiffre [LB] frappé au centre des plats, dos lisses ornés, doublure et gardes de tabis bleu céleste, roulette intérieure dorée, tranches dorées (Rel. P. Bozerian). Une traduction reconnue qui fut attribuée à Jean-Jacques Rousseau Elle est due à Charles-François-Lebrun (1739-1824), juriste qui exerça de hautes responsabilités sous Louis XV, puis sous le Consulat et l’Empire. Il dirigea l’administration des finances, fut élevé à la dignité d’architrésorier de l’Empire dès sa proclamation en 1804 et reçut le titre de duc de Plaisance (1806). En 1810, Napoléon le chargea d’organiser l’annexion de la Hollande. Il en fut gouverneur général jusqu’en 1813. Fin lettré, pratiquant autant les lettres modernes qu’anciennes, il composa successivement des traductions de L’Illiade (1776) et de L’Odyssée (1809), après avoir donné celle de la Jérusalem délivrée en 1774. La légende assure que ce fut dans cette édition que Bonaparte lut le texte du Tasse alors qu’il était pensionnaire au prytanée de Brienne. Ses travaux littéraires valurent à Lebrun d’entrer à l’Académie des inscriptions et belles-lettres en 1803. Sa traduction de la Jérusalem du Tasse fut rééditée en 1810 et 1813. Un portrait du Tasse d’après Chasselat et 20 figures dessinées par Jean-Jacques-François Le Barbier (1738-1826), dit Le Barbier l’Aîné, gravées par Dambrun, Delvaux, Ghendt, Dupréel, Romanet… en PREMIER TIRAGE. Reçu à l’Académie de peinture, en 1785, Le Barbier se distingue avant tout par les nombreuses illustrations qu’il réalisa pour des œuvres littéraires telles que Les Liaisons dangereuses (1794), La Pucelle de Voltaire (1795), aux côtés de Marillier, d’Orléans ou encore La Religieuse de Diderot (1804)… On lui doit également les dessins d’interprétation qui servirent à éditer les Œuvres de Salomon Gessner (1730-1788). D’après Portalis, sa manière fut l’une des plus originales de son temps. L’un des rares exemplaires sur vélin, avec les planches en double état, dont l’eau-forte pure. Il est bien complet des serpentes imprimées. Exemplaire au chiffre présumé de Lucien Bonaparte (1775-1840), prince de Canino. Il est parfaitement conservé. Dimensions : 218 x 142 mm. Provenances : Lucien Bonaparte (mention manuscrite en fin de tome II : « chiffre de Lucien Bonaparte, Cornuau [libraire], 30 juin 1902, 335 fr. » ; Librairie Maggs Bros (Cat., 1930, A Collection of French XVIIIth Century illustrated books in superb contemporary bindings, n°253, avec reproduction et commentaire «bound for Napoleon’s brother, Lucien Bonaparte ») ; Sir Robert Abdy (Cat. I, Paris, 10-11 juin 1975, n°322, exp. Guérin : « Au chiffre L. B., généralement attribué à Lucien Bonaparte »), avec son ex-libris. Exposition : Culot (P.), Relieurs et reliures décorées en France aux époques Directoire et Empire, Bibliotheca Wittockiana, 16 sept. 2000-10 févr. 2001, Bruxelles, n°92, avec reproduction ; […],Une vie, une collection, Bibliotheca Wittockiana, 10 oct. 2008-28 févr. 2009, Éditions Faton, 2008, pp. 70-71 (notice sur Lucien Bonaparte, avec reproduction). Brunet, V, 670 ; Cohen, II, 978, « On recherchera les exemplaires sur papier vélin » ; Tulard (J.), Dictionnaire de l’Empire, Fayard, 1989, pp. 1043-1044 ; Ray (G. N.), The Art of the French Illustrated Book, 1700 to 1914, Dover, 1986, pp. 76-80 ; Culot (P.), Jean-Claude Bozerian, un moment de l’ornement dans la reliure en France, p. 67, n°24, avec reproduction, motifs n°1, 19, 43 (pl. I, II et V), n°11 (pl. X).
LE TASSE (Torquato Tasso, dit). Jérusalem délivrée, poëme traduit de l’italien… Paris, Bossange, Masson et Besson, An XI – 1803, 2 vol. in-8°, maroquin rouge cerise à grains longs, autour des plats, roulette à palmettes et feuilles alternées sertie de doubles filets, l’ensemble doré, chiffre [LB] frappé au centre des plats, dos lisses ornés, doublure et gardes de tabis bleu céleste, roulette intérieure dorée, tranches dorées (Rel. P. Bozerian). Une traduction reconnue qui fut attribuée à Jean-Jacques Rousseau Elle est due à Charles-François-Lebrun (1739-1824), juriste qui exerça de hautes responsabilités sous Louis XV, puis sous le Consulat et l’Empire. Il dirigea l’administration des finances, fut élevé à la dignité d’architrésorier de l’Empire dès sa proclamation en 1804 et reçut le titre de duc de Plaisance (1806). En 1810, Napoléon le chargea d’organiser l’annexion de la Hollande. Il en fut gouverneur général jusqu’en 1813. Fin lettré, pratiquant autant les lettres modernes qu’anciennes, il composa successivement des traductions de L’Illiade (1776) et de L’Odyssée (1809), après avoir donné celle de la Jérusalem délivrée en 1774. La légende assure que ce fut dans cette édition que Bonaparte lut le texte du Tasse alors qu’il était pensionnaire au prytanée de Brienne. Ses travaux littéraires valurent à Lebrun d’entrer à l’Académie des inscriptions et belles-lettres en 1803. Sa traduction de la Jérusalem du Tasse fut rééditée en 1810 et 1813. Un portrait du Tasse d’après Chasselat et 20 figures dessinées par Jean-Jacques-François Le Barbier (1738-1826), dit Le Barbier l’Aîné, gravées par Dambrun, Delvaux, Ghendt, Dupréel, Romanet… en PREMIER TIRAGE. Reçu à l’Académie de peinture, en 1785, Le Barbier se distingue avant tout par les nombreuses illustrations qu’il réalisa pour des œuvres littéraires telles que Les Liaisons dangereuses (1794), La Pucelle de Voltaire (1795), aux côtés de Marillier, d’Orléans ou encore La Religieuse de Diderot (1804)… On lui doit également les dessins d’interprétation qui servirent à éditer les Œuvres de Salomon Gessner (1730-1788). D’après Portalis, sa manière fut l’une des plus originales de son temps. L’un des rares exemplaires sur vélin, avec les planches en double état, dont l’eau-forte pure. Il est bien complet des serpentes imprimées. Exemplaire au chiffre présumé de Lucien Bonaparte (1775-1840), prince de Canino. Il est parfaitement conservé. Dimensions : 218 x 142 mm. Provenances : Lucien Bonaparte (mention manuscrite en fin de tome II : « chiffre de Lucien Bonaparte, Cornuau [libraire], 30 juin 1902, 335 fr. » ; Librairie Maggs Bros (Cat., 1930, A Collection of French XVIIIth Century illustrated books in superb contemporary bindings, n°253, avec reproduction et commentaire «bound for Napoleon’s brother, Lucien Bonaparte ») ; Sir Robert Abdy (Cat. I, Paris, 10-11 juin 1975, n°322, exp. Guérin : « Au chiffre L. B., généralement attribué à Lucien Bonaparte »), avec son ex-libris. Exposition : Culot (P.), Relieurs et reliures décorées en France aux époques Directoire et Empire, Bibliotheca Wittockiana, 16 sept. 2000-10 févr. 2001, Bruxelles, n°92, avec reproduction ; […],Une vie, une collection, Bibliotheca Wittockiana, 10 oct. 2008-28 févr. 2009, Éditions Faton, 2008, pp. 70-71 (notice sur Lucien Bonaparte, avec reproduction). Brunet, V, 670 ; Cohen, II, 978, « On recherchera les exemplaires sur papier vélin » ; Tulard (J.), Dictionnaire de l’Empire, Fayard, 1989, pp. 1043-1044 ; Ray (G. N.), The Art of the French Illustrated Book, 1700 to 1914, Dover, 1986, pp. 76-80 ; Culot (P.), Jean-Claude Bozerian, un moment de l’ornement dans la reliure en France, p. 67, n°24, avec reproduction, motifs n°1, 19, 43 (pl. I, II et V), n°11 (pl. X).
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