Marcel PROUST (1871-1922). Lettre autographe signée, datée « ce jeudi » [30 avril? 1896], adressée à Robert de Montesquiou. 4 pages in-12 (175 x 140 mm). Encre brune sur papier à lettres à son chiffre « M.P. ». Trois lignes dans la marge supérieure du premier feuillet ont été biffées.
Marcel PROUST (1871-1922). Lettre autographe signée, datée « ce jeudi » [30 avril? 1896], adressée à Robert de Montesquiou. 4 pages in-12 (175 x 140 mm). Encre brune sur papier à lettres à son chiffre « M.P. ». Trois lignes dans la marge supérieure du premier feuillet ont été biffées. Après la publication des Hortensias bleus , Proust adresse des hortensias à Robert de Montesquiou. Ce dernier, irrité par cet envoi, parle à Madeleine Lemaire du jeune écrivain en termes peu élogieux. Blessé par ce comportement, Proust lui redit son étonnement et son admiration. « J’espérais toujours vous rencontrer. Aussi j’ai tardé à vous écrire des phrases qui eussent été bien plus faciles à dire, bien plus courtes, que, d’un mot, vous auriez pu arrêter… Mais, si, comme je le crois, une respectueuse franchise peut se concilier avec une grande admiration – et même peut seule lui donner tout son prix, il faut que je vous ennuie de ces q.q. lignes. Mon envoi vous avait déplu. Si je vous voyais je vous dirais combien cela m’étonne, combien il me semble qu’un homme comme vous qui plane nécessairement au-dessus de son temps et des autres devrait ignorer que tel usage a telle habituelle limite – et le sût-il devrait être touché qu’on l’enfreigne pour lui. Mais je ne veux pas vous écrire tt ce que je pense là-dessus. Cela vous ennuierait trop et puis vous avez surtout le droit de choisir entre les hommages […] Mais voici ce qui m’a peiné et tant étonné de vous. J’ai toujours été le pl. gentil que j’ai pu avec vous et si ennuyeux, si peu agréable que vous me trouviez vous devez reconnaître l’excellence l’ardeur de mes intentions pour vous. Or la façon dont vous avez répondu à Madame Lemaire au Chp. de Mars pour les hortensias, pouvait si elle était moins bonne et moins inattentive me causer […] un tort véritable. Je n’en ai parlé à personne, et j’espère que vous ne l’avez pas fait non plus […] ». Proust ajoute en post-scriptum : « Pourquoi est-on trop aimable. Peut-on l’être trop ? Je ne comprends rien à vos distinctions et surtout à votre mécontentement. J’ai grand besoin et envie d’une leçon de vous, j’entends explication et pas ‘donner une leçon’ dans le sens où votre réponse à Made Lemaire pour les hortensias en est une pour moi ! ». Marcel Proust Correspondance . Texte établi et annoté par Philip Kolb. Tome II. Paris: Plon, 1986, lettre 13, pp. 57-58. Traces de pliures et papier très légèrement jauni.
Marcel PROUST (1871-1922). Lettre autographe signée, datée « ce jeudi » [30 avril? 1896], adressée à Robert de Montesquiou. 4 pages in-12 (175 x 140 mm). Encre brune sur papier à lettres à son chiffre « M.P. ». Trois lignes dans la marge supérieure du premier feuillet ont été biffées.
Marcel PROUST (1871-1922). Lettre autographe signée, datée « ce jeudi » [30 avril? 1896], adressée à Robert de Montesquiou. 4 pages in-12 (175 x 140 mm). Encre brune sur papier à lettres à son chiffre « M.P. ». Trois lignes dans la marge supérieure du premier feuillet ont été biffées. Après la publication des Hortensias bleus , Proust adresse des hortensias à Robert de Montesquiou. Ce dernier, irrité par cet envoi, parle à Madeleine Lemaire du jeune écrivain en termes peu élogieux. Blessé par ce comportement, Proust lui redit son étonnement et son admiration. « J’espérais toujours vous rencontrer. Aussi j’ai tardé à vous écrire des phrases qui eussent été bien plus faciles à dire, bien plus courtes, que, d’un mot, vous auriez pu arrêter… Mais, si, comme je le crois, une respectueuse franchise peut se concilier avec une grande admiration – et même peut seule lui donner tout son prix, il faut que je vous ennuie de ces q.q. lignes. Mon envoi vous avait déplu. Si je vous voyais je vous dirais combien cela m’étonne, combien il me semble qu’un homme comme vous qui plane nécessairement au-dessus de son temps et des autres devrait ignorer que tel usage a telle habituelle limite – et le sût-il devrait être touché qu’on l’enfreigne pour lui. Mais je ne veux pas vous écrire tt ce que je pense là-dessus. Cela vous ennuierait trop et puis vous avez surtout le droit de choisir entre les hommages […] Mais voici ce qui m’a peiné et tant étonné de vous. J’ai toujours été le pl. gentil que j’ai pu avec vous et si ennuyeux, si peu agréable que vous me trouviez vous devez reconnaître l’excellence l’ardeur de mes intentions pour vous. Or la façon dont vous avez répondu à Madame Lemaire au Chp. de Mars pour les hortensias, pouvait si elle était moins bonne et moins inattentive me causer […] un tort véritable. Je n’en ai parlé à personne, et j’espère que vous ne l’avez pas fait non plus […] ». Proust ajoute en post-scriptum : « Pourquoi est-on trop aimable. Peut-on l’être trop ? Je ne comprends rien à vos distinctions et surtout à votre mécontentement. J’ai grand besoin et envie d’une leçon de vous, j’entends explication et pas ‘donner une leçon’ dans le sens où votre réponse à Made Lemaire pour les hortensias en est une pour moi ! ». Marcel Proust Correspondance . Texte établi et annoté par Philip Kolb. Tome II. Paris: Plon, 1986, lettre 13, pp. 57-58. Traces de pliures et papier très légèrement jauni.
Testen Sie LotSearch und seine Premium-Features 7 Tage - ohne Kosten!
Lassen Sie sich automatisch über neue Objekte in kommenden Auktionen benachrichtigen.
Suchauftrag anlegen