STRAUSS Richard (1864-1949). MANUSCRIT MUSICAL autographe pour Daphne, [1937 ?] ; 2 pages d’un feuillet oblong in-fol. (26,7 x 34,9 cm) ; au crayon. Très beau manuscrit de la version primitive de la scène du baiser dans l’opéra Daphne, une des plus belles pages de la partition. Privé de son librettiste Stefan Zweig qui s’est réfugié à Londres, Richard Strauss se tourna vers Joseph GREGOR (1888-1960) pour l’écriture des livrets de ses opéras Friedenstag et Daphne. Le livret de Daphne, inspiré du tableau de Chassériau Apollon et Daphné, fut soumis à Strauss en octobre 1935, mais, fortement critiqué par le compositeur avec l’avis de Zweig, il fut remanié. Strauss ne se mit au travail qu’après avoir terminé Friedenstag, dans l’été 1936, et il termina la partition à Taormina le 24 décembre 1937. Daphne (opus 82 du compositeur) fut créée au Staatsoper de Dresde par Karl BÖHM, avec Margarete Teschemacher dans le rôle de Daphne, Torsten Ralf (Apollo) et Marin Kremer (Leukippos). La nymphe Daphné refuse l’amour, auquel elle préfère la beauté de la nature. Elle repousse les avances du berger Leukippos qui, pour l’approcher au cours d’une fête en l’honneur de Dionysos, se déguise en femme. Le dieu Apollon, ébloui à son tour par la beauté de Daphné, cherche à la séduire et tente de l’embrasser. Quand il découvre la supercherie de Leukippos, il crie au sacrilège et le transperce d’une flèche. Touché par les remords de Daphné qui se juge responsable de la mort de Leukippos et jure de lui rester fidèle, Apollon demande à Zeus de la transformer en arbre pour qu’elle se fonde à jamais dans la nature et décore de ses feuilles les héros. Le manuscrit de ce feuillet de la particelle, sur papier oblong à 26 lignes, est paginé au crayon bleu 23-24. Il est écrit très nettement au crayon noir. L’orchestre est noté sur 4 portées pour l’introduction orchestrale, mais plus généralement sur 2 ou 3 portées, avec quelques rares indications d’instrumentation ; selon donc le nombre de voix intervenant, les systèmes sont composés de deux à six portées, réunies par une accolade souvent réduite à un vague trait. Ce feuillet comprend 104 mesures (la dernière incomplète), commençant neuf mesures avant le Lento (correspondant à peu près au numéro 138 de la partition). Interviennent Daphne (soprano), Apollo (ténor) et le chœur noté à l’unisson, alternant parfois sur la même portée. Sur certaines mesures, des phrases instrumentales sont insérées sur les portées des voix. À trois endroits, les portées ont été prolongées dans les marges de la feuille, la place étant insuffisante pour la mesure complète. Ce feuillet donne la totalité de la scène du baiser, avec l’introduction orchestrale où Apollo prend dans ses bras Daphne, l’entoure de son manteau, tente de l’embrasser, et où Daphne, après avoir lutté, réussit à s’échapper, et, troublée, chante : « Dieser Kuß, dies Umarmen… Du nanntest dich : Bruder ! » ; et Apollo lui déclare : « Ich liebe dich, Daphne ! »… Leur dialogue continue, tandis que le chœur chante en coulisse : « Gib, Dionysos, Neu erstandener, Gib uns Rausch ! Gib uns Liebe, Aphrodite ! » ; Daphne avoue son trouble, et Apollo déclare son désir brûlant, finissant sur la phrase : « Begehre ich dich, verzichte nicht… » ; suit un bref passage orchestral d’une quinzaine de mesures (avant l’intervention de Peneios et des bergers). On relève de nombreuses différences avec la version finale, Strauss ayant par la suite profondément remanié la scène en insérant de nouvelles mesures à plusieurs endroits et en modifiant parfois la partie vocale ; il fera également intervenir plus tôt le chœur en sourdine, soutenant les mots de Daphne « Du banntest mich », alors qu’il n’intervient sur la particelle qu’après la fin de sa réplique. Provenance : le ténor Franz Klarwein (1914-1991), interprète et ami de Richard Strauss ; sa veuve la soprano Sári Barabás (1914-2012). Discographie : Hilde Güden et James King Karl Böhm (Deutsche Grammophon 1964) ; Renée Fleming et Johan Bot
STRAUSS Richard (1864-1949). MANUSCRIT MUSICAL autographe pour Daphne, [1937 ?] ; 2 pages d’un feuillet oblong in-fol. (26,7 x 34,9 cm) ; au crayon. Très beau manuscrit de la version primitive de la scène du baiser dans l’opéra Daphne, une des plus belles pages de la partition. Privé de son librettiste Stefan Zweig qui s’est réfugié à Londres, Richard Strauss se tourna vers Joseph GREGOR (1888-1960) pour l’écriture des livrets de ses opéras Friedenstag et Daphne. Le livret de Daphne, inspiré du tableau de Chassériau Apollon et Daphné, fut soumis à Strauss en octobre 1935, mais, fortement critiqué par le compositeur avec l’avis de Zweig, il fut remanié. Strauss ne se mit au travail qu’après avoir terminé Friedenstag, dans l’été 1936, et il termina la partition à Taormina le 24 décembre 1937. Daphne (opus 82 du compositeur) fut créée au Staatsoper de Dresde par Karl BÖHM, avec Margarete Teschemacher dans le rôle de Daphne, Torsten Ralf (Apollo) et Marin Kremer (Leukippos). La nymphe Daphné refuse l’amour, auquel elle préfère la beauté de la nature. Elle repousse les avances du berger Leukippos qui, pour l’approcher au cours d’une fête en l’honneur de Dionysos, se déguise en femme. Le dieu Apollon, ébloui à son tour par la beauté de Daphné, cherche à la séduire et tente de l’embrasser. Quand il découvre la supercherie de Leukippos, il crie au sacrilège et le transperce d’une flèche. Touché par les remords de Daphné qui se juge responsable de la mort de Leukippos et jure de lui rester fidèle, Apollon demande à Zeus de la transformer en arbre pour qu’elle se fonde à jamais dans la nature et décore de ses feuilles les héros. Le manuscrit de ce feuillet de la particelle, sur papier oblong à 26 lignes, est paginé au crayon bleu 23-24. Il est écrit très nettement au crayon noir. L’orchestre est noté sur 4 portées pour l’introduction orchestrale, mais plus généralement sur 2 ou 3 portées, avec quelques rares indications d’instrumentation ; selon donc le nombre de voix intervenant, les systèmes sont composés de deux à six portées, réunies par une accolade souvent réduite à un vague trait. Ce feuillet comprend 104 mesures (la dernière incomplète), commençant neuf mesures avant le Lento (correspondant à peu près au numéro 138 de la partition). Interviennent Daphne (soprano), Apollo (ténor) et le chœur noté à l’unisson, alternant parfois sur la même portée. Sur certaines mesures, des phrases instrumentales sont insérées sur les portées des voix. À trois endroits, les portées ont été prolongées dans les marges de la feuille, la place étant insuffisante pour la mesure complète. Ce feuillet donne la totalité de la scène du baiser, avec l’introduction orchestrale où Apollo prend dans ses bras Daphne, l’entoure de son manteau, tente de l’embrasser, et où Daphne, après avoir lutté, réussit à s’échapper, et, troublée, chante : « Dieser Kuß, dies Umarmen… Du nanntest dich : Bruder ! » ; et Apollo lui déclare : « Ich liebe dich, Daphne ! »… Leur dialogue continue, tandis que le chœur chante en coulisse : « Gib, Dionysos, Neu erstandener, Gib uns Rausch ! Gib uns Liebe, Aphrodite ! » ; Daphne avoue son trouble, et Apollo déclare son désir brûlant, finissant sur la phrase : « Begehre ich dich, verzichte nicht… » ; suit un bref passage orchestral d’une quinzaine de mesures (avant l’intervention de Peneios et des bergers). On relève de nombreuses différences avec la version finale, Strauss ayant par la suite profondément remanié la scène en insérant de nouvelles mesures à plusieurs endroits et en modifiant parfois la partie vocale ; il fera également intervenir plus tôt le chœur en sourdine, soutenant les mots de Daphne « Du banntest mich », alors qu’il n’intervient sur la particelle qu’après la fin de sa réplique. Provenance : le ténor Franz Klarwein (1914-1991), interprète et ami de Richard Strauss ; sa veuve la soprano Sári Barabás (1914-2012). Discographie : Hilde Güden et James King Karl Böhm (Deutsche Grammophon 1964) ; Renée Fleming et Johan Bot
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