Beschreibung:

LEON L'H É BREU, Juda Abravanel, dit (vers 1460-vers 1520) . De l’Amour. Lyon, Jean de Tournes 1551. Spectaculaire reliure ornée, attribuable au relieur royal Louis-Antoine Boyet. Très rare exemplaire de cette traduction . Elle a été réalisée d'après l'édition aldine de 1545, qui n'était pas sans défaut et, si l'on en croit l'avis de l'imprimeur, a forcé le traducteur à revenir aux sources pour être certain de s'approcher au plus près du sens du texte. " De quoy je t'ay voulu advertir , indique-t-il au lecteur, à fin que si pour ton plaisir, tu viens à conférer l'original à ceste traduction, tu ne luy donnes (à tort) quelque blasme ". Cet exemplaire est revêtu d'une reliure postérieure à l'édition - plusieurs annotations marginales du XVIe siècle, que l'on peut lire sur quelques feuillets, ont été partiellement coupées. L'abondance de fleurs de lys, ainsi que la présence de fers aux chiffres royaux de Louis XIII et d'Anne d'Autriche suggèreraient une provenance royale ou princière. En outre, d'aucuns ont été tentés d'interpréter le chiffre central aux lettres H et D entrelacées comme une évocation du couple Henri II-Diane de Poitiers, ou Henri IV et Gabrielle D'Estrées (Guigard, I, p. 22). Il semble que la réalité soit plus complexe que cette séduisante hypothèse. Certains des fers présents sur cette reliure, notamment celui répété au centre des caissons du dos, étaient utilisés par le doreur de Louis-Antoine Boyet, relieur du roi entre 1698 et 1733. Il est probable que cette reliure ait ainsi été exécutée par les ateliers royaux à la toute fin du XVIIe siècle ou au début du XVIIIe, à la demande d'un amateur . Plusieurs noms ont été avancés pour identifier ce mystérieux HD, comme celui de Hierosme Duvivier, ou Humphrey Dyson, sans preuve tangible. On connaît un seul autre livre présentant une reliure similaire, où l'on retrouve à la fois ce chiffre central et les chiffres de Louis XIII et d'Anne d'Autriche, un exemplaire de l'édition de 1553 des Oeuvres de Rabelais, conservé à la British Library (sous la cote C66a7). Le mystère reste entier sur l'identité du commanditaire de ces reliures, aussi bien que sur les raisons pour lesquelles il y a fait apposer les chiffres des souverains du règne passé. Chatelain, La Bibliothèque de l'honnête homme, BnF, 2003 ; Ract-Madoux, in Reliures françaises du XVIIe siècle : chefs d'oeuvre du Musée Condé, 2002, pp. 73 et 110 ; Cartier, I, n°197 ; Quentin Bauchard p. 206 (n°52). 2 t. en 1 vol. in-8 (162 x 100 mm). Exemplaire réglé. Vignette de titre, gravée sur bois et répétée au second tome, lettrines de différentes tailles pour introduire les différents dialogues et culs-de-lampe, marque de l'imprimeur au verso du dernier feuilet, tous gravés sur bois. Reliure vraisemblablement exécutée par l’atelier de Luc-Antoine Boyet, relieur du roi, à la fin du XVIIe siècle, pour un amateur non identifié : maroquin ébène, sur les plats, composition centrale quadrangulaire et quadrilobée, organisée autour d’une petite figure quadrangulaire, avec le chiffre “HD” aux lettres accolées, frappé au centre et encadré de petits fers en forme de S fermés (Guigard, I, 22), inscrite dans un encadrement quadrilobé marqué aux angles de fers filigranés et associée, dans le panneau central rectangulaire, aux pseudo-chiffres de Louis XIII et Anne d'Autriche (OHR, 13, pl. 2493, fer 8 et reproduit sous la rel. 9), double filet doré en encadrement avec bouton floral aux angles, dos à nerfs et caissons ornés, roulette sur les chasses, tranches dorées sur marbrure. Provenance : quelques annotations marginales de l’époque (t. II, pp. 296 et 300) – Jacques-Jérémie Roussel de la Celle et de Rocquencourt (1712-1776), conseiller secrétaire du Roi et de la Maison de France, et fermier général de 1735 à sa mort (ex-libris) – Ambroise Firmin Didot (vente 1878, n°642) – Hubert de Ganay (ex-libris).