Manuscrit autographe signé intitulé « Pour l'ensemble !... ». 3 pp. in-folio préparées pour l'édition, montées sur ff. reliés dans un volume in-folio, quelques rares ratures et corrections, bradel de percaline brune (P.L. Martin). L'UNE DES SES HISTOIRES DÉSOBLIGEANTES, DEVENUE LE CHAPITRE VIII DE LA FEMME PAUVRE (1897). Manuscrit destiné à la revue Le Gil Blas : ce texte y parut sous cette forme le 25 novembre 1893 dans la série intitulée Histoires désobligeantes, pour laquelle Bloy livra au total 37 contes de juillet 1893 à avril 1894. Il en choisit 32 pour former son recueil Histoire désobligeantes paru chez Dentu en 1894, et n'en conserva que 30 dans la réédition sortie chez Crès en 1914. « Pour l'ensemble !... » ne figure dans aucune des deux éditions, mais Bloy l'a légèrement modifié pour en former le chapitre VIII de son roman La Femme pauvre publié en 1897 au Mercure de France, dans lequel apparaissent des personnages inspirés à Bloy par sa compagne décédée Berthe Dumont (Clotilde Maréchal), le scuplteur Zacharie ASTRUC (Aristide Caton Méjaunissas) et Joséphin PÉLADAN (Zéphyrin Délumières). « ... Et toi, bambino des anges, petit Délumières de mon coeur, tu vas me faire le plaisir d'aller voir dehors si j'y suis. Ta conversation est aussi ravissante que nutritive, mais j'en ai assez pour quelque temps. Tu viendras me voir, quand je n'aurai rien à faire... Là! c'est bien, prends ton chapeau & bonsoir à tes poules. Je ne te reconduis pas. Zéphyrin Délumières, le fameux hiérophante romancier promu récemment à d'obscures dignités dans les conciles interlopes de l'occultisme, prit, en effet, son chapeau & - la main sur le bouton de cuivre de la serrure, d'une de ces voix mortes au monde qui ont toujours l'air de sortir du fond d'une bouteille, - laissa tomber, en guise d'adieu, ces quelques paroles adamantines : - Au revoir donc ou jamais plus, comme il vous plaira, peintre malgracieux. Il me serait trop facile de vous punir en vous effaçant de ma mémoire. Mais vous flottez encore dans l'amnios de l'irresponsable sexualité. Vous en êtes, pour combien de temps ! aux hésitations embryogéniques du devenir & vous croupissez dans l'insoupçon de la Norme lumineuse où se manifeste le Septenaire. C'est pourquoi vous oeuvrez inférieurement dans la ténèbre du viril terrestre conculqué par les égrégores. Et c'est aussi pourquoi je vous pardonne en vous bénissant. Vous finirez par comprendre un jour. Ainsi posé, le devisant mystagogue était bien la plus exorbitante et supercoquentieuse figure qu'on pût voir, avec sa tignasse graisseuse de sorcier cafre ou de talapoin, sa barbe en mitre d'astrologue réticent & ses yeux de phoque dilatés par de coutumières prudences, à la base d'un nez jaillissant & obéliscal conditionné, semblait-il, pour subodorer les calottes les plus lointaines. Affublé d'un veston de velours violet, gileté d'un sac de toile brodé d'argent, drapé d'un burnous noir en poils de chameau filamenté de fils d'or & botté de daim - mais probablement squalide sous les fourrures & le paillon - il apparaissait comme un abracadabrant écuyer de quelque Pologne fantastique... » LE GRAND SPÉCIALISTE DE LÉON BLOY JOSEPH A INSCRIT DE SA MAIN UNE NOTICE APPROFONDIE SUR CE TEXTE (2 pp.) : «... C'est le chapitre dans lequel l'héroïne, Clotilde Maréchal, se présente chez le peintre Gacougnol à qui le concubin de sa mère, le sinistre Isidore Chapuis l'a proposée en qualité de modèle dans l'espoir de bénéficier largement de son salaire. Dans La Femme pauvre, le texte a subi quelques modifications. Le sculpteur peintre, poëte, sculpteur, musicien, dont le prototype fut Zacharie Astruc .. devient Pélopidas-Anacharsis Gacougnol au lieu de Aristide Caton Méjaunissas... Zéphirin Délumière qui eut pour modèle le Sâr Joséphin Péladan, passe tel quel du Gil Blas dans La Femme pauvre, sans autre changement que la perte d'un accent aigu : Délumière devient Delumière. Mais la transformation la plus importante, et la plus heureuse, est celle de la fin.
Manuscrit autographe signé intitulé « Pour l'ensemble !... ». 3 pp. in-folio préparées pour l'édition, montées sur ff. reliés dans un volume in-folio, quelques rares ratures et corrections, bradel de percaline brune (P.L. Martin). L'UNE DES SES HISTOIRES DÉSOBLIGEANTES, DEVENUE LE CHAPITRE VIII DE LA FEMME PAUVRE (1897). Manuscrit destiné à la revue Le Gil Blas : ce texte y parut sous cette forme le 25 novembre 1893 dans la série intitulée Histoires désobligeantes, pour laquelle Bloy livra au total 37 contes de juillet 1893 à avril 1894. Il en choisit 32 pour former son recueil Histoire désobligeantes paru chez Dentu en 1894, et n'en conserva que 30 dans la réédition sortie chez Crès en 1914. « Pour l'ensemble !... » ne figure dans aucune des deux éditions, mais Bloy l'a légèrement modifié pour en former le chapitre VIII de son roman La Femme pauvre publié en 1897 au Mercure de France, dans lequel apparaissent des personnages inspirés à Bloy par sa compagne décédée Berthe Dumont (Clotilde Maréchal), le scuplteur Zacharie ASTRUC (Aristide Caton Méjaunissas) et Joséphin PÉLADAN (Zéphyrin Délumières). « ... Et toi, bambino des anges, petit Délumières de mon coeur, tu vas me faire le plaisir d'aller voir dehors si j'y suis. Ta conversation est aussi ravissante que nutritive, mais j'en ai assez pour quelque temps. Tu viendras me voir, quand je n'aurai rien à faire... Là! c'est bien, prends ton chapeau & bonsoir à tes poules. Je ne te reconduis pas. Zéphyrin Délumières, le fameux hiérophante romancier promu récemment à d'obscures dignités dans les conciles interlopes de l'occultisme, prit, en effet, son chapeau & - la main sur le bouton de cuivre de la serrure, d'une de ces voix mortes au monde qui ont toujours l'air de sortir du fond d'une bouteille, - laissa tomber, en guise d'adieu, ces quelques paroles adamantines : - Au revoir donc ou jamais plus, comme il vous plaira, peintre malgracieux. Il me serait trop facile de vous punir en vous effaçant de ma mémoire. Mais vous flottez encore dans l'amnios de l'irresponsable sexualité. Vous en êtes, pour combien de temps ! aux hésitations embryogéniques du devenir & vous croupissez dans l'insoupçon de la Norme lumineuse où se manifeste le Septenaire. C'est pourquoi vous oeuvrez inférieurement dans la ténèbre du viril terrestre conculqué par les égrégores. Et c'est aussi pourquoi je vous pardonne en vous bénissant. Vous finirez par comprendre un jour. Ainsi posé, le devisant mystagogue était bien la plus exorbitante et supercoquentieuse figure qu'on pût voir, avec sa tignasse graisseuse de sorcier cafre ou de talapoin, sa barbe en mitre d'astrologue réticent & ses yeux de phoque dilatés par de coutumières prudences, à la base d'un nez jaillissant & obéliscal conditionné, semblait-il, pour subodorer les calottes les plus lointaines. Affublé d'un veston de velours violet, gileté d'un sac de toile brodé d'argent, drapé d'un burnous noir en poils de chameau filamenté de fils d'or & botté de daim - mais probablement squalide sous les fourrures & le paillon - il apparaissait comme un abracadabrant écuyer de quelque Pologne fantastique... » LE GRAND SPÉCIALISTE DE LÉON BLOY JOSEPH A INSCRIT DE SA MAIN UNE NOTICE APPROFONDIE SUR CE TEXTE (2 pp.) : «... C'est le chapitre dans lequel l'héroïne, Clotilde Maréchal, se présente chez le peintre Gacougnol à qui le concubin de sa mère, le sinistre Isidore Chapuis l'a proposée en qualité de modèle dans l'espoir de bénéficier largement de son salaire. Dans La Femme pauvre, le texte a subi quelques modifications. Le sculpteur peintre, poëte, sculpteur, musicien, dont le prototype fut Zacharie Astruc .. devient Pélopidas-Anacharsis Gacougnol au lieu de Aristide Caton Méjaunissas... Zéphirin Délumière qui eut pour modèle le Sâr Joséphin Péladan, passe tel quel du Gil Blas dans La Femme pauvre, sans autre changement que la perte d'un accent aigu : Délumière devient Delumière. Mais la transformation la plus importante, et la plus heureuse, est celle de la fin.
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