Beschreibung:

Très rare vase en albâtre fleuri, de forme ovoïde, à panse soulignée de godrons, reposant sur un piédouche. Le col légèrement évasé. XVIIème siècle (légères restaurations dans le piétement) Monture de bronze très finement ciselé et doré, à anses ajourées en baguettes rubanées, soulignées de cordage, retenant des guirlandes de fleurs et de fruits. Sur les côtés des têtes de bouc. Base à dés de raccordement à rosace, soulignée d'une baguette torsadée à perles, de festons et de pattes de sanglier. Epoque Louis XVI H: 41,5 - L: 27 cm La seconde moitié du XVIIIème siècle français est une période exceptionnelle dans le domaine de la création artistique; les meilleurs peintres, sculpteurs, architectes, ébénistes, menuisiers, bronziers... sont patronnés par de puissants mécènes qui n'hésitent pas à financer leurs réalisations, parfois à hauteur de plusieurs dizaines de milliers de livres, sommes colossales. Dans le domaine particulier des arts décoratifs, nous assistons à une effervescence hors du commun qui découle très certainement du renouveau total des schémas et des motifs ornementaux qui font suite aux découvertes des cités romaines dans la région de Naples et qui engendreront un nouveau style: le Néoclassicisme, lui-même héritier du Classicisme du règne de Louis XIV. Une catégorie bien spécifique d'objets d'art sera particulièrement à l'honneur au cours de cette période: les bronzes d'ameublement, et à l'intérieur de celle-ci les vases en porcelaine, marbres, pierres dures...enrichis de montures en bronze doré qui connaîtront une période de création sans précédent. La démarche s'inscrivait dans la continuité de certaines oeuvres italiennes de la Renaissance, mais l'ampleur que le phénomène prit à Paris entre 1760 et 1790 dépasse, en qualité et en quantité, tout ce qui avait pu être fait auparavant. Certains membres de la famille royale, quelques princes et grands aristocrates, de nombreux fermiers généraux et ministres et la plupart des grands amateurs et collectionneurs, encouragés par certains grands marchands qui soutiennent et enrichissent le marché, sont constamment à la recherche de nouvelles pièces originales à acquérir. Pour cela ils achètent dans les grandes ventes aux enchères du temps, mais commandent également à certains artistes et artisans, bronziers et sculpteurs, des réalisations souvent uniques. Ainsi se créent d'extraordinaires collections de vases montés dont celle du duc d'Aumont qui figurait parmi les plus spectaculaires. Le vase que nous proposons fut réalisé dans ce contexte particulier; son matériau, une variété d'onyx excessivement rare, semble n'apparaître qu'exceptionnellement dans les ventes aux enchères du XVIIIème siècle, peut-être est-il cité dans la vente de Jean de Julienne en 1767 dans laquelle figurait un vase en «albâtre oriental onyx», mais dont la description ne correspond pas à notre modèle. L'autre particularité du vase présenté réside dans sa monture de bronze finement ciselé dont la qualité et l'originalité permettent de la rapprocher de l'oeuvre de l'un des plus importants bronziers parisiens de l'époque. Ainsi, certaines similitudes existent avec des créations de Pierre Gouthière notamment le traitement des pieds terminés en pieds de biche que l'on retrouve sur une paire de vases provenant de la collection du duc d'Aumont vendue chez Christie's, à Londres, le 2 décembre 1997, lot 10; ainsi que sur un modèle de vases dont un exemplaire est conservé au Musée du Louvre (illustré dans D. Alcouffe, A. Dion-Tenenbaum et G. Mabille, Les bronzes d'ameublement du Louvre, Dijon, 2004, p.153) et une paire à la Wallace Collection (voir P. Hughes, The Wallace Collection, Catalogue of Furniture, III, Londres, 1996, p.1394-1397). Mais surtout, des frises de lambrequins similaires, motifs typiques de ce l'on nomme aujourd'hui des turqueries, figurent sur des ouvrages réalisés ou attribués au bronzier François Rémond (vers 1746-1812); notamment sur une garniture de cheminée réalisée par Rémond pour l